Frozen Lies

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15/20
Nom du groupe House Of Fury
Nom de l'album Frozen Lies
Type EP
Date de parution 18 Août 2017
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album1

Tracklist

1.
 Gypsy Lies
Ecouter05:24
2.
 Diamonds to Dust
Ecouter03:45
3.
 Frozen Blood
Ecouter04:14
4.
 Iron Game
Ecouter03:54

Durée totale : 17:17

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House Of Fury



Chronique @ ericb4

01 Janvier 2018

Pour les aficionados de Katra et plus si affinités...

House Of Fury est le nouveau projet initialisé par la prolifique artiste finlandaise Katra Solopuro (Katra, ex-Feridea), chanteuse expérimentée et au chatoyant grain de voix. Un message musical venant à point nommé, à une époque de profonds bouleversements, où certaines pointures du genre accuseraient un essoufflement créatif (Imperia, Nightwish...) pendant que d'autres vogueraient peu ou prou vers des horizons plus rock (Within Temptation), voire pop (Amberian Dawn) ; orientations fédératrices les éloignant toujours davantage d'un metal symphonique originel auquel les aficionados pouvaient s'identifier. Et ce au moment où de jeunes valeurs montantes souhaitent à leur tour embrasser une carrière à long terme, à l'image de Beyond The Black ou Elvellon, mais qui se cherchent encore une identité artistique stable.

C'est dire qu'il y a là une belle carte à jouer pour la sensible compositrice et élégante interprète, dont on pensait avoir perdu la trace depuis plus de deux ans, mais qui, dans l'ombre, n'a eu de cesse de chercher à affiner ses portées, à étoffer son jeu d'écriture et à densifier, tout en la feutrant, sa présence vocale ; en un mot, à faire évoluer son art. Ainsi, à l'heure où Delain, Leaves' Eyes, Epica, Xandria et consorts font autorité aux quatre coins de la planète, la maturité compositionnelle aidant, la chanteuse se serait dotée d'armes plus efficaces que naguère pour leur opposer une farouche résistance. Et cela, même si la prudence reste de mise. En effet, à l'instar de ses deux séduisants EP « Reborn in Time » (2014) et « Into a Dawn » (2015) réalisés chez Feridea, Katra poursuit sur cette lancée, « Frozen Lies » n'affichant guère plus de 4 titres égrainés sur un ruban auditif de 17 petites minutes. Là encore, on a affaire à une production aux enregistrements de bon aloi, au mixage parfaitement équilibré entre lignes chant et instrumentation et aux finitions soignées.

Pour l'optimale mise en relief de la galette, la belle a pu compter sur l'expérience et les talents d'Alexander van Bubenheim (claviers), connu pour avoir écrit pour nombre d'artistes rock, jazz et classique (Ringo Starr, Bob Geldoff, Sherryl Crow...) et joué auprès de musiciens metal aguerris (Joe Lynn Turner (Deep Purple), Carlos Cavasoz (Rainbow), Phil Soussan (Ozzy Osbourne)...). Pour compléter le tableau, Katra a à nouveau fait appel à Matti Auerkallio (Katra, Enthring, Soulfallen, Ultimatium...) à la guitare et à la batterie. Cette étroite collaboration laisse entrevoir un trio bien inspiré, à la technicité éprouvée, conférant à ce propos un caractère frondeur, parfois épique, mais non dénué ni de sensibilité, ni de romantisme, susceptible de toucher l'âme de l'amateur de metal mélodico-symphonique à chant féminin exclusif. N'ayant nullement tourné le dos à son passé, la chanteuse nous convie cependant à une œuvre moins pimpante que celle de ses débuts chez son célèbre groupe éponyme, moins aseptisée que la précédente chez Feridea, mais tout aussi émouvante, et surtout plus personnelle.

Tout d'abord, un virage folk auquel la sirène ne nous avait pas encore habitué, a de quoi nous interpeller et, surtout, recèle un petit supplément d'âme apte à nous retenir plus que de raison. Aussi, ne pourra-t-on éluder les gammes enchanteresses et le capiteux parfum contenus dans l'une des pistes. En guise de toile de fond, un magnétique picking à la guitare acoustique déferle sur l'enivrante ballade progressive « Gypsy Lies », où la féline présence vocale de la déesse fait mouche quel que soit l'espace où elle se meut. Ce faisant, ses gracieux médiums évoluent davantage dans le suave sillage de Feridea que celui, plus édulcoré, de Katra. En outre, des arrangements instrumentaux de fort bonne facture transpirent par tous les pores de cette offrande à l'envoûtante atmosphère tzigane ; exercice de style inédit pour la belle et qui lui sied à merveille. Une originale et troublante symbiose entre metal symphonique et expression gitane, en somme.

A l'aune de saillants instants plus volontiers estampés Katra, les traces d'un passé magnifié semblent refaire surface, révélant alors quelques moments de pure jouissance auditive. Ainsi, voguant sur un tempo offensif, par leurs riffs roulants et leur rythmique enjouée, les entraînants « Diamonds to Dust » et « Iron Game » nous renvoient aux heures galvanisantes de Katra, à l'image de leur second album « Beast Within ». Dotées d'une mélodicité finement sculptée et plutôt avenante, ces dynamisantes propositions nous happent tant par leurs couplets finement ciselés que par leurs refrains catchy. En dépit du caractère prévisible de ces séquences, on reste sous le joug du puissant et nightwishien dispositif orchestral. Dans cette énergie, mais plutôt dans la veine de « Out of the Ashes », le mordant « Frozen Blood » attire surtout par ses fines variations rythmiques et son bref mais éblouissant solo de guitare ; un peu moins pour son cheminement mélodique en proie à la répétibilité de ses accords et à quelques linéarités. Le trio aurait également gagné à faire l'économie du solo final d'un synthé aux sonorités surannées et peu propices à une inconditionnelle adhésion.

On ressort de l'écoute de la menue rondelle séduit à la fois par la délicatesse de ses nuances mélodiques, une technicité difficile à prendre en défaut, une logistique aux petits oignons, et surtout par les angéliques impulsions de la maîtresse de cérémonie. Classique dans sa forme et au regard de son orientation stylistique, cette œuvre a toutefois témoigné d'une originale et captatrice digression tzigane ; exercice de style que le trio aurait pu enrichir d'autres pistes du même acabit aux fins d'un élargissement du champ de son auditorat. De plus, en l'absence d'allonge, un réel sentiment de frustration peut gagner l'amateur de metal symphonique à chant féminin. Un opus qui, malgré son modeste format, devrait néanmoins rencontrer un écho favorable auprès des aficionados de l'artiste finlandaise. Quoi qu'il en soit, à l'aune de cette laconique galette, on éprouve l'irrépressible désir d'y revenir une fois le parcours initiatique achevé. Dans l'attente d'un album full length...

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