Djent?
Deathcore? Metalcore progressif? A l'heure actuelle, on se demande encore de quel parfum s'est embaumé le combo canadien avec son premier Ep anciennement disponible sur son MySpace. Loin d'être mauvaise, la musique de FIA peut être imagée comme
Meshuggah faisant des toutous sous la douche à Lamb of
God. Si l'énergie et la volonté de faire sauter les caissons était de mise sur leur premier mini-effort, on ne peut en revanche affirmer que les musiciens n'avaient plus rien à apprendre de ces ainés: le screamo d'Alex Lidstone se voulait déstabilisant, ainsi que les nombreux plans manquant cruellement d'une marque de fabrique de leur part.
L'annonce d'un second Ep est annoncée courant décembre, nouvelle qui d'un côté enchante car on savait déjà que le groupe allait placer la barre très haut cette fois, mais qui d'un autre profil laisse pantois quand on se demande ce qu'attendent les canadiens pour nous pondre un LP d'au moins dix titres. Bref, il faut faire avec, on se contentera des six titres que propose
Gatherings.
Et comme prévu, il y a une évolution notable entre ces deux opus. Alors ça y'est, le groupe révolutionne le métal?
Pas vraiment, c'est juste que pour commencer le frontman, toujours adepte du screamo, s'est sévèrement amélioré, puisqu'il a enfin daigné se mettre au growl, que l'on sent encore poussé mais cela reste une démarche tout à fait honnête. Les thèmes abordés tournent autour d'une possible harmonie entre l'Homme et la machine, une sorte de contre-indication d'une certaine trilogie de James Cameron. Et niveau instrumental, ça envoie le pâté avec un étalage tout en finesse sur la tartine: la batterie est précise et moins bordélique, et même si la basse est un peu étouffée par un son de guitare de quinze tonnes, le dosage entre chaque instrument y compris la voix est le fruit d'un travail minutieux, sachant que c'est le groupe qui s'est occupé aussi bien de la prod' que du mix.
On pense beaucoup au math métal de
Periphery ("The
Messenger" et sa puissance mélodique, "High Tides" et ses solis qui vont et viennent) sans la voix agaçante de Spencer Sotelo et sans aucune trace de chant clair d'ailleurs.
Blast beats avec "Machines" et côté hardcore prononcé sur "
Blasphemy", voilà qui comblera amplement notre faim, parce que sans mentir, un album d'un minimum de dix titres aurait peut-être fini par agacer l'auditeur qui au final en aurait eu marre d'entendre des plans réutilisés ici et là ("
Anxiety" n'a rien de transcendant à proposer), et c'est bien le souci des guitares 8 cordes qui à part apporter un son certes énorme et extrêmement froid ne permettent pas plus aux gratteux qu'à des six-cordistes d'exploiter des riffs encore inédits. Certains diront que l'apport mélodique n'est qu'une démarche de facilité, et d'autres flancheront vers une conception nouvelle du métal, plutôt agréable qui permet de souffler un peu afin d'éviter le surmenage sonore.
Avec un tel pas en avant et un artwork aussi futuriste que mystérieux, il est clair que les
Fall in Archaea ne vont pas en rester là, ou du moins ne devraient pas, il ne leur reste plus qu'à orienter leur arythmie vers quelque chose de moins meshuggesque, et la partie s'annoncera rude pour l'adversaire. Et surtout, évitez d'être trop modeste sur le volume histoire de montrer à votre entourage que les ouragans et tsunamis ne sont pas seulement des évènements climatiques.
SF.
Merci pour le boulot! Attention néanmoins (je joue mon rabat-joie!) à ne pas confondre "dénier" et "daigner" dont le sens est justement opposé ici, et à la répétition nous/notre, il faut au choix soit écrire "Voilà qui comblera notre faim" ou "voilà qui nous comblera", la musique du groupe a beau être généreuse, elle ne peut gramamticalement parlant pas combler deux objets à la fois! ;-)
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