Gloomy Lights

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17/20
Nom du groupe Gallhammer
Nom de l'album Gloomy Lights
Type Album
Date de parution 11 Novembre 2004
Labels Bestial Burst
Style MusicalBlack Doom
Membres possèdant cet album48

Tracklist

1.
 Endless Nauseous Days
 05:48
2.
 Crucifixion
 04:30
3.
 Tomurai: May Our Father Die
 04:34
4.
 Beyond the Hate Red
 02:51
5.
 Lost My Self
 03:17
6.
 State of Gloom
 03:57
7.
 Aloof and Proud Silence
 05:18
8.
 Color of Coma
 10:07

Durée totale : 40:22

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Gallhammer


Chronique @ Trndblck

30 Juillet 2009
Tout commence par une longue montée gutturale, pareille à la lente sortie d’un zombie en provenance des entrailles putrides de la terre. Un infect arpège se disperse dans l’espace sonore, suivit peu après par une basse terrifiante. La gorge se tait, l’amplification augmente, la batterie rentre en scène. Une voix claire apparaît, comme ailleurs, s’envolant… avant que la douleur ne reprenne le dessus, les cris déchirant l’atmosphère. Voilà comment Gallhammer s’y prend pour s’imposer dès les premiers instants. Glauque, voilà qui résume bien l’atmosphère générale.

Gallhammer, ou le génie de trois jeunes japonaises décidant d’honorer leurs idoles, ni plus ni moins Hellhammer et Amebix, autant donc le dire de suite : ça tape dans du black bien cradingue. Le groupe naît en 2003, sort quelques démos puis propose ce Gloomy Lights fin 2004. 8 morceaux, quarante petites minutes, un artwork dépouillé, on n’est pas ici dans la surenchère…

Et pourtant, que cet album est bon ! Il faut bien l’avouer, nos trois japonaises se démène comme des furies pour nous proposer une musique certes assez peu originale mais bardée de tripes et non sans créativité. C’est un des reproches qui a pu être formuler à leur encontre : c’est du déjà vu. Etrangement, ce propos peut se tenir pour une immense majorité de la scène black metal (et même musicale en générale, mais ce n’est pas la place ici d’un débat sur la créativité). Mais le fond est une histoire de feeling. On ne fait pas des chiens avec des chats diraient certains, il n’est donc pas étonnant de trouver traces des influences du groupe au travers leurs compos. Mais là où le groupe excelle, c’est en parvenant à utiliser ce matériel pour le remanier à sa sauce, se l’approprier et lui donner au final une identité à part entière.

Niveau musical donc, on a le droit à un black bien sale et décadent, tout en mid-tempo, avec de grosses influences punk et même parfois rock. Les riffs et mélodies sont simples, très simples, mais parfaitement maîtrisés, c'est-à-dire suffisamment accrocheurs pour ne pas avoir besoin de faire plus compliqué, et bien mixés pour que le son en rende toute la profondeur. Un simple trio guitare-basse-batterie tenue de main de maître par ces trois petites japonaises, qui n’ont peut-être pas l’air comme ça, mais qui pourtant assure au moins aussi bien que leurs aînés. Et puis cette voix… Mais comment font-elles (une chanteuse principale, les autres venant prêter leur cordes vocales de temps à autres) pour pousser des cris aussi barbares ? Je connais un paquet de groupe black avec une voix ridicule qui devrait en prendre de la graine. Plaintive, poussée à la limite, complètement arrachée, le moins qu’on puisse dire est que la voix y est pour beaucoup dans les ressentis éprouvés à l’écoute de l’opus.

D’ailleurs, de quoi est-il question ici ? On deal ici avec un sentiment de résignation typiquement punk, acharné et décharné à la fois, sale, agressif, mais aussi désespéré et même parfois mélancolique. Ça donne envie de boire du whisky en traînant dans les cimetières des villes, ça sent la terre fraîchement retournée et le zombie en putréfaction. Ça sent la décadence, l’abus de substance, la perte de repère, le dégoût, la nausée. Et l’on s’approche d’un sentiment de douleur, largement palpable en certains endroits, révélation du vide qui nous ronge : « I lost myself. Can’t find anything. Senseless emotion has come ». Et ce n’est pas le dernier titre qui nous sortira de cette torpeur maladive, sorte d’outro bruitiste (sans aucun doute influence de l’une des trois ayant officier dans un groupe noise), composée d’une basse et d’un tempo répétitif, agrémentée de larsen, cris et bruits en tout genre, sorte d’agonie finale d’une dizaine de minute.

Un premier album réussi haut la main par ces trois damoiselles des enfers, simple mais efficaces et très accrocheurs. Peu de sorties peuvent se targuer d’atteindre ce niveau dans l’expression aussi juste de tels sentiments. Ce Gloomy Lights possède aussi la particularité de pouvoir s’écouter régulièrement, tout en gardant la même intensité au fil du temps. Pas un chef d’œuvre certes, mais une œuvre marquante c’est certain.

