From Mortality to Infinity

Liste des groupes Black Atmosphérique Hryre From Mortality to Infinity
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15/20
Nom du groupe Hryre
Nom de l'album From Mortality to Infinity
Type Album
Date de parution 23 Septembre 2016
Style MusicalBlack Atmosphérique
Membres possèdant cet album3

Tracklist

1. Inauguration
2. Devastation of Empires
3. Plagues on Ancient Graves
4. Alive Beneath the Surface
5. Cast into Shade Part One (Farewell)
6. Cast into Shade Part Two (Black Sun)
7. Lamenting the Coming Dread
8. Regressed States of Malice
9. Return to the Earth

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Hryre


Chronique @ Icare

14 Novembre 2016

Un album assez unique mélangeant habilement true black, atmosphères macabres et paganisme sauvage

Bon, pour la présentation, une fois n’est pas coutume, on va faire court : Hryre est un jeune groupe anglais de black metal qui voit le jour en 2013. Après une première démo auto produite passée quasiment inaperçue, le groupe parvient à décrocher un deal chez Code666, et revoilà donc Rick Millington, Nathan Patchett et Gareth Hodgson pour leur premier full length de 66 minutes, From Mortality to Infinity.

Si le label définit Hryre comme un combo de black atmosphérique, on se rend vite compte qu’il n’est pas aisé de décrire précisément le style du trio: après l’Inauguration de rigueur, mêlant bruits du vent, tambours lointains et bruits inquiétants, Devastation of Empire au nom sans équivoque débarque, extrêmement violent, rapide et sans concession pour le style, lorgnant du côté du death metal via un riffing lourd et syncopé et un jeu de batterie fouillé insistant sur les cymbales. Les vocaux de Nick, alternant parties rauques et aboyées et grognements étranglés incroyablement haineux, confèrent une aura particulièrement malsaine et sauvage à ce premier titre, effrayant de noirceur, jusqu’à ce qu’un break apaisé et mystique, transcendé par ces arpèges et ces choeurs aussi solennels que menaçants, ne vienne nous dévoiler la facette la plus atmosphérique de Hryre.

Sur Alive Beneath The Surface, on a une sorte de version black d’un Opeth cadavérique et dépressif qui vous colle des frissons dans le dos. Imaginez-vous seul, perdu au milieu des marais insalubres et fangeux de la Perfide Albion, avec ce brouillard et cette bruine glaciale qui vous transpercent les os et vous gèlent l’âme, et vous aurez une idée de l’ambiance que les Anglais arrivent à créer via ces riffs traînants et ces parties de clavier fantomatiques et tourmentées.
D’une manière générale, les titres sont longs et riches, oscillant entre parties furieuses et moments plus calmes, le tout enveloppé de ce voile de brume qui rend l’ensemble si sombre, horrifique et impalpable. Effectivement, le son de la galette est assez cru et bourdonnant, particulièrement grave avec cette basse qui gronde, rappelant les productions du début des années 90, et ce magma distordu ne permet pas d’apprécier la subtilité de la musique au premier abord, ceci dit une écoute au caque vous immergera profondément dans les abysses du groupe. Les riffs sont volontiers dissonants, et quand Gareth Hodgson ne blaste pas comme un furieux, les morceaux s’embourbent parfois dans un rythme traînant et moribond rappelant la mélancolie glaciale d’un doom hanté. Les vocaux achèvent de poser le décor, maladifs et réellement habités, et imposent de leur souffle décomposé une ambiance funéraire présente sur tout l’album et particulièrement sur les titres les plus lents (Plagues on Ancient Grave, Alive Beneath the Surface).

Le cœur de From Mortality to Infinity est indéniablement l’impérial Cast Into Shades divisé en deux parties : sur le premier volet, on assiste à un titre folk de toute beauté, déroulant avec une sobriété touchante mélodies de violon, percussions discrètes, arpèges sylvestres et chœurs féminins lumineux. Le tout est animé d’un esprit païen et permet de se reposer les oreilles avant les 14,18 minutes de Black Sun, où c’est le côté noir de Hryre qui reprend le dessus, le chant de Rick se faisant particulièrement étranglé, et enveloppant le morceau d’une sorte de linceul funéraire, laissant deviner avec horreur une menace sourde, rampante et innommable. Le travail des guitares est assez phénoménal, tout en dissonances, balançant des riffs grésillant, froids et morbides à couper au couteau, et vous propulsant dans un cimetière abandonné et brumeux un soir de pleine lune. Les décélérations, morbides à souhait, font vraiment se dresser les cheveux sur la tête, et ces notes malsaines et délétères de clavier et de guitares vous pétrifient le cœur et semblent vouloir ramener tous ces cadavres à la vie. Une fois de plus, la suite du morceau est plus apaisée, servant un riff traînant et mélancolique et un chant clair sobre et triste. L’horreur fait provisoirement place à un spleen entêtant, pas de doute, à l’instar d’un My Dying Bride, les Anglais ont vraiment la dépression dans le sang. Une longue pièce ensorcelante qui nous traîne dans des abimes de sentiments négatifs et noirs pour notre plus grand bonheur.

Après une telle claque, la fin de l’album est un peu moins intense, avec un Return to the Earth très mélodique et apaisé rappelant par moments les camarades de Fen, ceci dit, l’ensemble reste de qualité. On pourra déplorer des parties narrées un peu trop nombreuses et pas franchement indispensables, quelques longueurs (Plagues on Ancient Grave, Lamenting the Coming Dread) et un son sourd qui ne met pas assez en valeur le travail du groupe, ceci dit, From Mortality to Infinity est un album assez unique mélangeant habilement true black, atmosphères macabres et paganisme sauvage, et nul doute que l’écoute de cette galette vous filera quelques sueurs froides et vous fera passer quelques nuits blanches. Une belle découverte en provenance du Royaume-Uni en somme, qui vient dissiper nos doutes légitimes : malgré le Brexit nos amis Anglais vont bien, merci pour eux.

1 Commentaire

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kalysto - 19 Novembre 2016: Salut Icare

Merci pour ce papelard et ton avis éclairé.

J'ai écouté la bête et c'est vrai que c'est assez déstabilisant, ils savent manier l'art de souffler le chaud et le froid, pour un effet saisissant.

L'alliage rapidité/passages doomesques/dissonances est bien mixé et maîtrisé.

Comme tu le dis, à écouter de préférence au casque pour en capter toutes les nuances et subtilités.

Ma fois un bon album, merci pour la découverte !
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