Pas évident de monter un groupe quand on vient de Salvador.
Plus petit pays de l'Amérique centrale, bordé par le Guatemala, le Honduras et la bordure Pacifique, le pays est surtout connu pour être le pays en paix avec le plus fort taux d'homicides au monde. Dans ce contexte, Jorge Montesino (aka
Hellbastard) a commencé la musique en pleine vague grunge, et à force du poignet et avec l'aide de son neveu (aka
Morbid) a fondé
Disorder dont
Morbid Skull Records sort en partenariat avec Symbol of
Salvation aujourd'hui le 3ème album, limité à
666 copies.
7 titres, une pochette en noir et blanc dans la pure tradition thrash bestial, des paroles dans la langue de Cervantes, et c'est parti pour un style défriché par toute la vague sud-américaine née dans la seconde moitié des 80's et aujourd'hui porté par tout un continent dont on peut ressortir par exemple la fameuse scène chilienne (
Dekapited,
Venus Torment). Ainsi, au gré des rythmiques plutôt rapides (mais jamais en dépassement de limitation) et des beuglements sauvages, soutenus par une batterie tapageuse,
Disorder fait dans le simple, l'efficace. Moins bordélique que la plupart de ses congénères, la musique de
Disorder est parfaitement lisible dans ses riffs et plans rythmiques, et surtout subtilement agrémentée par quelques soli aériens apportant une certaine fluidité globale.
Pas forcément trop direct non plus, les titres durent en moyenne autour des 4 minutes, laissant tout ceci se développer selon des schémas bien connus.
Rien d'exceptionnel, ni de complètement jouissif dans les sept titres de
Fuego Negro dont on ressortira la partie centrale de "Bayo El Yugo De La Ignorancia" et ses soli bienvenus et cristallins, ou le côté heavy/thrash inhabituel et surprenant du début du final "
Fuego Negro". Ainsi, les rythmiques un peu répétitives possèdent souvent les mêmes propriétés ("333"), et les riffs galopants ont tendance à se renouveler, sans aspérités particulières ni fulgurance spécifique. De même les vocaux, rauques, ne possèdent pas de charisme et contribuent à rendre l'écoute relativement banale. Les sept titres passent donc d'une traite, sans que l'auditeur puisse s'extasier sur l'un ou l'autre de manière définitive.
Nullement addictif,
Fuego Negro s'écoute facilement, mais ne possède pas de charme particulier, ni de folie propre au style revendiqué et s'éteindra assez vite des mémoires.
Pas désagréable, mais assez rapidement oublié donc, surtout compte tenu de la profusion de sorties dans le style.
J'aurais mis un peu plus même si c'est vrai qu'il n'y a rien de spécialement marquant.
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