Gate to Oblivion

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16/20
Nom du groupe Age Of Athena
Nom de l'album Gate to Oblivion
Type Album
Date de parution 17 Décembre 2021
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album5

Tracklist

1.
 Lost in Darkness
Ecouter04:43
2.
 Fallen Skies
Ecouter03:51
3.
 Dance with the Devil
Ecouter05:20
4.
 Ephemeral
Ecouter05:20
5.
 Burn Down the Sun
Ecouter06:19
6.
 Together We Fall
Ecouter05:09
7.
 All for Nothing
Ecouter05:36
8.
 Sickness without Sense
Ecouter05:36

Durée totale : 41:54

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Age Of Athena



Chronique @ ericb4

26 Décembre 2021

Un introductif mouvement d'une rare intensité émotionnelle insufflé par le quartet canadien...

Encore un énième groupe de metal symphonique à chant féminin, sans doute voué comme tant de ses pairs à une disparition prématurée des tabloïds, me direz-vous, et qui, en ces temps agités par une féroce concurrence dont ce registre continue de faire l'objet, songerait à vous donner tort ? Ce serait sans compter l'indéfectible détermination à en découdre de la part de ce jeune quartet canadien né sous l'impulsion commune du guitariste/vocaliste Zachary Sabean, inspiré par le metalcore, et du claviériste Nathan Gross (Haven Dream), influencé, lui, par le metal symphonique. Regards croisés dès 2016, qui n'ont pas été sans effet sur le style singulier développé par le combo au fil de son évolution, conjuguant un rock'n'metal symphonique classique à une pointe de dark/death gothique et de power mélodique. Un an plus tard, embarqueront également dans ce projet la chanteuse aux angéliques inflexions Helen Illumina et Michael Johnson (ex-The Design Abstract) derrière les fûts ; année même de la création effective, à Toronto, de Age Of Athena.

Dès 2017, le collectif nord-américain n'aura de cesse de se produire sur la scène metal locale, se consacrant alors, pour l'essentiel, à des reprises groupes rock et metal russes. En 2019, nos quatre acolytes quitteront temporairement les planches pour concentrer leurs efforts sur leurs propres compositions. A peine s'étaient-ils investis dans la phase d'enregistrement de leur premier album studio que la pandémie relative au covid 19 contraria le processus créatif, plongeant dès lors le projet dans un long sommeil. Compte tenu de la situation de crise sanitaire et aux fins d'un travail en studio des plus minutieux, ce n'est pas avant le 17 décembre 2021 que sera réalisé le-dit opus, « Gate to Oblivion » ; auto-production où 8 titres, dont les deux singles « Dance with the Devil » et « Together We Fall », se dispatchent sur un ruban auditif de 42 optimales minutes.

S'offre alors à nous un propos à la fois volontiers impulsif, parfois épique, un brin romanesque, et des plus rayonnants, où les empreintes d' Epica, Delain, Within Temptation, Sirenia, Xandria, Ancient Bards, Against Myself, Tristania, Draconian et consorts ne sauraient être esquivées, la patte personnelle en prime. Pour mettre les petits plats dans les grands, tout comme Solarus, la troupe a requis la patte experte du batteur Sean Dowell (Borealis) quant au mixage et au mastering de sa galette, cette dernière témoignant dès lors d'une péréquation de l'espace sonore entre lignes de chant et instrumentation et de finitions passées au peigne fin. Mais entrons sans plus attendre dans la goélette, en quête de gemmes intimement enfouies dans ses entrailles...

C'est sur un torrent de lave en fusion que la troupe se plaît à nous projeter, non sans disséminer de sémillantes séries d'accords dans son sillage. Aussi, ne mettra-t-on guère plus d'une poignée de secondes pour esquisser un headbang bien senti sous l'impact du refrain catchy dont se pare « Lost in Darkness » ; un vibrant up tempo power symphonique au martelant tapping, à la confluence de Delain et Ancient Bards, mis en exergue par les claires et néanmoins puissantes impulsions de la sirène et laissant entrevoir un poignant solo aux claviers. Et comment occulter l'onde vibratoire générée par « Together We Fall », sémillant manifeste mid/up tempo metal symphonique à mi-chemin entre Delain et Within Temptation ? Pourvu d'incisifs et inaltérables coups de boutoir tout en glissant le long d'une radieuse rivière mélodique, délivrant en prime un fringant solo de guitare auquel succèdent de magnétiques reptations d'un venimeux serpent synthétique, ce single serait synonyme de message fort lancé à la concurrence par nos acolytes. Mais là ne s'arrête pas la ronde de saveurs exquises...