3 Commentaires

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LuneNoire - 30 Juillet 2009: J'avoue, une chronique définissant bien le côté de cet album, toutefois la qualité de quelques chansons laisse à désirer.
15/20.
Crevard - 31 Juillet 2014: Completemengt rien a voir avec lifelover sérieux... bonne chronique merci!
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Chronique @ bojart

23 Juillet 2013

Fermez les yeux...et ouvrez vos 4 autres sens...

Sorti en 2005 sur le célèbre label Peaceville Records (Shining, My Dying Bride, Taake ou encore Paradise Liste), "Gloomy Lights" est le côté clair de son successeur "Ill Innocence". Voici trois demoiselles officiant dans un black doom matiné de rock sous pavillon japonais et sous la bannière Gallhammer depuis 2003...chronique d'après la réédition de 2009.

Voici trois musciennes : Vivian Slaughter (lead vocals, guitariste et leader du groupe), Mika Penetrator (bassiste et vocaux) et Risa Reaper (batteuse aux chants limite DSBM). Elles nous offrent sur "Gloomy Lights" un black metal nature à la fois féroce et tonique. La technique, c'est pas leur truc...alors elles proposent quelque chose de terriblement sensoriel, tactile presque érotique avec comme influences Hellhammer/Celtic Frost, Darkthrone et la seconde vague du black. Ambiances malsaines, vocaux suaves et compos consacrant le mariage entre BM rétro et black doom moderne...c'est ça l'univers de Gallhammer.

Tout commence par un soupir languissant, un murmure guttural comme point de départ. Comme nous l'explique Vivian, "Endless Nauseous Days", c'est le début du cauchemar qui trouvera son épilogue maladif dans "Color of Coma", sa suite traversée de gémissements, cris désespérés et plaintes douloureuses sur un tempo black doom/DSBM. "Endless Nauseous Days", c'est l'aube d'un cauchemard irréel et nocturne ou bien réel et quotidien (Métaphore de la vie dont Imperial de Krieg ne cessa de parler). Le râle du début peut être un baillement de réveil ou un cri d'effroi étouffé...et la guitare sable s'eveiller en même temps que Vivian, obeïssante et patiente. Et puis c'est au tour de Risa et Mika d'ouvrir les yeux sur ce monde malade, cauchemar vivant. Une mélodie vraiment sombre et prenante s'élève telle cette créature nous bouffant les entrailles et qu'on appelle XXIe siècle. Un air mélodique s'échappe de la bouche de Vivian Slaughter, un air gentiment trompeur. La bête en elle peste enfin, sur un rythme intense et lancinant, presque minimaliste et ambiant. La compo se muscle et les deux mystiques que sont Mika et Vivian vocifèrent de plus belle jusqu'au rugissement final clôturant le morceau comme il l'avait ouvert.

"Aloof and Proud Silence" démarre sur un riff énergique, joli exemple d'un mix entre influences punk et black old school. Rester en vie, Fiers, silencieux et distants, comme de jeunes seigneurs de guerre s'opposant au diktat aveugle et fou des pseudo-élites nous gouvernant...rester debout jusque dans la mort qui nous emportera pleins de haine mais dignes !
Cymbales, timbales et tambours se rejoignent dans une dance macabre avec le jeu de gratte mélancolique de Vivian. Car tout est figé autour de nous, et si nos râles rauques et chauds nous essouflent, ils nous rechauffent le coeur et l'espoir demeure...et cet espoir puisse t'il vivre après nos morts...changement de rythme pour un pont musical puissant et bref. Les cris de Vivian - nos cris - deviennent plus douloureux et insistants et prennent l'auditeur aux tripes ! Orageux que ce nouveau changement de cadence ! Brusque dt soudain ! L'unique guitare et les percussions dansent, virvoltent,chantonnent presque la cruelle ironie du Sort. Dans un dernier élan, le duo basse/guitare s'offre (et nous offre) un rappel cynique de par sa vivacité et sa mélodie contrastant totalement avec le début de "Aloof and Proud Silence"

Les doubles pédales nous ouvrent les portes de "Crucifixion" et de ses larsens rapidement rythmé comme dans tout bon morceau du genre, par un jeu de batterie race et des riffs vitamines. Vocaux criards et rageurs se mêlent à des chants black grave. Les phases "chantées" succèdent aux instants plus lents et vierges de tout vocaux. A noter les blast-beats costauds accompagnant le dernier couplet. Un peu répétitif mais néanmoins sympathique !
Tiens ! Un autre morceau qui m'as plu : "Tomuraï : May our Father die" ...le père comme emblème de l'autorité certes, mais aussi symbole du passé, du passif. La 6-cordes est ici source de riffs mordants s'entremélant aux chants toujours aussi sauvages et bestiaux, l'animalité non comme attitude mais comme seconde nature...c'est ce qu'on ressent à l'écoute de ce titre ivre empli de growls et vocaux black alcoolisés.

Un album idéal pour qui aime les choses différentes.

Bj

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