Golden Horizons

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15/20
Nom du groupe Duilliath
Nom de l'album Golden Horizons
Type EP
Date de parution 20 Avril 2013
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album2

Tracklist

1.
 Golden Horizons
 05:07
2.
 Esculent Soul
 03:57
3.
 Interlude
 01:36
4.
 Seabound
 04:45
5.
 Siren's Whisper
 10:15

Durée totale : 25:40

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Duilliath


Chronique @ ericb4

27 Mars 2016

Une première pierre à l'édifice ensorcelante et libératrice de nos émotions les plus profondes...

On ne compte plus les jeunes formations metal symphonique à chant féminin à avoir été inspirées par les cadors du genre, Nightwish, Epica et consorts en tête. Et le quintet américain fondé en 2007 par la chanteuse Aliyah Davis (Inheritor, ex-Mountain Grave) en fait partie, animé par un communicatif enthousiasme et déjà quelques talents communément impliqués dans le projet, à savoir : le guitariste Seth Vaughn, le bassiste Bruce Ruhmann, le batteur Chris Parker (Mountain Grave) et le claviériste Brian Rush (Antica Arcana, Earthen, Mountain Grave, Pizza Face, Terrestrial, Nocurnal Abyss...). Jouissant d'une expérience de la scène metal échelonnée sur quelques années déjà, ayant oeuvré auprès de Theophagy, Narrow House et bien d'autres encore, on comprend que le combo n'en est plus à son coup d'essai et qu'il a pris le temps nécessaire pour concocter son premier opus, à l'instar de ce prudent EP auto-produit de cinq titres se succédant sur un ruban auditif de vingt-cinq minutes.

La galette témoigne de compositions échafaudées avec soin, bien inspirées, faisant montre d'un travail de studio minutieux et d'une cohésion groupale remarquable. Leur mise en relief a reposé sur une qualité d'enregistrement convaincante, évacuant nombre de notes parasites, et sur un mixage équilibrant convenablement les parties instrumentales et vocales, avec un souci du détail déjà présent sur ce premier jet. Ce faisant, la tracklist a suivi un découpage original, bien que devenu classique chez certains homologues stylistiques, pour faire ressortir la substantifique moelle de ce laconique message musical, doté d'un filet de maturité déjà perceptible eu égard à la qualité des arrangements et des finitions dont il fait preuve. Ainsi, la menue rondelle se découpe en deux parties distinctes, l'une contenant deux pistes aux lignes mélodiques alléchantes, judicieusement calibrées pour se prévaloir du statut de hit, qui rappelleront quelques gammes d'illustres formations dont le groupe revendique l'héritage stylistique. La seconde fait place à deux compositions techniquement plus complexes, aux portées finement esquissées et permettant de mieux percevoir l'identité du combo à travers ce projet. Entre les deux mi-temps, un bref instrumental se charge d'arbitrer les parties, ayant lui aussi son rôle à jouer. Mais, entrons sans plus attendre dans la petite goélette pour une petite virée auditive réservant de belles surprises, dont quelques joyaux...

Tout d'abord, à l'image de l'entame de l'opus, on ne restera pas bien longtemps de marbre face au déploiement de séduisantes gammes ayant pour corollaire d'inspirées portées savamment mises en œuvre. Des nappes synthétiques enveloppantes à la sauce Nightwish nous immergent tout de go dans les tréfonds de l'entraînant « Golden Horizons », titre metal sympho à la mélodicité avérée dans le sillage de Delain. Joliment esquissé de par son tracé harmonique, le morceau déploie quelques charmes pour nous rallier à sa cause, que ce soit sur les célestes couplets ou, plus encore, sur les refrains qu'on se plait à entonner à tue tête. Et, l'angélique et toute personnelle patte d'Aliyah n'est pas étrangère à cet état de fait, s'autorisant même quelques inattendus et savoureux changements de tonalité sur la crête du refrain. Et, force est de reconnaître que, sans céder à la tentation de la pure démonstration vocale, la belle, au contraire, d'une sensibilité à fleur de peau semble avoir trouvé la bonne formule pour que l'envoûtement soit au rendez-vous de bout en bout d'un titre aux allures d'un hit en puissance. Mais, la ronde des saveurs ne s'arrête pas là. Des riffs graveleux et massifs étreignant une rythmique plombante nous infiltrent dans l'atmosphère enjouée un poil orientalisante de « Esculent Soul », titre metal sympho aux arrangements de bonne facture, aux faux airs d'Epica. De sémillantes harmoniques et une empreinte vocale non sans rappeler L'Ame Immortelle nous mènent à une pièce finement modelée et chatoyante, dont le refrain immersif à souhait saura enchanter quelques fans de l'illustre groupe allemand. Un travail d'orfèvre sur la ligne mélodique s'observe, dans la mouvance de Krypteria, et ce, dans chacun des compartiments d'un morceau éminemment taillé pour les charts, qui poussera au repassage en boucle bien plus d'un tympan alangui...

