God Is a Lie

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15/20
Nom du groupe My Doppelgänger
Nom de l'album God Is a Lie
Type Album
Date de parution 28 Fevrier 2014
Style MusicalMetal
Membres possèdant cet album4

Tracklist

1. Somewhere in My Head 04:32
2. 98% 04:20
3. Balada Triste 04:56
4. The Cossacks 04:18
5. The Hunter 04:02
6. Emptiness 05:48
7. The Good, the Bad and the Loony 04:12
8. Dead Man Cries 06:48
9. God Is a Lie 04:24
10. Fallen Angel 06:48
Total playing time 50:08

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My Doppelgänger


Chronique @ AlonewithL

11 Mai 2014

My Doppelgänger est pour le moment un être désorienté.

« Dans le monde du paranormal, tout individu possède un double fantomatique, un jumeau maléfique: le Doppelgänger. » J’avoue m’être interrogé à la vue de cette note. Ce sont les premiers mots de présentation d’une formation toute jeune, originaire de Grenoble, où on retrouve Alex Hilbert de « Lonewolf ». Mais pas question de heavy speed dans ce projet. Au lieu de ça, « My Doppelgänger » propose du …, un genre de … Arf ! Il est très dur pour moi de déterminer la musique de ce groupe. Même les indications laissées sur leur page facebook, ainsi que les dites influences nous emmènent bien loin de la vérité qui vient à nos oreilles. On sent une base heavy metal, chamboulée par divers apports, en provenance du hardcore ou, de manière relative, du rock psychédélique des années 70. Parlons de metal moderne, si vous le voulez bien. C’est bien le côté contemporain qui se dégage le plus de cette musique, dont on peine à cataloguer. L’univers parallèle reproduit par « God Is a Lie » est insondable, distordu, étrange. Ce serait se mentir que de dire que nous en sortirons fascinés.

Nous prenons immédiatement conscience de la chose dès le premier morceau de l’album. On considère d’office qu’avec un titre intitulé « Somewhere in My Head » ce que l’on allait découvrir serait de l’ordre de la bizarrerie. En effet, on découvre dans ce morceau une pathologie de l’ordre de la schizophrénie. Cela se voudrait complexe, déstructuré, intimidant, une vision du reflet de notre âme. Il y en a qui font ça très bien. Dans le cas de « My Doppelgänger », on est dans l’expectative. C’est balbutiant, hésitant. On saisit bien les deux formes, les deux mondes à l’origine du concept, notamment dans la dualité chant clair/chant hurlé. On pourrait parler de confrontation, si on prend l’exemple du titre « The Hunter », dans une tiédeur assez similaire au premier titre de l’opus. C’est là que l’on se dit que pour un titre malsain, aux riffs irrités, on aurait pu avoir une musique plus prononcée, plus déstabilisante. Cependant, le groupe ne va pas plus en profondeur. « The Hunter » constitue un mauvais exemple, mais on pourrait ajouter aussi « Emptiness », mélancolique, glacial à son entame. Une fois sorti de ses gonds, cela devient indocile, anarchique et désordonné. Le dernier tiers piste va offrir une ouverture plus simple et distrayante, nous éloignant de ce chaos quelque peu étouffant et saumâtre.

On se dit que « My Doppelgänger » est bien mal parti pour convaincre l’auditeur. En tout cas le choix de mélanger ainsi différents styles oppose frontalement ses limites. Néanmoins, ils parviennent à produire quelques titres attachants. « Dead Man Cries » n’est pas une pleine réussite, mais propose deux phases complémentaires : l’une intimiste, recroquevillée ; l’autre électrisante. On s’attacherait bien volontiers par contre au refrain qui agit comme une forme de sursaut. La mélancolie est également à l’honneur avec « Balada Triste », et c’est encore une fois le beau refrain soulevé par les chœurs qu’il faudra saluer. La lead guitare qui semble planer tout le long du morceau est en parfait contraste avec la batterie. L’une est remarquable, maitrisant complétement son sujet, l’autre agit maladroitement. J’avoue avoir à déplorer le jeu de batterie, surtout sur le titre « God Is a Lie ». Ça a pour effet de parasiter un titre tournant aux alentours du hard rock, et qui n’est pas déplaisant pour autant. C’est en partie pour ses airs d’orgue et pour la teneur positive qui s’en dégage.

« Fallen Angel » poursuit l’éclat de « God Is a Lie » avec le même défaut imparable batterie dissonante. Sur cet extrait, le groupe met à profit la mélodie, aidé par l’apparition du piano. « My Doppelgänger » entretient décidément les contrastes. On remarque ainsi ce visage plus sympathique avec les deux derniers titres de l’album, notamment, mais aussi avec un assez réjouissant « 98% », bien entretenu par l’orgue, même si on doit tempérer l’enthousiasme. Nous observons bien ici des passages plus tendus et nerveux, mais qui sont, en revanche, encore loin de la fougue souhaitée et envisageable. C’est vrai que la formation ne brille pas de titres puissants ou très rapides. Le rythme est juste plus élevé sur « The Cossacks ». Ce qui n’est pas un mal. On a enfin ici un contenu qui nous embarque, et même assez galvanisant si on s’en tient au refrain. C’est d’ailleurs une surprise d’y trouver un morceau de la sorte. Il y aura bien aussi l’heureux intrus « The Good, the Bad, the Loony » qui nous renvoie à un univers de western complétement déchainé et prenant. On y remarque l’excellent solo power metal inclus. Si seulement tout l’album était de la sorte.

Ecouter cette autoproduction est une expérience, mais vous n’en sortirez pas grandi pour autant. On se rend assez vite compte que le concept n’a pas été poussé en son terme, que les éléments ont été précipités. « My Doppelgänger » regroupe des talents différents, des vues différents, et donc également des styles différents. Le mélange c’est bien quand cela a de la consistance. Dans le cas de « God Is a Llie », cela créé un malaise, un imbroglio poreux et stérile. L’univers metal n’est pas avare de bonnes formations productrices de musiques sophistiquées, torturées, voire paranormales. Le concept des grenoblois aurait pu aboutir à un résultat amplement satisfaisant s’il y avait eu une certaine cohérence et de la densité. En plus de cela, il faut souligner le niveau assez moyen du chant principal et de la batterie. Néanmoins, il faut reconnaître qu’ils peuvent avoir quelques éclairs de lucidité et délivrer des morceaux plus prometteurs. « My Doppelgänger » est pour le moment un être désorienté, dont on aurait caché la vue par une épaisse cagoule. Otez lui ce cache, donnez-lui des instructions précises, et promis, il montera les marches d’escalier une à une.

11/20

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