Il y a des changements d'orientations musicales qui laissent pantois et qu'on ne voit absolument pas venir. Tantôt raté, tantôt réussi, l'exercice de style se révèle plus ardu qu'il n'y paraît.
Karelia, avec son album «
Restless », aux sonorités délicieusement indus, nous avait prouvé que cela était possible, pour peu qu'on y mette du cœur à l'ouvrage.
C'est ainsi que
Dawn of Ashes exprimait son désir funeste, depuis
Septembre 2008, de faire table rase du passé et de proposer quelque chose de nouveau. Apparemment, faire danser les gotho-pouffes sur leur electro-indus primaire n'était plus sa tasse de thé (ou de sang!!). Sans langue de bois aucune, il faut reconnaître, même si leurs précédents méfaits n'étaient pas des chefs d'œuvres en puissance, qu'il avait réussi à se constituer une fan base solide tout autour de lui. Et cela on le doit à une imagerie outrancière ultra travaillée et à des ambiances horrifiques dignes des meilleures tortures porns. De ce fait, l'auditeur avait de quoi s'arracher les cheveux et les yeux par la même occasion.
A quoi s'attendre avec ces disciples de l'
Apocalypse?
Eh bien, ni plus ni moins qu 'à un basculement vers les tréfonds d'un bon vieux black symphonique des familles, tout ceci agrémenté d'une louche de death suintant et d'un soupçon de deathcore. Bon, quand on dit vieux, tout est relatif. Mine de rien, avec la production de porc saigné à blanc que les américains nous ont concocté, on a de quoi succombé au doux poison moderne qui nous est servi. Le true criera au scandale, l'amateur d'easy listening lui sera comblé de reprendre une gorgée de cette strychnine faite maison. Vous avez été déçu par les derniers efforts de
Dimmu Borgir et autre
Cradle Of Filth? Approchez, car vous pourriez bien accrocher à la formule des californiens. Éteignez les lumières, sortez les bougies, tracez un pentacle et laissez vous guidez par le maître de cérémonie qu'est Kristof
Bathory. Ses cris distordus résonneront comme un mur de lamentations dans vos têtes, ses growls profonds briseront vos dernières barrières de la bonne pensée. Ici, l'être humain putride et nauséeux ne parle pas, sa chair étant destinée à nourrir la bête.
Mais Kris n'est pas le seul à faire le spectacle. Une grande partie de l'album repose sur une recherche constante du riff qui tue, qui accroche, voir même qui décroche (une mâchoire). Le guitariste délivre des pures cavalcades rythmiques tranchantes comme une lame de rasoir sur une jugulaire ( l'énorme « Transformation Within Fictionnal
Mutilation »), avant que la batterie vous vide entièrement de votre sang avec ses frappes de double bien placées.
Finalement, on pourrait se dire qu'on tient là un bon album. Malheureusement, car le monde et même la géhenne ne sont point parfaits, un problème récurent fait écho dans nos frêles esgourdes. Le hic viendrait de l'utilisation du clavier, ce qui est un comble, vous le conviendrez, pour un album de black sympho. Placé principalement sous le joug de
Behemoth, on à l'impression que ce dernier s'est mis en pilote automatique en accouchant de nappes à coucher dehors (« Sacrilegious
Reflection » au potentiel accrocheur incertain ou encore le soporifique instrumental « Reanimation Of The
Dark Ages »). Ce n'est que lorsque le clavier se meut en piano qu'il arrive à nous embarquer dans les limbes pour un voyage au confins de l'horreur.
Autre défaut, que tout amateur d'extrême notera, c'est quand même cette filiation évidente avec les ténors du style. On sent que les musiciens ont tété au sein des démons jusqu'à plus soif. La très « cradlienne » « Seeting The
Flesh In
The River Of Phlegeton » (à vos souhaits) ne dépareillerait aucunement sur un album du sieur
Filth. Même riffs mélodieux, même ambiance théâtrale macabre, même solo vicieux, bref du bon vieux cradle. Peut être pas original, la musique n'en est pas moins captivante. Un mal pour un bien dira-t-on. Ce qu'il gagne en efficacité il le perd en personnalité. Et ce n'est pas l'incorporation de voix féminines fantomatiques qui nous ferait changer d'avis. Quand on sait que le nombre de groupes de black sympho est en constante augmentation, on se dit que la seule alternative est de se démarquer en proposant quelque chose de foncièrement novateur, sans tomber dans le clichesque. Même si ce «
Genocide Chapters » se révèle être un méli-mélo d'épisodes, aussi farfelus ou non, de l'Histoire, l'utilisation de titres à rallonges prête plus à rire qu'à provoquer l'effroi (la palme revenant à «
London's
Anthem For The Pleasure Of
Mutilation »).
Pour un premier essai, dans un style nouveau,
Dawn of Ashes s'en sort plutôt bien et hisse ce chapitre des génocides au rang des bonnes surprises. Malgré un clavier distillant trois notes à la minute et une imagerie et des textes ridicules (pardon maitre Lovecraft), le groupe arrive à nous proposer quelque chose de réellement intéressant musicalement parlant. Quand on sait qu'ils ont fait la première partie de la tournée américaine de
Dimmu Borgir on se dit qu'ils ont de l'avenir.
Ensuite, je croit que tu ne t'es pas vraiment ouvert au black metal ou au death metal pour comparer avec COF ou Dimmu, moi qui écoute beaucoup de black, je vois très bien la grande différence, et puis, à comparer le vocal à celui d'Arch serais comme dire que TOUT les vocaux ressemble a celui d'Arch, que voir même, tout ce qui est guttural se ressemble.
Pour parler de l'album je l'ai bien aimé et beaucoup mieux que le genre de cyber goth qui , pour être subjectif, je dirai que rien ne se tiens debout, que le vocal est inutile et tout instrument mise a part le keybord...
le vocal est très loin de l'inspiration scandinave ! (norvège, finlande...) ce qui les différencies assez bien du métal européen !!
pour en revenir à ta chronique, juste assez longue et bien écrite, mais j'ai un doute quand à ton ouverture sur ce style en particulier !
Et j'écoute énormément de Black et Death Metal. Ce n'est pas parce que je fais comparaison avec les plus grands (et commerciaux) groupes que ça signifie que j'oublie le reste, et encore moins que je ne les connais pas. Je vais pas étaler ma science et ma liste de petits préférés - elle est déjà sur mon profil si tu doutes encore de mes compétences sur ce point.
Je n'arrive vraiment pas à faire d'autre rapprochement vocal que celui de la voix d'Angela Gossow, alors qu'ici il s'agit d'un chanteur... Si vous avez d'autres idées à proposer je suis en revanche preneur. Mais quand on écoute c'est flagrant de constater certaines influences. Même sur la page officiel de Dawn of Ashes ils citent COF, Arch Enemy et Dimmu comme modèles pour cet opus. C'est peut-être à force de vouloir faire trop comme eux qu'ils ont d'ailleurs pondu quelque chose de si moyen... Ils auraient en définitive vraiment dû rester sur leur style initial.
Puis ils se sont essayé au blackmetal... alors la voix est spéciale, j'aime bien, me rappelle celle de Jonas Iscariot (ancien chanteur d'Agathodaimon) et il y a un quelque chose d'Angela Gossow, c'est vrai, mais c'est pas non plus si flagrant que ça je trouve.
Niveau metal, je comprends qu'ils essaient de rester dans la logique "musique horreur" tout en immitant leurs idoles, ils devraient s'écarter du mainstream, la copie Dimmu Borgir / Cradle of Filth est inutile et ô combien éculée.
S'ils s'orientaient vers un style plus froid, moins soupe "neoblackmelobrutal" ; quelque chose à la Triptykon, ou comme Mundtot a fait sa transition EBM>Metal par exemple, je sais pas, en tout cas je pense qu'ils auraient un vrai truc s'ils restaient dans la logique de leur style.
Parce que c'est du gâchis qu'ils nous font, là, ça n'apporte à rien à personne =s
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