Liste des groupes Folk Metal Wrathblade God of the Deep Unleashed

Surtout, surtout ne pas se fier à l'appellation farfelue du site, ce n'est absolument pas du folkmetal dont il s'agit ici, mais d'un pur album de heavymetal à tendance épique, dans la veine d'un Atlantean Kodex, pour prendre ici une comparaison nullement usurpée. Wrathblade voit le jour en Grèce en 2003 sur les cendres de Raging Storm (dont est issu le guitariste Chris Mosalos) et est déjà en 2017 auteur d'un album et d'un E.P. plutôt passés inaperçus dans notre douce France (sortis chez Eat Records - bon courage pour trouver l'album). Groupe fainéant d'après leurs dires en interview, la formation est composée de 5 musiciens, dont un chanteur (Nick Varsamis) qui sera certainement la cause de l'adoration ou du dédain de nombre de fidèles de la veine musicale dont nous parlons ici. Nous parlons aux fans de Manilla Road, Brocas Helm, Grand Magus, Eternal Champion, Manowar, Visigoth, et de toute la clique du heavy épique de tradition, dont la Grèce s'est fait une spécialité depuis quelques années.

D'entrée, le lecteur (parce que sur cet album, à l'instar des excellents disques dans le genre, les paroles ont leur importance) sera happé par les textes directement tirés de la mythologie de leurs ancêtres. Sous forme de dialogues entre les différents protagonistes (Kronos, Uranus, Cassiopée, Pégase entre autres figures célèbres sont de la partie et entraînent facilement l'auditeur dans l'univers de l'album) ou de manière plus descriptive, Wrathblade nous fait revivre des scènes antiques ajoutant considérablement à la richesse d'un album qui n'en manque pas. Les rythmiques acérées et plombées des deux guitaristes Chris Mosalos et Nikos Sotiriou sont ainsi contrebalancées par la hauteur lyrique du chant de Varsamis. Très théâtral, son phrasé et sa manière de déclamer les textes pourra rebuter de prime abord, mais une fois l'auditeur apprivoisé, il s'avère un atout majeur du groupe, à l'instar d'un Eternal Champion, personnalisant admirablement le propos musical.

Si tous les titres possèdent leur patte propre, leurs passages plombés ("Vaunted Pride") portés par les coups de boutoir et la frappe lourde du batteur Giannis Alexandrakis, épiques et majestueux (et parfois rapides comme pour l'entraînant "No Dole For the Blest") font mouche et il serait délicat de citer un titre plutôt qu'un autre. Les moments de bravoure sont légion et God of the Deep Unleashed doit ainsi être pris d'un bloc. On trouvera quelques riffs thrash ("Vaunted Pride" et son accélération jouissive suivie des hohohohoooohooo typiques), quelques passages à la seule voix de Varsamis (l'intro de "Sheer Vengeance Will Out Upon Thee - Part II" pose d'emblée le niveau), des soli dantesques ("Trascendent Essence"), des speederies jouissives (la fin de "Valiancy, Virtue, Victory") des hymnes guerriers ("Enter The Warrior's Guild" - Doomopolis Pt II"), tout qui va bien dans un genre qui retrouve des couleurs au fil de sorties de qualité. Eat records a ainsi eu le nez creux avec cette formation, découverte grâce au petit fanzine Français Metal Titans par votre serviteur, qui mérite bien le clin d’œil sur ce coup.

Rien (ou pas grand chose, citons un "Chtonian Echoes Devour Then Wane" moins marquant) à jeter donc chez Wrathblade et les 38 minutes de son second album. A l'instar de ses copains de jeu qu'on retrouvera dans les festivals style Keep It True (ou plus près de chez nous le Pyrenean Warriors), Wrathblade séduira le fan par sa musicalité et son entrain guerrier communicatif. Sûr de sa majesté et de la richesse de son disque (les lignes mélancolique du final "Submersion" s portent ici la dramaturgie de l'album à haut niveau et aux paroles parfaitement raccord avec le thème global illustré sur le dessin de la pochette), Pour peu qu'on s'habitue au chant déclamatoire de Varsamis, God of the Deep Unleashed est un album varié, prenant, ô combien épique, et se pose en futur titan de la scène.