Non content d’être né en même temps que la chute du mur de Berlin, ce groupe encore inconnu en hexagone porte le nom ou plus exactement les abréviations d’un programme de la NASA visant à détecter d’éventuelles approches extraterrestre, « Communication with Extraterrestrial Intelligence ». «
CETI » le projet de Grzegorz Kupczyk (ex-
Turbo) , ne parvient pas vraiment à s’exporter hors de Pologne, malgré plus de vingt années d’existence. Ce groupe longtemps inscrit dans un hard rock à claviers à quelques brassées de «
Pretty Maids », a pris une voie nouvelle. On assiste notamment à partir de « Perfecto Mundo » à un durcissement de régime. La musique se veut volontiers proche du power metal désormais.
Plus encore avec le dernier né, «
Ghost of the
Universe », comptant comme l’une des plus brillantes étoiles de la constellation «
CETI ». Que cache donc ce rideau noir? Je vous invite à le découvrir.
La formation incorpore comme à son habitude quelques éléments symphoniques. Ceux-ci se voient cadenassés dans ce nouveau volume par un afflux massif des guitares. Les claviers seront cependant des ingrédients indispensables, colorant le décor d’un noir immaculé. Oui, l’album est sombre, très sombre. On est loin des ballades mielleuses de l’ancien «
CETI ». « The Wolves » se profile en prédateur venu contempler sa proie. Les sens appréhendent alors un mal pouvant jaillir à tout instant. Les riffs lourds et salvés, inspiré d’un «
Symptom of the
Universe » de «
Black Sabbath », vous collent une pression quasi-permanente. L’ambiance produite est insidieusement glaciale. Grzegorz Kupczyk au chant, parvient à compléter cette froideur constante, même lorsque la musique prend plus de recul. On en ressort avec cette mauvaise impression de se sentir observer. Même sensations sur « Break of
Spell ». Surtout dans son entame, où les guitares se grippent volontairement dans de puissants à coups, avant de reprendre tout leur mordant heavy metal et de faire parader leurs mélodies.
L’obscurité sera plus de l’apanage de l‘instrumental « Black Curtain ». Un morceau comptant parmi les plus ombrageux de l’opus. Mais quoi de plus normal quand vient à nos oreilles l’air qui prédomine «
Heaven and
Hell » de «
Black Sabbath ». Visiblement, «
CETI » aura choisi de s’inspirer d’un très grand du heavy/doom. Le titre éponyme se veut tout aussi intimidant, à la frontière du heavy/doom notamment dans son approche appuyée. Planant, rampant. Palpitant, quoiqu’assez répétitif pour une durée dépassant les 8 minutes.
Par observation attentive, on verrait parfois notre cher Grzegorz Kupczyk faire des clins d’œil à
Bruce Dickinson. Une intonation de voix parfois assez proche quand on vient à aborder le bon et énigmatique « In the
Eyes of
Rising Sun », qui nous emmène au plus profond d’un désert égyptien. Le refrain fera l’effet d’un rayon de soleil nous prenant par surprise. Aveuglant. Le dernier tiers fait reposer le rythme, le plongeant dans un doux rêve. Puis le refrain de nouveau, vif, attractif, venu éclairer cette scène. Une ambiance alambiquée que l’on retrouve plus tard sur «
Lady of the Storm ». On remarque également cette ressemblance ostensible dans l’intonation. Un heavy classique qui nous replonge dans les tréfonds d’un « Powerslave ». L’album d’« Iron Maiden » aura vraiment été une source inépuisable pour un nombre incalculable de formations.
Le groupe a voulu mettre la gomme. On multiplie autant qu’il se peut les influences. L’album gagne en intérêt dans ses multiples explorations. Parmi elles, deux formidables, d’une fougue insolente, à commencer par le virevoltant power « Forever », qui terminera dans un contraste étonnant par de l’acoustique calme et posé, préparant le prochain « Black Curtain ». Mais le torrent énergique, la gifle viendra avec «
Land of
Hope ». Cela défouraille. On passe tout à la débrousailleuse avec du power à l’allemande. Le refrain est tout en grandeur, parfaitement articulé. À aucun moment le rythme ne reprend son haleine. Cela en fait l’un des chefs d’œuvre de l’album et de la carrière de «
CETI », osons le dire.
Nouveau changement aux abords de « The Days of Dirt ». On croirait avoir affaire à une ballade, une de celles que l’on retrouve fréquemment chez «
CETI ». Mais un déchainement se produit. Les guitares montent à l’assaut. La voix prend du volume et relancera dès que possible des rouages en rotation continue. Le même effet sera réédité avec « Anywhere ». Un début attristé, puis une prise en main énergique. Des guitares et un chant qui donneront de toute leur puissance. Décidément ils n’auront pas voulu faire les choses à moitié. Il fallait vraiment que tout soit consumé.
Vous ignorez «
CETI ». Peut être pour pas bien longtemps. La formation polonaise signe en 2011 une révélation dans le circuit heavy metal. Un album aux contours sombres, alliant lenteur et vitesse, chaud et froid. C’est avec de tels mélanges que l’on parvient à produire des matières explosives. Grzegorz Kupczyk ne cache d’ailleurs pas sa fierté, d‘avoir été à l‘origine de cette petite bombe. Il aura beaucoup misé dessus pour son ouverture à l’Europe. L’Europe devra s’ouvrir à «
CETI ». Comme au temps de la guerre froide, l’Est menace de ces ogives.
16/20
exellente la video!!!
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