Geysterstunde II - Ein jenseitiges Kuriositätenkabinett

Liste des groupes Metal Gothique Eden Weint Im Grab Geysterstunde II - Ein jenseitiges Kuriositätenkabinett
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16/20
Nom du groupe Eden Weint Im Grab
Nom de l'album Geysterstunde II - Ein jenseitiges Kuriositätenkabinett
Type Album
Date de parution 29 Août 2014
Style MusicalMetal Gothique
Membres possèdant cet album3

Tracklist

1. Die Jenseitsflugmaschine
2. Nachtexpress nach Nirgendwo
3. Mein geysterhaftes Grammophon
4. Nachsterben
5. Tanz auf dem Quija-Brett
6. Rad der Reinkarnation
7. Wesen aus dem Nichts
8. Leuchtturm
9. Der ewige Bergmann
10. Ein Wiegenlied in angst-Moll
11. Radio Totenfunk
12. In der Lichtferne
13. Seelenernte
14. Aurelia
15. Schattenwesen
16. Die Sage von der weißen Frau
17. Somnambule

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Eden Weint Im Grab


Chronique @ Luthor

22 Janvier 2015

Bien solitaire dans le paysage Gothic Metal actuel, Eden Weint Im Grab accouche d''un album exigeant.

Parler de Eden Weint Im Grab, c'est quelque part faire le bilan de ce qu'il reste de la scène Gothic Metal en 2014. Elle n'est, soyons honnêtes, plus que l'ombre d'elle-même après avoir été littéralement phagocytée par la scène Sympho. Après une longue traversée du désert, Moonspell et Paradise Lost ont su rebondir, mais ils sont bien les seuls. La scène finlandaise s'est effondrée sous l'avalanche de mauvais clones de H.I.M., dont peu méritent qu'on s'intéressent à eux. Pour le reste, il faut aller chercher dans l'Underground, parfois profondément, pour trouver quelque chose qui en vaille la peine.

A quoi la faute? On peut tabler sur un manque d'imagination de la part de nombreux groupes : pourquoi travailler sur des références littéraires quand il est si facile de sortir des textes semi-porno en singeant Ville Valo (n'est ce pas Poisonblack?) ou de recruter une chanteuse recalée à l'opéra en espérant devenir le prochain Nightwish? Du coup, Eden Weint Im Grab se retrouve être un groupe totalement à part dans le paysage Gothic Metal actuel, alors qu'en 1994/5 il aurait été acclamé comme un des pionniers du genre. Mais cela ne semble pas gêner le maître d'oeuvre Alexander Peter Blake, qui semble content de sortir des albums tranquillement depuis 14 ans entre auto-productions diverses et labels souterrains.

Alexander Peter Blake est peut-être plus connu des lecteurs de cette chronique pour son très intéressant autrefois éponyme projet solo de Folk/Black Metal (rebaptisé depuis Aethernaeum) dont les influences sont les mêmes que pour Eden Weint Im Grab : le Romantisme Noir allemand, celui de Goethe et Hoffmann. C'est le seul point commun entre les groupes, car musicalement on pourrait difficilement trouver deux projets plus aux antipodes l'un de l'autre (sauf si l'on se souvient de la période où Nuclear Holocausto Vengeance s'était exilé à Goa pour faire DJ Trance pour des hippies pleins aux as sous le pseudo de DJ Gamma-G, et avait fortuitement oublié qu'il avait un jour fait partie de Beherit). Pour s'en convaincre, il suffit d'écouter cet album.

