Goin' Under

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16/20
Nom du groupe Black Trip (SWE)
Nom de l'album Goin' Under
Type Album
Date de parution 23 Octobre 2013
Style MusicalHeavy Metal
Membres possèdant cet album13

Tracklist

1. Voodoo Queen 03:38
2. Radar 03:07
3. Putting Out the Fire 03:41
4. No Tomorrow 05:08
5. Tvar Dabla 04:27
6. The Bells 02:43
7. Thirst 06:00
8. Goin' Under 05:32
Total playing time 34:16

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Black Trip (SWE)


Chronique @ AlonewithL

02 Juin 2014

Ces suédois sont tous possédés par Thin Lizzy.

Le combo « Black Trip » voit officiellement le jour en fin 2003 de l’idée du batteur suédois Peter Stjärnvind, que de nombreux metalleux doivent connaître, puisqu’il a été membre d’ « Entombed », de « Merciless » et de « Nifelheim ». Celui-là met sur rails le projet avec son ami batteur Daniel Bergkvist, aujourd’hui ex-membre de « Wolf », avec qui il semblait partager la même volonté de faire renaître le son dans lequel ils avaient tous les deux grandi. Peter lâche les fûts pour la guitare au profit de son camarade. Seulement, avec le temps rien ne se créé de cette collaboration, et Daniel, perdant patience et espoir prit la décision de quitter « Black Trip ». L’aventure n’a pas fait son chemin. Elle sera pourtant remise sur pieds suite à une conversation entretenue entre Peter Stjärnvind et le guitariste d’« Enforcer » lors d’un passage en Allemagne. Joseph Toll avait émis le souhait de devenir chanteur dans un groupe, un jour. Ce rêve est en train de se réaliser. Très vite les choses prennent forme et le line-up se complète avec des camarades des deux compères. Une démo deux titres sort en 2012, puis un album est rapidement en voie de préparation aux Gutterview Studios la même année. Cet album s’intitulera « Goin Under ». On lui prétend des influences à « Iron Maiden », « Saxon », « Scorpions » ou « Thin Lizzy ». Mais seule une seule d’entre elles prévaudra.

On devine dès le premier morceau à qui « Black Trip » fait le plus référence. Tout bon fan de « Thin Lizzy » reconnaîtra immédiatement l’emprise de la mythique formation irlandaise sur « Voodoo Queen », pour ses sonorités très 70s, des riffs typiques par à-coups forts séduisants. Cerise sur le gâteau, le chant de Joseph est une copie surprenante de celui du défunt Phil Lynott, reprenant cette même façon qu’il avait de chanter à la Mick Jagger, mais encore plus surréaliste, reprenant aussi le timbre du célèbre bassiste métis. Ce très bon titre, d’une fluidité et d’une efficacité digne de la référence, est à rapprocher au morceau éponyme, qui produit également du « Thin Lizzy » pur jus, marqué par sa légère tempérance funk rock, ses riffs de guitare impétueux. Le break va marquer une cassure nette sur le titre, créant un univers profond, meurtri, parfait pour y incorporer des airs bluesy, un chant larmoyant assez surréaliste. Joseph Toll nous révèle des talents vocaux que l’on n’aurait pas du tout cru ou envisagé de sa part.

Nous retrouverons ce même goût pour la cassure nette au passage du break, décapante cette fois, sur le prodigieux « Radar », qui véhicule des mélodies sexy et bien charpentées, avec une rythmique un poil plus soutenue. Le court « The Bells » est lui aussi étonnant d’énergie, de vitalité, bien qu’un peu plus basique dans la forme. On en retient un formidable enthousiasme, comme si l’équipe était éprise de sa réalisation. Celui-là est par contre moins fulgurant que « No Tomorrow », qui met véritablement les bouchées doubles en matière de puissance, au point d’y créer une certaine tension, des frémissements menaçants. La fougue du morceau est principalement due à une émergence heavy metal, croisée dans une bien moindre teneur sur les autres morceaux. « No Tomorrow » se résume étrange, intimidant, sujet à de grosses bouffées nerveuses qui empoignent fermement l’attention de l’auditeur.

Sur « Putting Out the Fire » le groupe fait aussi usage de fermeté, à travers des riffs directs et aguerris, un jeu un peu plus massif que ce que nous avions déjà pu déceler, mais toujours efficace et démonstratif. La tension existante n’est ici que très légère en comparaison de celle qui règne sur « Thirst », glaciale, oppressante, alliée à une rythmique lente et un chant lancinant. Cette gravité est balayée subitement par des riffs hérités aux deux premiers ouvrages d’« Iron Maiden », peu avant le milieu de piste. La torpeur des débuts va néanmoins revenir et triompher. Il y aura bien également des apparitions salvatrices nous sauvant de l’obscurité sur « Tvar Dabla », sans doute l’extrait le plus subtil offert par l’album. L’entame froide, après la petite phase au piano, nous fait songer aussitôt dans du « Pentagram », par son rythme prononcé et son ambiance menaçante. Le titre va cependant exprimer tout son génie à l’arrivée des sonorités fluides et attrayantes du refrain. En fait, il s’agirait presque de trappes s’ouvrant au gré de la piste, dégageant un afflux de mélodies généreuses et redoutables.

Il y a désormais un lot important de groupes de heavy revival visant à reproduire la manière de faire des formations des années 80. Deux membres de « Black Trip » font d’ailleurs partie du vaillant « Enforcer », l’un des combos les plus connus en matière de revival des années 2000. On connait aussi les groupes de prog ou de stoner, reprenant le rock psyché à l’ancienne, des années 70. Les groupes nostalgiques du hard/heavy des années 70 sont moins nombreux en revanche, surtout ceux qui tentent de s’aligner à « Thin Lizzy », référence pour l’époque, mais plus difficile à copier puisqu’il s’agissait là d’un phénomène un peu touche à tout en matière de musique. « Black Trip » va plus loin encore en ressuscitant même la voix de Phil Lynott. A ce stade, il ne peut s’agir que d’un envoutement. Ces suédois sont tous possédés par « Thin Lizzy », en fait.

