Seconde réalisation pour la formation parisienne qui, forte d’un line-up épuré et enfin stabilisé, nous propose 5 titres inédits d’un black metal épique, mélodique à l’atmosphère païenne qui n’est pas sans nous rappeler
Primordial par moments.
Premier constat. Depuis la première démo le combo a abandonné flutiaux et autres instruments folkloriques. Second constat. La production est « propre » pour un groupe de ce niveau, le riffing est distinct, la basse est audible sans être trop envahissante (tout les bassistes de black metal amateurs me lisent attentivement et crient « AMEN » à ce moment-même) et complète parfaitement une batterie métronomique au son organique. Quand au chant, assez varié, il est mis en avant mais s’intègre aisément à l’ensemble.
D’entrée de jeu le quatuor balance l’un des morceaux phares de l’album, à mon sens, « The Fifth
Conquest » dont le riffing mélancolique et épique me fait vraiment penser à
Primordial. Impression confirmée à l’écoute du chant mi-scandé mi-hurlé du vocaliste qui n’est pas sans rappeler le frontman de la célèbre formation irlandaise. On notera également les harmoniques ponctuant régulièrement le riffing un peu à la manière d’un
Rotting Christ.
La suite est plus classique. « Balor’s Eye » propose une approche plus conventionnelle du genre par un riff d’entame entraînant, (très scandinave dans l’esprit), des arpèges évocateurs et un final épique qui me rappelle un peu
Dissection sur quelques passages de SOTLB. On notera au passage des breaks consécutifs assez originaux pour le style. Passé ce titre agréable mais à la qualité nuancée par l’usage de quelques plans vus et revus, la formation balance un prenant « Into The Waves
Domain », titre ambiancé mid-tempo emmené par une guitare obsédante au possible (attention je vous vois venir, ce n’est pas du
Burzum), vraiment intéressante, contribuant pour beaucoup à l’atmosphère du morceau. Ce titre est le plus posé et celui qui se rapproche le plus d’un Black
Pagan classique à la scandinave sans pouets-pouets et chants clairs.
En guise d’épilogue « Glam Dicinn » - qui n’est pas un hommage à Motley Crue – est un peu la synthèse des éléments qui constituent
Funeral Dawn : arpèges, breaks variés, riffs guerriers agrémentés de chœurs sporadiques à la
Bathory et du chant hybride que l’on retrouve sur « The Fifth
Conquest ». Un indéniable souffle épique habite ce morceau de bravoure qui clôture adroitement ce 5 titres.
On perçoit donc que le combo se plaît, et est à l’aise, dans l’exercice épique, tout est en place malgré quelques imperfections mineures (bah ouais c’est une démo, pas un LP sur
Nuclear Blast enregistré au Morrisound), les titres s’enchaînent sans déplaisir et avec une certaine habileté … mais alors pourquoi intercaler en milieu de tracklist ce titre «
Tree of
Salem» ? Cette alternance arpèges et blast-beats est tout simplement insupportable, le riffing est archi-classique voire sans intérêt. Si l’effort de composition est louable, les multiples breaks cassent la dynamique du titre qui peine à décoller vraiment à l’image du refrain vraiment pénible et ce malgré l’utilisation bienvenue de notre langue natale. Bref, un morceau à oublier pour ma part et le gros point noir de cette démo … bon, je ne suis pas la référence du bon goût et il est probable que cette composition ait ses fans.
Au final le constat est plutôt positif.
Funeral Dawn n’a rien inventé mais pratique son Black
Pagan mélodique avec application, sans surenchère et avec sincérité. Cette démo est une carte de visite crédible qui, je l’espère, lui permettra de décrocher quelques premières parties intéressantes afin d’engranger de l’expérience et peaufiner son identité déjà bien affirmée en gagnant en cohérence.
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