Sur un même modus operandi mais à la coloration death mélodique avérée, d'autres pistes sauront à leur tour nous retenir plus que de raison. Ce qu'atteste, d'une part, « Fallen Skies », un tempétueux effort au carrefour entre Tristania, Draconian et Against Myself. Recelant de saisissantes montées en régime de son corps orchestral ainsi que de grisants gimmicks guitaristiques, optant parallèlement pour de poignants effets de contraste vocal, les graciles volutes de la belle n'ayant de cesse de faire front aux serpes oratoires de son acolyte de growler, l'offensif méfait ne se quittera qu'à regret. Dans cette mouvance, le single « Dance with the Devil », pour sa part, se teinte parallèlement d'une touche orientalisante, à la manière d'Epica à l'époque de « The Divine Conspiracy », déversant au passage de truculentes rampes synthétiques. Et la sauce prend, là encore, sans tarder. Enfin, on frissonnera non moins sur « Sickness without Sense », un tortueux et ''tristanien'' effort aux growls caverneux, harmonisant savamment metal symphonique, dark gothique et empreinte cinématique.

Quand la cadence se fait un tantinet moins alerte, nos compères trouvent à nouveau les clés pour nous assigner à résidence. Ainsi, à la lumière de ses grisants arpèges d'accords, c'est d'un battement d'ailes que le ''delainien'' low/mid tempo « Ephemeral » se jouera de toute tentative de résistance à son assimilation ; une poignante offrande qu'encensent les limpides patines de la princesse, qui, cette fois, pourront évoquer celles de Julianne Regan (All About Eve), et recelant de délicates gammes au piano doublées d'un flamboyant solo de guitare.

Que l'aficionado de moments intimistes se rassure, le combo ne l'aura pas laissé pour compte, loin s'en faut. Aussi, lui adresse-t-il ses mots bleus les plus sensibles à la lueur de « All for Nothing », une ballade atmosphérique progressive pétrie d'élégance, aux airs d'un slow qui emballe, dans l'ombre d' All About Eve. Mis en habits de soie par les hypnotiques modulations de la maîtresse de cérémonie et agrémenté de prégnants arpèges au piano, se chargeant en émotions au fil de sa progression, l'instant privilégié poussera assurément le chaland à une remise du couvert sitôt l'ultime mesure envolée.

Mais ce serait à l'instar de sa longue tirade estampée metal symphonico-progressif que l'inspiré quartet serait au faîte de son art. Ainsi, « Burn Down the Sun » revêt l'aspect d'une fresque déroulant fièrement ses quelque 6:19 minutes d'un parcours épique et romanesque, où abondent les péripéties ; un vaste champ de turbulences se dessine alors, ne laissant au chaland que rarement le temps de reprendre ses esprits. A l'aune d'un effort que n'auraient nullement renié ni Xandria, ni Ancient Bards, on appréciera, en outre, un break opportunément positionné et souligné par un abyssal récitatif en voix de gorge, que balayera prestement l'entêtant refrain mis en habits de lumière par les enveloppantes oscillations de la déesse.

Résultat des courses : à l'aune de ce solaire et intrigant message musical, le quartet canadien nous convie à un parcours initiatique des plus poignants. Varié sur les plans atmosphérique et rythmique, diversifié quant aux exercices de style dispensés, témoignant d'une ingénierie du son rutilante et d'une heureuse symbiose de styles, transpirant parallèlement la féconde inspiration mélodique de ses auteurs, l'introductif propos place dores et déjà la barre haute. D'aucuns auraient peut-être souhaité voir l'une ou l'autre prise de risque inscrite au cahier des charges ainsi que quelques joutes oratoires supplémentaires pour se sustenter. Affichant cependant un réel potentiel technique tout en imprimant leur sceau artistique à moult de leurs portées, et laissant entrevoir une empreinte oratoire aussi magnétique qu'aisément identifiable, nos belligérants auraient dès lors les cartes en main pour venir jouer les épouvantails parmi leurs homologues générationnels, et s'inscrire par là même parmi les sérieux espoirs du metal symphonique à chant féminin. Bref, un introductif mouvement d'une rare intensité émotionnelle insufflé par la formation canadien...

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