C'est que le temps passe vite, dîtes donc. Les Hollandais de
Hymir n'avaient rien sorti depuis six ans mais c'est dire à quel point leur album "
Nyctophobia" aura laissé une trace. Les amateurs le savent bien, leur ambiance spectrale et sinistre ne les aura pas laissés de marbre et on retrouve souvent cet opus dans les listes des meilleurs opus de black symphonique sur certains forums. Bref, il était temps qu'
Hymir revienne de sa léthargie et nous sorte de nouvelles compos de qualité.
"
Godking" sort en fin d'année 2016, toujours mené par le vocaliste/guitariste Pablo de Groot. Ici on change de concept.
Plus question de peur du noir et de fantômes, on suit le couronnement d'un roi, jusqu'à sa folie des grandeurs, ses envies de domination, ses conquêtes sanglantes et son hybris, jusqu'aux actes de rébellion et à sa déchéance. Les morceaux s'enchaînent logiquement, avec un début majestueux qui enchaîne vers quelque chose de plus tempétueux et sombre, jusqu'à une fin plus optimiste.
Au vu du concept, les ambiances changent drastiquement. On ne retrouve plus cette atmosphère fantomatique,
Hymir se concentre davantage sur quelque chose d'impérial, d'émotionnel et de poétique. Les influences death sont plus mises en retrait, les trémolos et diverses mélodies des guitares prenant plus de place, soutenues par des nappes bien placées, des choeurs sombres et un piano dramatique. Le duo "A
Storm Is Coming" / "Rise of the
Godking" donne une bonne idée de la chose avec des musiciens qui viennent directement aux faits, sans s'attarder sur des passages inutiles.
Certains reprocheront à
Hymir d'utiliser des mélodies et ambiances caractéristiques du genre comme sur "With
Ravenous Bloodlust" ou "The
Tyrant Dethroned". Certes, cela rend l'ensemble assez classique, mais c'est ce qu'on est en droit de demander lorsqu'on écoute un bon album de black symphonique. Les Hollandais ont malgré tout plus d'un tour dans leur sac : titres fougueux comme "
Dawn of
Rebellion" et "The Victor Is Crowned", moments d'émotion comme sur "Am I Not Merciful?" et son chant clair (Michael Hos du groupe de prog-rock
Ulysses pousse la chansonnette), rythme faussement joyeux et voix modifiées sur "The
Tyrant Dethroned", sympho classe et travaillé sur "Wolves at the
Gate". C'est peut-être générique par moments mais il y a toujours des passages de grande qualité et un tant soit peu originaux pour maintenir notre attention.
Hymir signe un très bon retour en force avec "
Godking". La bande nous montre qu'elle sait évoluer et proposer autre chose, tout en se dotant d'un son de plus en plus personnel. Poétiques, majestueuses et sombrement mélodiques, les compositions s'apprécient rapidement et ne s'embourbent ni dans les expérimentations ni dans les longueurs. C'est direct, carré, bien fichu, avec des ambiances travaillées et un sens du dramatique. Un très bon crû pour la fin 2016.
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