Gods of War - At War

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18/20
Nom du groupe Macabre Omen
Nom de l'album Gods of War - At War
Type Album
Date de parution 20 Fevrier 2015
Labels Van Records
Enregistré à Priory Recording Studio
Style MusicalBlack Pagan
Membres possèdant cet album24

Tracklist

1.
 I See, the Sea! 07:42
 
2.
 Gods of War - At War 08:49
 
3.
 Man of 300 Voices
 08:52
4.
 Hellenes Do Not Fight Like Heroes, Heroes Fight like Hellenes 07:23
 
5.
 From Son to Father 08:28
 
6.
 Rhodian Pride, Lindian Might 05:34
 
7.
 Alexandros - Ode A' 07:53
 
8.
 Alexandros - Ode B' 06:33
 

Durée totale : 08:52

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Macabre Omen


Chronique @ AlonewithL

07 Mars 2015

Un véritable chapelet de couilles.

Même de petites formations peuvent envoyer les plus fameuses du moment se faire mettre comme il faut chez les grecs. Et c’est très justement chez eux que nous allons, et plus précisément sur l’île de Rhodes, au plus profond de leur Histoire mythique. « Macabre Omen » n’est pas un nouveau venu, il existe depuis 1994, et se conçoit aujourd’hui comme un side-project d’Alexandros Antoniou depuis le départ du co-fondateur Mounrful en 1998. On dit que « Macabre Omen » est connecté par un lien inébranlable à l’île de Rhodes et à la Grèce, c’est vrai dans ses thématiques, sa musique également, mais il ne faudrait pas soustraire qu’Alexandros Antoniou a beaucoup appris de l’Angleterre, pays où il a fait ses études, où il a des attaches, et où il avait intégré provisoirement des formations telles « Razor Of Occam » ou « Lvcifyre » en tant que bassiste. Après d’innombrables démos et splits, un album très efficace paru en 2005, nommé « The Ancient Returns », où l’hellénisme revendiqué avait des accents bathoriens, « Macabre Omen » s’octroie une longue pause.

Le réveil du héros est tout récent, et a encore une fois un port d’attache en Angleterre, comme nous le verrons. Ainsi, Alexandros relance son projet hellène, il contacte le batteur britannique Thomas Vallely, qui officie chez « Lychgate », le groupe appartenant à son ami Vortigern avec qui il partage son autre combo « The One », pour l’intégrer à « Macabre Omen » en 2013. Il signe dans la foulée un contrat avec le label Ván Records pour un nouvel album. C’est durant cette année qu’est enregistré ce second album « Gods of WarAt War » dans les fameux studios Priory Recording de Birmingham, qui ont pu accueillir « Esoteric », « Fen » et « Wodensthrone » entre autres. La production de l’ouvrage est d’ailleurs signée par Greg Chandler membre historique d’« Esoteric » (mais aussi actuellement membre de « Lychgate ».Tiens ! Tiens !). Ce qui en résulte va bien au-delà de toutes espérances. C’est un parfait hommage à la Grèce (hormis ses différents encrages anglais), au black pagan et aux hommes, aux vrais hommes. Ceux qu’on appelle des héros. Plus qu’un disque, « Gods of WarAt War » est un véritable chapelet de couilles.

« I Know… »

Je connais ce bruit, celui des vagues, celui que produit le craquement du bois des navires. Un grec ne peut ignorer son glorieux passé maritime. Raison pour laquelle sans doute, l’ouvrage commence par un titre intitulé « I See, the Sea ». Ce n’est point le relatif calme de la Mer Egée qui nous sera donné à goûter. Juste après des chœurs épiques ascendants, on déclenche l’avis de tempête. Ce qui se déploit alors donne à nous impressionner. Un pagan metal couillu aux riffs bétonnés, qui est pourtant très loin de faire du sur place, comme c’est souvent le cas avec ce genre de black pagan. Les incursions en tous genres ne manquent pas, entre passage au black metal froid et énigmatique comme aime à le produire son compatriote émérite « Kawir », ou de manière plus exposée, excentrique et exaltée, dans un rythme qui vous retourne tout bonnement les boyaux. On peut établir dès lors que « Macabre Omen » s’illustre dans un versant beaucoup plus pagan que sur ses précédents ouvrages. De plus l’influence Bathorienne s’en serait presque en aller, au profit d’une production soignée de bien meilleure qualité, d’une densité et d’une frénésie faisant imparablement mouche sur l’auditeur. On reconnaît encore à la formation l’usage de ces hurlements fantomatiques en voix principale, néanmoins accompagné de chants clairs et de chœurs à foison.

« I Know… »

Je connais l’origine de ces claquements et de ces clameurs, ceux de guerriers redoutables, ceux de 300 spartiates, de 300 voix qui se sacrifieront armes à la main contre une marée humaine prête à incendier et piller la Grèce toute entière. Un cri du dernier sang que l’on entendra sur « Man of 300 Voices », juste après avoir entendu le bord d’un littoral, vents et paquets de mer, ajoutés à un tendre acoustique d’abord tout en légèreté, puis traditionnel à renforts de percussions et d’éclats de flûte, pour devenir champêtre et guilleret. Un instant de plénitude naïve qui trouvera donc son point de chute dans les cris engaillardis de soldats ,puis aussitôt dans un pagan envoutant et plus impassible, n’oubliant pas une sortie black metal à la manière de « Kawir » comme c’était le cas avec « I see, the sea ». En comparaison, un titre comme « Hellenes Do not Fight like Heroes,… » fait preuve de plus de retenue (quoique…), même si on retient une immense détermination dans son rythme et dans son riffing, surtout durant ses deux premières minutes, jouant alors avec les ténèbres. Le reste n’est pas à dénigrer pour autant, c’est un véritable déboulement qui intervient, qui vous écrase, qui vous étouffe, malgré son tempérament chaleureux, que l’on n’avait alors point pu ressentir sur son entame.

