Furorem

Paroles
ajouter une chronique/commentaire
Ajouter un fichier audio
13/20
Nom du groupe Sick Carnival
Nom de l'album Furorem
Type Album
Date de parution 09 Mai 2018
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album1

Tracklist

1.
 Operture
Ecouter01:03
2.
 Syncopated Ravaging
Ecouter05:21
3.
 Progressick
Ecouter04:55
4.
 Butcher's Cabaret
Ecouter05:23
5.
 Love Tale
Ecouter06:00
6.
 Anger Depression
Ecouter07:14
7.
 Heroes & Villains
Ecouter06:45

Durée totale : 36:41

Acheter cet album

 buy  buy  buy  buy  buy  buy  buy
Spirit of Metal est soutenu par ses lecteurs. Quand vous achetez via nos liens commerciaux, le site peut gagner une commission

Sick Carnival



Chronique @ ericb4

17 Août 2018

Un premier mouvement sous haut tension mais encore tâtonnant...

Encore un énième groupe de metal symphonique à chant féminin, promis comme bien d'autres avant lui à une disparition prématurée, me direz-vous, et vous auriez raison. Toutefois, à la différence de nombre de ses homologues européens, ou même de ses compatriotes, souvent inspirés par Nightwish et consorts, Sick Carnival ne s'y est pas réduit exclusivement, loin s'en faut...

Créé en 2016 dans la capitale mexicaine, ce jeune quintet a plus volontiers investi ses efforts dans un metal symphonico-progressif avant-gardiste aux relents death, influencé par Anathema, Lacrimosa, Haggard, Deftones, Children Of Bodom, ou encore Draconian. Un original patchwork synonyme d'une heureuse juxtaposition de sources, qui se reflète tout au long de cet introductif album full length répondant au nom de « Furorem » ; auto-production d'une durée de 37 optimales minutes où ne s'enchaînent guère plus de 7 titres. Entièrement écrite par la frontwoman Nayla Alcántara et composée par Luis Fernando Pérez, la galette bénéficie d'une ingénierie du son plutôt soignée et d'arrangements instrumentaux de bonne facture. Autant d'éléments qui ont piqué notre curiosité et qui, à première vue, auraient de quoi magnétiser nos pavillons alanguis...

Une fois passée la dispensable entame instrumentale d'obédience cinématique, la bien-nommée « Operture », le déluge ne tardera pas à s'abattre sur nous. Ainsi, les gracieux arpèges au piano introduisant « Syncopated Ravaging » voilent l'espace d'un instant seulement le climat chaotique et un tantinet crépusculaire auquel le chaland sera livré. Ce faisant, ce mid tempo progressif à la croisée des chemins entre Anathema et Children Of Bodom dissémine ses riffs épais, sa basse vrombissante signée Alhelí Sicka et sa verve rythmique, sans jamais baisser la garde. Et ce, au fil des déambulations de la belle qui, de ses frêles inflexions, fait écho aux growls caverneux de Luis Lúnival, également guitariste de son état. Une manière habile et opportune de jouer des contrastes oratoires. Dans cette énergie se déploie le magmatique, ténébreux et ''draconien'' « Butcher's Cabaret » ; titre gothique progressif à la coloration doom death, où de goûteux refrains relayent de glaçants couplets, nous menant alors dans un étrange bal des vampires.

Mais le groupe a rendu son ambiance plus sinistre encore, disséminant alors quelques passages gorgonesques du meilleur effet sur notre parcours. Aussi, l'atmosphère se fait-elle plus pesante encore à la lumière « Anger Depression », au moment même où la rythmique s'ensanglante et que les fûts rougeoient sous les incessants coups d'olives distribués par Victor Cano. Le long des 7 minutes du méfait, les growls se font aussi coupants qu'angoissants, les guitares éminemment acides, contrastant avec d'opportunes et sécurisantes décélérations rythmiques.

Parfois, l'accélération de la cadence du corps orchestral se fait plus tardive, nous faisant entrer en contact avec quelques moments propices à l'enivrement de nos sens. Ainsi, tant les variations atmosphériques que les phases technicistes dont se parent les ponts de « Progressick » révèlent un potentiel insoupçonné chez nos acolytes. Toutefois, en dépit de seyants gimmicks guitaristiques, d'un infiltrant cheminement harmonique et d'un vibrant solo de guitare, la ligne mélodique du méfait est en proie à quelques linéarités et les suaves impulsions de la sirène tendraient à se noyer sous l'épais nuage instrumental de l'offrande. Dans cette logique, le convoi instrumental de la fresque « Heroes & Villains », quant à lui, ne se met en branle qu'au bout de 2 minutes, dès lors mué en véritable machine de guerre détruisant tout sur son passage. Accélérations et ralentissements s'enchaînent sans jambage, le brûlot ne concédant alors que peu de temps morts.

Enfin, lorsqu'il nous octroie ses mots bleus, le combo les impulse avec une rare élégance et un soupçon d'originalité. Ainsi, l'apaisant « Love Tale » se pose telle une ravissante ballade atmosphérique fortement chargée en émotion, dotée d'un pénétrant sillon mélodique et de suites d'accords aussi pénétrantes qu'inattendues, et que n'aurait nullement reniés Lacrimosa. Voguant sur de câlinantes gammes au piano, parallèlement à de doucereuses nappes synthétiques, l'instant privilégié se double d'angéliques volutes dispensées pas la maîtresse de cérémonie. Un exercice de style qui sied bien à la formation mexicaine.

Ainsi, c'est hors des sentiers battus que nous mène le collectif mexicain, celui-ci ayant pris quelques risques au passage, au demeurant parfaitement assumés et maîtrisés. On effeuille alors une œuvre vivifiante, complexe, empreinte de mystère, parfois romantique, et surtout personnelle, témoignant d'une certaine épaisseur artistique. Cela étant, plusieurs écoutes seront requises pour saisir toutes les subtilités techniques et harmoniques que recèle cette première rondelle.

Si la qualité de la production d'ensemble est difficile à prendre en défaut, on aurait toutefois souhaité l'octroi d'exercices de style plus variés. De plus, une mélodicité plus oscillante et fringante, la présence partielle de choeurs, et une empreinte vocale plus affirmée de la part de la frontwoman auraient contribué à nous impacter plus immédiatement. On l'aura compris, si le message musical peut surprendre l'amateur de metal symphonique classique, un peu moins le chaland ouvert aux plus noirs espaces, il ne laissera que peu de tympans indifférents à ses vibes. A bon entendeur...

0 Commentaire

0 J'aime

Partager
    Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire

Autres productions de Sick Carnival