Qualifier "Geysterstunde II" est un exercice en réduction à rendre jaloux un sorcier embaumeur de têtes jivaro. Toutefois, les deux éléments sont là : c'est relativement Metal, et clairement très gothique. Et ça ne ressemble à rien de ce que l'on a entendu dans le genre, du moins sur la durée d'un album. la seule analogie qui vient à l'esprit serait Notre Dame, car les allemands partagent avec l'ex-projet de Snowy Shaw le même goût pour le jusqu'au-boutisme théâtral, n'hésitant pas à recourir aux samples et aux manipulations sonores pour appuyer son propos (la première moitié de "Mein geysterhaftes Grammophon" est un véritable cas d'école sur l'art de créer une ambiance macabre à peu de frais). Pour le reste, Eden Weint Im Grab pioche indifféremmment dans le Neue Deutsche Todeskunst ("Die Jenseitsflugmaschine" et son phrasé à la Bruno Kramm), le Folk Rock ("Nachsterben" et son refrain imparable à en faire rougir de honte The Levellers), le Neue Deutsche Härte ("Leuchtturm", sorte de mélange bâtard entre Rammstein et New Model Army), le Dark Cabaret ("Tanz auf dem Quija-Brett" ou encore "Wesen aus dem Nichts"), le Dark Ambient lorgnant sur le Harsh Noise ("Radio Totenfunk"), le Punk matiné de Thrash ("Nachtexpress nach Nirgendwo") et même le Death symphonique à la Atrocity ("Aurelia") et même quelques éclairs de l'Horror metal tel que le pratiquait des groupes comme Grand Guignol ou Morgul (mais sans jamais tomber dans le pur Black horrifico-symphonique à la Carach angren ou Cradle Of Filth).


Cette manie de ne jamais être là où on attend le groupe d'un morceau à l'autre est à la fois la plus grande force du groupe (c'est original de bout en bout) et sa plus grande faiblesse (il n'y a aucune homogénéité musicale, c'est la seule personnalité du groupe qui permet de ne pas se perdre en chemin). Paradoxalement, ce sont les morceaux les plus Metal qui sont les moins intéressants de l'album (le très mou "Nachsterben"). Non pas qu'ils soient mal composés ou interprétés, ils sont juste plats et ne proposent rien de meilleur que ce que l'on peut trouver chez d'autres groupes non-signés du genre. C'est louable de voir Alexander Peter Blake vouloir rendre hommage à ses influences Metal, mais ce serait bien plus sympathique si ils étaient mieux composés. En rajoutant à cela la durée assez élevée l'album (1h10 au compteur), on est bien obligé de reconnaître qu'il faut un nombre conséquent d'écoutes pour digérer la bête. Et pourtant, aussi difficile à assimiler qu'il soit, "Geysterstunde II" n'est jamais chiant. Parcourir cet album revient à parcourir un vieux musée, ou un cabinet des curiosités, et à regarder les squelettes exposés dans des vitrines, écouter de vieux disques sur un antique gramophone, ouvrir un livre couvert de poussière. On est projeté dans le temps vers le milieu du XIXème siècle, on devient protagoniste d'une histoire de Montague R. James. C'est cette ambiance purement gothique, superbement rendue, qui permet à "Geysterstunde II" de sortir du lot.

Traçant son chemin de manière bien solitaire dans le paysage Gothic Metal actuel, Eden Weint Im Grab vient d'accoucher d'un album exigeant. C'est rare, autant que ce choix d'assumer que l'auditeur sera aussi cultivé que l'artiste pour saisir toutes les nuances. Si seulement le disque avait été moins long d'au moins vingt minutes, et les morceaux Metal mieux composés, on aurait tenu là un chef d'oeuvre du genre. En attendant, et compte tenu de l'état de délabrement de ce qui fût l'un des genres majeurs de la fin des années 90, "Geysterstunde II" contient suffisamment de très bons moments (sans parler de l'ambiance superbement recréée) pour en justifier l'achat.


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Hacktivist - 19 Août 2015: Je suis bien content de voir une chronique pour ce groupe underground qui m'a littéralement retourné par terre. Au début, je ne savais pas trop quoi en penser, j'étais très partagé mais finalement, c'est une formation bien plus subtile qu'elle n'en a l'air et qui s'écarte des standards Allemands. Sinon, excellente et très enrichissante chronique !
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