Lasse Pyykkö. Ce nom ne vous dit peut-être pas grand chose. A vrai dire pour le connaitre de longue date, il faut avoir fait ses armes dans l'underground du death metal du début des 90's. Lasse est l’éminence grise de
Phlegethon, groupe de death metal finnois aux cinq démos et à l’unique et pourtant sympathique EP intitulé ‘Fresco Lungs’ sorti en 1991 sur Witchhunt Records.
20 ans sont passés,
Phlegethon est enterré de longue date mais Lasse, multi-instrumentaliste, a officié depuis dans
Sarnath,
Nerlich et plus récemment et encore aujourd’hui dans un registre plus death/grind dans
Vacant Coffin. L'homme n'est donc pas un strict inconnu lambda même s'il n’est pas non plus un cador de la scène internationale du death metal. Ou peut-être pas encore un.
Depuis le deal entre
Vacant Coffin et les toujours savoureux
Razorback Records, Lasse semble vouloir se réaffirmer. C’est tout seul qu’il compose tous les titres pour son projet
Doom Death nommé
Hooded Menace hormis les lyrics qu’il laisse volontiers à des invités.
C’est d’ailleurs le seul petit reproche que l’on pourra faire à cette excellente production. Les lyrics sont un poil trop orientés films d’horreur de série Z (en même temps c’est une production
Razorback Records…) et ne collent pas exactement à la musique. Là où
Impetigo,
Gruesome Stuff Relish les utilisent comme des faire-valoir parfaitement en phase avec leur musique, cela donne une image qui serait un peu en décalage sur les titres de
Hooded Menace.
Néanmoins, abstraction faite de ce petit incident de parcours, la musique de
Hooded Menace, ce qui tout de même nous intéresse le plus, est réellement un savant mélange de plaisirs.
Amateurs de
Doom Death un poil trop lisse, passez votre chemin.
Hooded Menace ne s’inspire aucunement de
My Dying Bride ou des premiers
Anathema mais vient flatter les oreilles avec du
Doom Death comme seuls
Winter ou
Autopsy ont su en faire. Lasse n’oublie pas cependant son héritage finnois et entre guitares bien crues et voix gutturales, il se permet de rendre ses sonorités plus traditionnelles comme un
Candlemass ou un
Reverend Bizarre. Le mélange de deux écoles pas si antinomiques que ça produit un résultat Ô ! combien jouissif où la lourdeur des riffs diaboliques est flattée par des incursions sentant bon le heavy metal.
C’est d'ailleurs là toute l'originalité de cet album 'sévèrement burné' qui justement s'évertue à nous rappeler combien ses illustres prédécesseurs ont tant apporté. Oubliés les délires pseudo-gothiques d’une scène
Doom Death qui privilégie les ambiances atmosphériques à grand renfort de nappes de synthétiseur ou autres instruments à cordes, oubliés les expérimentations (même légitimes) de groupes comme
Sol ou
Esoteric. En un mot : oubliées les pleureuses.
Ici les mots
Doom et Death reprennent tout leur sens original. Que ce soit le plus rythmé ‘The Love Song Of Gotho, Hunchback of the
Morgue’ qui donne envie de se bouger le cul ou des plus
Winter-like ‘
Rotting Rampage’ qui font bouger la tête doucement mais sûrement, chaque titre de ‘
Fulfill the Curse' se révèle un compliment pour nos oreilles tant il respire l'intégrité et la pureté d'un style souvent transformé en laboratoire d'expérimentations inavouables ou en défouloir pour midinettes.
Hooded Menace pue la sueur des répétitions dans des locaux peu aérés, transpire le respect pour le travail de ses grands anciens et surtout vous montrera à quel point vous auriez tort de penser que le vrai
Doom Death est un enfant mort-né avec ‘
Into Darkness’ de vous savez qui.
Il est désormais l'heure d’aller déterrer des cadavres. Je vous laisse, j'ai une pioche à prendre.
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