15/20

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Chronique @ metalstormrider

22 Mars 2017

Délicieuse alchimie ou vile imposture ?

Déboulé tout droit dans les bacs avec un visuel très proche de celui des légendes des 70’s, et d’ailleurs assez similaire au second album de Queen (en plus classe encore!), on se doute bien que la première intention de Black Trip est de redorer le blason du style noble et authentique que nos légendaires aïeux, ceux qui ont fait le renom du Hard Rock et des prémices de la NWOBHM, pratiquaient.

Black Trip est le projet d’un vétéran de la scène Death Metal, Peter Stjärnvind, vétéran au sens large du terme car il a notamment accompagné les légendes que sont Entombed et Merciless. Notre homme a laissé sa place à l’arrière des fûts pour migrer derrière un manche afin d’exprimer pleinement ses talents de guitariste soliste et rythmique. Joseph Tholl, son acolyte et guitariste d'Enforcer, a délaissé son instrument de prédilection au profit de son organe (vocal bien entendu...). La recette est ensuite simple : on complète le line-up en pompant une bonne partie d’ex ou récents membres d’Enforcer ou encore Necrophobic : Goin’Under est dans la boite.

Inutile de partir à la recherche de la cartouchière magique, celle qui vous fera remonter dans cette époque si particulière de libération sexuelle et artistique. Les morpions n’avaient pas encore eu raison des poils pubiens qui s’exhibaient alors fièrement dans les films de Blier. C’est aussi pendant cette période que le Hard Rock se démocratise et prospère : les détracteurs qui lui prédisaient une vie courte s’étaient d’ailleurs bien trompés…

Revenons à ce groupe impliquant des musiciens issus d'autres styles plus extrêmes, mais ayant en commun ce désir de donner suite à la démo "Tvar Dabla" sortie il y a deux ans.

Afin de bien se travestir en rock star des 70’s/80's, surtout en ce qui concerne le son, nos hommes ont choisi d’utiliser un overdrive typique de cette époque, celui qui émanait chaudement d’un ampli à lampes saturé. Un soin particulier a été aussi apporté au son de la caisse claire, mixée en avant et réellement percutante. Le chant lui aussi est fidèle à l’esprit des 70’s/80’s, plus ramassé et « bluesy », parfois imparfait car limité en termes de techniques vocales... mais toutefois vociféré avec conviction.

Côté créativité, nous sommes très proches de groupes tels que Iron Maiden, Tyger Of Pan Tang, Mercyful Fate sur certains aspects, la ressemblance la plus troublante est surtout celle au père spirituel de tout ce petit monde : le géant et regretté Thin Lizzy.

« Vodoo Queen » ouvre l’album de la manière la plus simple et directe : du riff, du riff et encore du riff… Pas d’introduction inutile ni de démonstrations techniques, de roulements à la double grosse caisse. Ici, nous obtenons le juste dosage pour une composition de qualité, agrémentée d'une bonne dose de détermination et de réverbération... et surtout du refrain qui tue. La recette gagnante se répète sur l’ensemble de ce "Goin' Under". Les soli sont judicieusement placés et loin d’être prétentieux.
« Radar » enfonce le clou encore plus profondément, toujours à coups de structures simples, pour le plus grand plaisir des amateurs inconditionnels du style… Ce titre, peut être véritablement considéré comme le fer de lance de l’album. A noter qu'il est d’ailleurs le seul à posséder un support vidéo.

Certains crieront au plagiat car il est impossible que les 8 titres de ce Goin’ Under ne vous rappellent rien. L’introduction de « Putting Out Of The Fire », surtout sa partie mélodique imparable, n’évoque-t-elle pas un croisement entre Chariot et Thin Lizzy ? « Tvar Dabla » ne laisserait-il pas l’auditeur pantois cherchant à se remémorer la fougue d’un "Wrathchild" ? "No Tomorrow" celle d’un "Phantom Of The Opera" ? Et ce "Goin’ Under", titre éponyme de l’album… ? Bon là je vous laisse trouver la réponse. L’auditeur s’étonnera de l’effet que peuvent encore avoir les riffs mélodiques joués à la tierce, marque de fabrique du grand Thin Lizzy et repris depuis par bon nombre de formations.

Rien n’est à jeter sauf peut être "Thirst", composition mid-tempo, certes progressive, mais mettant peut-être un peu trop en relief les limites vocales de Joseph Tholl.

Bon passons le cap des comparaisons que chacun pourrait nourrir : l’album est diablement bien ficelé présentant une bonne homogénéité. Il est riche en diversité rythmique et les compositions possèdent de nombreux points positifs (et surtout une bonne dose d’énergie). De plus, tous les ingrédients sont présents pour nous rappeler de bons moments, celui où nous attendions avec impatience le craquement du vinyle, la créativité des « twin guitars », bref des compositions à la fois pleines de fougue avec les imperfections qui faisaient leur charme. Tout le monde pouvait alors se projeter et espérer connaitre un jour son heure de gloire, même avec un équipement basique à condition qu’une bonne dose de créativité soit présente. Nous étions encore loin de cette scène actuelle parfois trop professionnelle ne laissant aucune chance à l’amateurisme...

Un album tout de même très professionnel qui risque de séduire la plupart d'entre vous et vous emmener auprès de nos chers disparus… tout est donc dans le titre !

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