Durant l’enregistrement de leur première demo en 2016, les membres de Aurum
Nephilim avaient principalement concentrés leurs efforts sur l’élaboration de compositions ambiantes et chaotiques en ne laissant la part belle au Black
Metal que durant une seule piste, certes rafraîchissante, mais qui ne laissait rien présager de très intéressant pour la suite de leur projet pour les amateurs du style. Toutefois, l’aspect raw et dégénéré de leur musique aura attiré l’attention des passionnés d'expérimentations et de musiques aliénées et notamment du label The Throat spécialiste en la matière et principal distributeur de ladite demo.
Un an plus tard, en février 2017 les voilà de retour avec une deuxième sortie intitulée “Genus ab
Inferno” parue sous la bannière du label susnommé et bien décidés à remplacer les nappes expérimentales et noisy par un Black
Metal dans une de ses formes la plus malsaine.
Si on écoute “Sapientia et
Dementia Sedis” et “Genus Ab
Inferno” à la suite on peut se rendre compte que “l’évolution” du groupe est somme toute assez logique et naturelle. Les trois pistes ici présentes sont une très bonne continuité de ce que le combo Néerlandais laissait présager lorsqu’ils sortaient purement et simplement les grattes et la batterie pour lâcher leur folie et leur haine. En faisant abstraction des débuts de compositions un peu abstraits et étouffés tant ils sont chaotiques, on se retrouve en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire avec des séries de riffs imprévisibles, très efficaces dans leur simplicité, une batterie bien en place ne peinant jamais à suivre le rythme entre deux élans de folie passagers et disposant d’un son naturel amplifiant la lourdeur de l’atmosphère de manière totalement adéquate. Le tout pour une bonne séance de voyage dans l’inconscient de divers aliénés sujets à des crises de violences ou de délire quand ce n’est pas les deux.
Si cela pourrait en effrayer certains qui s’imaginent un Black
Metal qui miserait tout sur une musique sans queue ni tête et du crade et brutal pour faire du crade et brutal, il n’en est rien. Sur cette démo, Aurum
Nephilim joue “habilement” les cartes de l’intensité, de la folie, de la détresse et de la hargne dans une succession de passages imprévisibles, certes, mais totalement discernables, limpides et excellents dans leur côté inattendus. Quelques moments brises-nuques ou martiaux déboulant sans prévenir rendent le tout très intéressant à suivre et raviront les amateurs de ce style qui auront plaisir à se plonger dedans et à s’y perdre avant de maîtriser l’oeuvre et en jouir comme il faut. Certains passages restent approximatifs et le son demandera certainement un temps d’adaptation mais demeure on ne peut plus approprié à ce style.
Avec des sons de grattes rouillées et maladives et surtout un chant dément que ne renieraient pas la plupart des américains signés chez CW Productions (CIRRHUS, FURDIDURKE) ou Vrasubatlat (SERUM DREG, DAGGER
LUST, USKUMGALLU) , une ambiance et des structures de compos dignes des démos de FORGOTTEN SPELL sans le côté sorcellerie et médiéval, mais avec une touche
True Black énervé plus simpliste et vindicative, Aurum
Nephilim a de quoi relancer l’intérêt de ceux qui ne voyaient là qu’un énième projet brouillon de Black Noise destiné à sortir trois cassettes inutiles et disparaître à jamais. Le tout peut manquer de cohésion et n’est pas parfait, mais nul doute que les amateurs des groupes sus-cités sauront y trouver leur compte et reconnaître le potentiel encore perfectible mais diablement présent dont les gars disposent.
Val’
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