S’il est un univers de jeu vidéo qui se prête bien à la composition d’un album
Metal c’est bien celui de
God Of
War. Violente, barbare et crue la relecture de la mythologie grecque offerte par le Studio Sony
Santa Monica à de quoi inspirer les vikings en herbe du monde entier. Et c’est a l’occasion de la sortie du dernier volet de la trilogie que Sony s’est associé a Roadrunner records pour offrir un EP de 6 titres inédits inspirés de cet univers. Si le disque est disponible dans l’édition collector du jeu qui sort mercredi prochain il est aussi en écoute gratuite sur Deezer à l’heure actuelle. L’occasion de l’écouter sans avoir à claquer une fortune dans la
Pandora Box. Le pitch du jeu étant la vengeance d’un mortel face aux dieux de l’olympe qui l’ont utilisé, le tout dans un déluge de violence et d’hémoglobine saupoudré d’une grandiloquence hollywoodienne, le choix des groupes peut laisser dubitatif. Car là ou l’on aurait imaginé
Lair Of The Minotaur,
Immortal,
Winds Of Plagues,
Cannibal Corpse ,
Rhapsody,
3 Inches Of Blood voir un bon vieux
Judas Priest, l’album nous offre des groupes ,certes très compétants, mais dont le style collerait largement plus à un jeu de bagnoles à la Burnout. La réponse à ce problème devant se situer quelque part dans une logique pécuniaire sans l’once d’une prise de risque de la part des deux parties prenantes dans la production de l’album. Alors oui les chansons sont dans l’ensemble bonnes mais paraissent complètement décalées quand à l’univers du jeu.
Un coup d’œil à la liste des groupes présents sur l’EP justifie à lui seul la théorie que je dévelloppe plus haut.
Killswitch Engage,
Trivium,
Opeth et
Dream Theater pour les plus connus,
Taking Dawn et
Mutiny Within pour les plus anonymes. En clair le Metalcore est ici à l’honneur au détriment de styles beaucoup plus adaptés à l’univers. Dans un premier temps les Titres des Killswitch et
Trivium sont plutôt réussis, mélangeant avec brio passages agressifs et refrains mélodiques avec le talent qu’on leur connait. Sauf que là ou le bât blesse c’est que le coté épique est complètement absent et que ces titres feraient office d’excellentes musiques d’intro pour le générique de Raw. Bref du Metalcore de haute volée complètement à coté de la plaque en ce qui concerne le sujet traité. Continuons dans le Metalcore, cette fois de seconde zone avec
Taking Dawn et
Mutiny Within qui pour le coup sont complètement inappropriés à
God Of
War. Le déluge de sentimentalité mièvre qu’il dégueulent serait idéal pour un RPG japonais de mauvaise facture. Je veux bien que les grecs antiques n’aient jamais eu un réputation de types très viriles mais là on frôle le foutage de gueule. En fait si
Kratos avait eu une méchouille ,un t-shirt à rayures et qu’il combattait des fans de Tokyo Hotel ca aurait collé. Mais là je le vois mal aller pêter la troche à
Zeus avec ce genre de musique dans les oreilles… Vient ensuite le morceau de
Dream Theater. N’ayant jamais accroché à ce groupe il se résume pour moi un étalage de technique sans âme qui plus est complètement vidé de tout sentiment de puissance. Le morceau devrait plaire aux fans du groupe mais n’étant pas spécialement apte à juger le groupe je dirais qu’il n’a strictement rien à foutre dans un EP consacré à l’histoire de
Kratos.
Je vais consacrer un petit paragraphe au meilleur morceau de l’album qui est indubitablement le plus approprié à l’univers, à savoir The Throat of
Winter d’
Opeth. Car plutôt que de chercher à sonner faussement méchant le groupe fait ce qu’il sait faire de mieux à savoir des ambiances mélancoliques très réussies. Et justement là ou le groupe arrive à faire mouche c’est que les raisons de la vengeance de
Kratos sont liées à son noir passé et au meurtre qu’il a commis envers sa propre famille sous l’emprise des Dieux. L’ambiance assez sombre du morceau colle bien à ce point scénaristique et serait adaptée à un Flash Back de la vie passée de l’
Anti-héros Spartiate. D’autre part le groupe arrive à développer des sonorités typées orientales qui collent bien avec la Grèce Antique. Bref il s’agit de la meilleure chanson de l’album et de la plus en adéquation avec l’univers du jeu.
Roadrunner oblige la production est de très bonne facture. Mais voila à trop vouloir plaire aux tennagers américains l’album bien que présentant une majorité de bons titres se vautre dans la facilité, au détriment de la fidélité envers l’univers. L’EP n’est pas mauvais mais ne sortira pas de son statut de bonnus de luxe pour une édition collector. A écouter vite fait mais en tout cas il ne justifie en aucun cas à lui tout seul l’achat de la
Pandora Box, tant le public visé est loin d’être celui auquel le jeu se destine. On lui préfèrera largement la bande son du jeu qui pour le coup se promet elle d’être sublime.
Merci pour la chronique ;)
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire