Liste des groupes Black Death Arallu Geniewar

Lorsqu'on parle du metal oriental, et en particulier de celui d'Israël, on a toujours tendance à citer les mêmes noms. Mais on oublie trop fréquemment Arallu, qui fait partie des pionniers du metal de Jérusalem. Formé dans les années 90, tout comme Melechesh, il est perçu comme une contradiction, dans une ville où la religion a son importance, de par son nom, tout d'abord, emprunté à la divinité mésopotamienne des enfers, mais aussi de par sa musique, un black/thrash folklorique tantôt guerrier, tantôt satanique. Il a sorti 4 albums, dont le très décrié "Satanic War in Jerusalem" et joué auprès de très grandes figures du black comme Mayhem, Enslaved, Marduk ou encore Behemoth.

Arallu a pas mal de bouteille et faisait partie des têtes d'affiche du Persian Rock & Metal Fest de cette année (France 4 y avait d'ailleurs consacré un reportage). Le leader n'est autre que Moti "Butchered" Daniel, un ancien bassiste Live de Melechesh, qui voulait monter son projet solo...projet qui est désormais un groupe à part entière, composé de trois membres permanents, et de quelques invités comme Samir Bachar à la flute, l'ancien batteur d'Orphaned Land (Saharah / El Norra Alila), ou Yaniv Zada le percussionniste. Pour son retour en grandes pompes cette année, six ans après la sortie de "Desert Battles - Descending to the Sands", Arallu s'offre le mixage de Dory Bar Or d'Eternal Gray et le mastering de Maor Applebaum (Faith No More, Therion, Sepultura...) pour le nouvel album "Geniewar".

Si les anciens albums sonnaient assez death, avec un son brut de décoffrage, les plus récents s'orientent davantage vers un black/thrash teinté de nombreux éléments folkloriques du Moyen-Orient. La production n'est pas ultra propre pour autant, le groupe désirant conserver ce côté old school qui fait la part belle aux riffs et aux vocaux black. Cela permet aussi de mettre en avant les plans les plus lourds et les plus occultes, où les chants incantatoires se mêlent habilement avec les mandolines et percussions traditionnelles, comme sur "From the Desert to the Ice" ou "Bloodshed Around".

La musique d'Arallu n'est pas aussi véloce et destructrice que Melechesh mais possède tout de même de nombreux atouts, comme ces riffs alternant plans black et plans thrash à la Venom, cette batterie alternant blasts et rythmiques thrashy, ces percussions qui ne font qu'un avec la basse comme sur "Underworld Resistance". Moti avait une fois dit dans une interview qu'il voulait que sa musique soit à la fois "orientale, thrashy et barbare", et il réussit bien ses désirs !

Arallu n'est pas est un groupe politiquement engagé mais franchit le pas avec deux titres. "Hayalim Almonim" d'abord, qui est une sorte de reprise de l'hymne de l'Etzel, un groupe paramilitaire sioniste. "Tzook Eitan" ensuite qui parle de la guerre de Gaza de 2014 avec un mid tempo au black arabisant. Sans oublier "Givat HaTachmoshet" sur la guerre d'indépendance israélienne avec ses samples d'affrontement, sa rythmique thrashy et son chant black rageur.

Il y a beaucoup de choses intéressantes sur ce "Geniewar", une ambiance à la fois satanique et chaleureuse, une lourdeur bienvenue dans les riffs, un rythme dynamique, et beaucoup de variations dans l'utilisation des instruments orientaux (saz, oud, kanoon, darbuka...) qui rendent le black/thrash metal d'Arallu presque unique. En plus de cela, la bande a osé une reprise du fameux "Powerslave" de Maiden à la sauce thrash/black oriental...elle ne plaira pas forcément à tout le monde, notamment à cause des couplets, pas vraiment maîtrisés, mais les parties les plus rapides et le break du milieu sont sympathiques.

Ne ratez donc pas ce "Geniewar" si vous êtes amateurs d'oriental metal, ou amateurs de black/thrash aux diverses influences, tout simplement. Arallu fait sa musique avec passion et envie et nous le montre bien avec ces 10 titres qui sentent bon l'Orient.