Si on s'intéresse aux sorties de Mighty Music, on peut observer deux tendances : l'old school pour les vieux de la vieille, et le métissé pour les plus ouverts d'esprit. Les Frenchies de
Blood Ages appartiennent à la seconde catégorie. Formés en 2009, les Toulousains puisent leurs influences dans le mysticisme et l'orientalisme ce qui a donné un premier album "At the Heigth of the
Storm" en
2012 que l'on pourrait aisément qualifier de death oriental. Aujourd'hui, après de nouveaux concerts, voici qu'ils nous pondent le nouveau "Godbless Sandborn" enregistré aux Conkrete Studios (
Gorod,
Otargos,
Loudblast...).
Au cours des dix dernières années, les amateurs de death oriental ont pu se délecter des sorties de
Nile, Orphaned,
Arkan ou encore
Scarab, un style qui s'étend et s'étoffe au point de contaminer de nombreuses formations qui ne sont même pas issues de cette scène. A l'origine,
Blood Ages faisait plutôt dans le mélodique avec un style proche d'
Aeternam, les touches black en moins. Le riffing était là avec certaines touches traditionnelles faisant tout le charme du style. A l'heure actuelle, "Godbless Sandborn" sonne davantage comme un brutaldeath/deathcore à connotations orientales. Son riffing est plus sauvage mais peut paradoxalement être saccadé ou entrecoupé de breakdowns. Ceci dit, ces différences de parties rendent l'ensemble plus varié et plus vivant.
Les pistes se complètent et forment un concept particulier : l'auditeur suit les péripéties d'Hamza, un jeune orphelin égyptien recueilli par une guilde d'assassins. Ensemble, ils vont parcourir les déserts et découvrir autant de palais que de secrets. Un côté chaleureux et dépaysant que l'on retrouve dès la fausse intro "Among the
Ashes" alternant instrumentations traditionnelles et death meta incisif. "
The Beast Within" enchaîne avec moins de fioritures mais plus de subtilité avec un riffing proche du mélo death truffé de mélodies arabisantes et des breakdowns à pig squeals.
Le deathcore moderne a une place plus importante sur cet album avec un "From the
Void to the Throne" typique. On se serait attendu à ce qu'il fusionne avec les parties orientales mais ce n'est pas vraiment le cas. Il fait assez bande à part, laissant de côté le côté oriental, alors qu'il aurait été intéressant d'entendre des moments où les deux ne font qu'un. Heureusement, les amateurs de pur death oriental aimeront les claviers épiques de "He Who Came to Defile the World" avec son solo oriental qu'un
Yossi Sassi aurait pu dégainer dans les vieux
Orphaned Land. Sinon, il y a les atmosphériques "
Backstab" ou "
Collapse", pistes instrumentales recherchées, qui jouent la carte du mysticisme oriental avec quelques percussions, chants spirituels et mélodies en acoustique. On penserait presque au "Hilal" d'
Arkan.
On ressent quelques longueurs dans les pistes (malgré des durées plutôt courtes) et l'opus s'essouffle vers la fin. Ceci dit, ce "Godbless Sandborn" s'écoute plutôt bien si on aime un tant soit peu les mélanges mais on aurait aimé un peu plus de prise de risques dans l'intégration des parties orientales. En tout cas,
Blood Ages montre bien sa volonté de nous montrer ses influences, avec une musique située quelque part entre
Nile,
Arkan et
Aeternam.
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