C'est alors qu'une césure apparaît, nous permettant de souffler un peu et comme pour nous signifier que l'on va passer à une tout autre phase de notre périple. Ainsi, on perçoit l'instrumental « Interlude », bref et majestueux morceau-tampon a-rythmique d'obédience metal symphonique, ayant des airs de générique de grandes productions hollywoodiennes. Le travail aux claviers est remarquable de précision et de subtilité, nous imprégnant de l'immensité des plaines nord-américaines même si l'espace temporel qui lui est dévolu s'avère trop restreint pour le voir s'exprimer pleinement. Mais, il ne s'agit que d'une halte avant de repartir de plus belle à la découverte d'autres contrées non moins enchanteresses...

Le second set nous plonge dans un bain orchestral aux houleux remous, moins immédiatement accessible qu'en début de parcours, mais ô combien infiltrant aux fins d'une écoute approfondie. Ainsi, le frétillant « Seabound » livre ses riffs acérés et une énergique section rythmique pour une traversée mouvementée mais sans débordements ostentatoires. Ce faisant, on suit sans sourciller les tribulations de la sirène, sachant nous encenser par ses graciles vibes, allant jusqu'à chercher quelques notes haut perché du plus bel effet, non sans rappeler Atargatis. Enfin, sur un pont technique de clôture, de flamboyantes rampes aux claviers sont au corps à corps avec un mordant picking à la lead guitare, nous secouant de fait le tympan, l'ensemble du corps orchestral évoluant en parallèle sur un tracé mélodique éminemment sécurisé. Mais, ce serait oublier que le combo s'est également ingénié à nous concocter une pièce d'anthologie. Fresque épique et vivifiante aux innombrables nuances de tonalité et variations atmosphériques, « Siren's Whisper » s'impose d'elle-même, offrant dix minutes d'un metal symphonique bien enlevé, progressif, incisif mais non sanguin. Un pont où fulmine un serpent synthétique nous attire par ses incessants ondoiements auxquels répond en écho un alerte picking du lead guitariste. De profondes incantations masculines émergent alors du fond d'un océan synthétique ondulant, parfois coléreux, que vient à nouveau rencontrer une guitare aux arpèges effilés et au délié bien trempé. La déesse s'insère à bon escient dans le convoi instrumental qui, progressivement, gagne en intensité et en technicité, et cela, en dépit du fait que cette ligne vocale apparaît sous-mixée. Puis le silence... Soudain, exulte un second pont mélodique aux gammes expertes au piano, rapidement relayé par un orgue martial et de féroces oscillations au synthé. Dommage cependant que la clôture soit aussi radicale pour une pièce de cet acabit. Cela dit, même si l'on tendrait à s'y perdre au beau milieu de cette profusion d'effets, de ce dédale d'échanges entre instrumentistes, au fil des écoutes, le pavillon prend ses marques. Autant dire que le charme finit par opérer, assurément...

On ressort de l'écoute de la rondelle avec l'agréable sentiment de déceler un potentiel déjà affirmé, dispensant de solides arpèges et moult accords finement esquissés, et qui ne saurait se contenter d'en rester à cette première étape de son projet. Et ce, afin de pouvoir faire partie des valeurs montantes du registre metal dans lequel il s'inscrit. Certes, le propos ne témoigne pas d'une touche d'originalité qui démarquerait définitivement ce combo de ses sources d'influence, mais il offre la sécurité d'une production propre, aux effets maîtrisés, à la technicité rudement efficace et dont les efforts mélodiques consentis autorisent une immersion rapide tout en stimulant le désir de la réécoute. Et cela, sans même avoir eu recours à une ballade. Cela étant, il lui faudra encore prendre son temps pour concevoir et générer ses propres codes et développer des caractéristiques singulières qui en fonderaient son identité. Pour le moment, ce premier jet, tant par la variété des exercices que par ses diverses lumières atmosphériques, pourra sans nul doute rencontrer un écho favorable auprès d'un auditorat déjà sensibilisé au metal symphonique à chant féminin, même parmi les plus aguerris des fans du genre. Autant dire que le combo américain a de beaux jours devant lui...

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