Depuis bientôt 10 années, 79836 nous régale avec ses jeux guitaristiques pleins de panache et en parfaite osmose avec des compositions donnant la primauté à la mélodie. Léger changement de direction cependant pour ce cinquième opus intitulé «
Gimme the Sound », puisque la duplicité avec son ami de toujours Chris Caron a engendré la formation d’un duo, Y & C, et par la même la sortie de cette première réalisation.
Pas une révolution certes, mais une évolution surement. Celui qui fut qualifié de « Satriani français », le fut de manière pompeuse à mon sens. Yann privilégie le coté mélodique à celui de la surenchère de la virtuosité – la facette ennuyante du ricain-, et ce malgré sa propension incroyable à sortir toutes sortes ambiances ciselées et raffinées de sa Ibanez. Le superflu n’est pas de mise et les prouesses techniques sont au service des compositions, et non l’inverse. Un « soft guitar héro » en quelques sortes pour imager mes propos.
Parallèlement, la fiche de présentation de cette galette parle d’une association vocale/guitare digne de
Paul Stanley/
Ace Frehley (
Kiss). Mais au contraire de celle-ci, j’opterai pour une unicité réelle de la paire franco-américaine.
Pas une dualité, mais une coopération monolithique donnant l’impression complice que Chris et Yann ne sont qu’un et que cet opus est pondu par une seule entité : Un guitariste/chanteur de grand talent…
La production a été confiée comme d’habitude à Patrick Lemoine (ex Gong), et celle-ci, claire et précise sied merveilleusement bien aux compos, leur conférant une beauté veloutée. Le timbre fluide de Chris déjà tellement appréciable se retrouve ainsi nimbé de chaleur, de suavité vous ensorcelant au gré des auditions de cette offrande.
Celle-ci propose une diversité de tempos (souvent middle) et de styles (rock/soul/Blues) qui la rendent appréciable sur toute la longueur d’une tracklist engendrée par le hard rock des eighties et le rock des seventies. On oscille ainsi de titres pêchus heavy rock tels « High above the unknown places », « Oversea », « It’s a nightmare every morning », à des plages plus soft et aériennes (voir soul) telles « Let’s fly higher »ou « Little sister », mais possédant toujours en fil conducteur la profondeur de leurs ambiances. En outre, les deux guests présentes apportent un réel plus sur les deux morceaux où elles officient : L’instrumental « After the tour » offre ainsi un superbe duo de doigtés solo avec
Patrick Rondat ; et la touche celtique de Gildas Arzel sur « Armorik’n’roll » est un régal.
Manquerait peut-être à ce «
Gimme the Sound », le, ou les titres hymnaires, fédérateurs, le « morceau qui tue » en quelques sortes, et que l’on retient inexorablement puisqu’ancré dans vos neurones. Il n’empêche que ce Cd de par son savant dosage entre maturité et musicalité est une franche réussite. Espérons juste ne pas avoir à attendre quatre longues années pour qu’il ait une suite…
15/863970 METALPSYCHOKILLER
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