« I Know… »

Je connais cette force à la fois destructrice et créatrice, impossible de la part d’un mortel. Seul un dieu peut en être l’origine. C’est ainsi que l’on conçoit la puissance générée par le morceau éponyme « Gods of WarAt War ». Les riffs sont cinglants au tout départ. On cherche à nous faire éprouver de la crainte. C’est ainsi que l’on acquiert le respect. « Macabre Omen » déroule ensuite son arsenal pagan, dans un dynamisme et une pression qui ne peut que vous mener à la jouissance. Et ça n’a rien avoir avec de la branlette. Le combo ne fait aucunement dans la surenchère inutile, lançant des assauts quand il faut, pour certains absolument à couper le souffle. Aussi inlassable que « Gods of WarAt War », nous avons un palpitant et dantesque « Rhodian Pride, Lindian Might » qui semble à priori ne vouloir aucunement relâcher la pression, bien que s’octroyant de menues pauses dans un pagan metal aux riffs chaloupés, mais toujours aussi tenace. Laissant l’agressivité seule, sans le doigté et l’esprit qui anime les vrais guerriers, qu’aux plus faibles. Plus que la force, la technique affichée par le duo, que ce soit à la guitare ou à la batterie, procure de véritables frissons d’envie. Tout ceci soulevé par des chœurs sacrés, vous ne pouvez dès lors ne pas croire en l’existence des dieux.

« I Know… »

Je connais l’amour que peut porter un fils à son père, celle d’un homme à sa terre, à sa patrie. On fait don de sa vie pour l’attache que l’on porte à sa promise, à sa famille ou au pays qui vous a vu naître, qui peut être considéré comme une autre figure paternelle. C’est un rare, mais pur instant d’émotion que nous offre « Macabre Omen » sur « From Son to Father », qui se traduit en une magnifique ballade bathorienne, une de celles qui vous prend aux tripes. Les râles, ce hurlement qui fait office de voix principale, sont ici mis en retrait, en toile de fond, au profit de chants clairs. Il a toutefois un moment où on croyait que cette apparente et fantastique quiétude allait céder à la sauvagerie sur la piste. En effet, le milieu du titre se révèle plus inquiétant, plus stressant. Cet instant troublant ne sera qu’épisodique. De l’émotion, il en sera fait l’élément clef des Odes A' et B' d’ « Alexandros ». Le premier des Odes fait la part belle à un pagan metal éminemment épique au parcours endiablé, l’autre se laisse porter par un peu de mélancolie. Une mélancolie palpable, qui n’émousse en aucune façon la puissance de la musique de « Macabre Omen », toujours l’épée au clair. Sachant le fil de son destin proche du bout, les yeux chargés, mais cependant prêt à éblouir les immortels comme les mortels dans une toute dernière lutte qui passera à postérité.

« I Know… »

Je connais la richesse de l’intarissable mer. Je connais les prouesses dont on est capable à force de courage, d’audace et de témérité. Je connais la force des dieux, pouvant soulever des montagnes, et je connais celle de l’amour. Celle qui vous mène à bout de vos forces ultimes et qui vous enflamme jusqu’à en mourir. Je connais désormais la valeur de « Macabre Omen », combo qui n’avait établi derrière lui aucune destinée, malgré des petites apparitions et un fait de gloire lié à son volume de 2005, qui n’aura pas trouvé regard au moment voulu, ou qui n’est pas passé prodigieux au goût de certains pour être élevé au statut d’héroïque bataille. Depuis son départ de « Scythian » en 2013, Alexandros est revenu sur ses pas et sur son projet de cœur. On ne doute pas à l’écoute du nouveau volume paru en 2015, soit 10 ans après « The Ancient Returns », qu’il y a mis tout son cœur, toute sa foi, tout son savoir et son adresse. Et à vrai dire, le black pagan proposé par « Macabre Omen » à ce jour a de quoi tout, je dis bien tout, vous retourner. « Gods of WarAt War », n’est pas qu’un vibrant hommage à un pays aujourd’hui en crise, risible si on le compare au phare de lumière qu’il a pu être durant l’antiquité. D’où peut-être cette quête nostalgique. L’album révélé ici s’impose comme une pièce essentielle et indispensable du pagan hellénique. Notre nouveau colosse de Rhodes.

17/20

2 Commentaires

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Darksaucisse - 09 Mars 2015: Merci bien pour la rédaction mec ! Ta chro' est excellente et donne sacrément envie !

Je ne connais pas du tout ce groupe ni la scène pagan hellène en général... Et pourtant les dieux savent à quelle point les grecs savent poser cette ambiance si particulière propre à leur scène ! Et après écoute de deux morceaux ("Gods of War - At War", et "Rhodian Pride, Lindian Might") ça donne sacrément envie, faisant penser direct à Bathory avec ce côté épique et en plus de petites touches orientalisantes...
Je vais me pencher dessus aussi vite que possible !
MikeSlave - 04 Mars 2018:

Ce disque est un chef d'œuvre. Il s'en dégage une atmosphère unique. Je le place un cran au-dessus du précédent. Hellas Black Metal !!! 

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