Pour démarrer la modeste analyse de ce
From Ashes Rise, premier album des Toulonnais de
Claws, parlons de la production de cet opus. Bien évidemment s'agissant d'un manifeste autoproduit, et d'un premier pas qui plus est, on ne peut décemment exiger une parfaite perfection. Si le travail est pourtant fait ici avec un soin suffisant pour ne pas démesurément altérer nos bonnes impressions, on regrettera simplement l'aspect un peu trop rêche et sec de ces sonorités de batterie, et notamment de la caisse claire et des grosses caisses, venant quelques peu entamer notre plaisir. Rien d'insurmontable néanmoins et l'ensemble reste suffisamment bien construit pour laisser chaque instrument s'exprimer librement.
D'un point de vue strictement musical, si la formation toulonnaise se complaît, le plus souvent, dans une démonstration tantôt Heavy, tantôt
Power Metal, à la lisibilité claire et où l'équilibre pencherait plutôt du côté du premier, il n'hésite cependant pas, parfois, à s'aventurer en d'autres terres plus complexes et tourmentés.
Attila en est un exemple frappant puisque ce titre affiche des velléités un peu plus sombres et alambiqués. Il appartiendra à chacun de se prononcer sur une telle démonstration, mais, à titre personnel, votre humble serviteur reste dubitatif s'agissant d'un tel écart.
Et puisque nous en sommes à détailler les points contestables de ce plaidoyer, disons également quelques mots sur
Claws in
Skin. Ce morceau totalement dépourvu de chant de plus de 5 min n'aura pas réussi à convaincre votre modeste obligé le laissant totalement perplexe.
Au-delà de ces éléments, celui qu'il nous faudra, aussi, immanquablement évoquer concerne les chants particuliers de Florent. Loin des cannons habituels du genre, le vocaliste exprime, en effet, son talent en des médiums assez atypiques. Un chant que l'on pourrait parfois rapprocher, toutes proportions gardées, de celui de Chris Boltendahl, les aspérités en moins.
Mais assez de palabres concernant les aspects sinon ratés tout au moins discutables de ce disque. Parlons maintenant de choses réjouissantes (du moins plutôt réjouissantes). Parlons de ces chansons aux changements de rythmes délicieux, à l'inspiration enthousiasmante et à l'efficacité attachante (
Black Heaven,
Legacy et ses couplets à la musicalité un peu étrange, l'excellent
Dreaming Machine et ses guitares légèrement plus agressives ou encore, par exemple,
Seven Years et son délicieux final tout en douceur). Parlons de la prouesse que constitue Happiness Monger aux passages langoureux et quiètes ne tombant jamais ô grand jamais dans la facilité mièvre dans laquelle ils sont nombreux à se noyer. Parlons de ces synthés qui bien que présents n'empiètent aucunement sur le reste, et notamment sur les guitares. Parlons, pour finir, de ces pistes qui ne sombrent jamais complètement dans les écueils connus gardant toujours suffisamment de tenue pour nous satisfaire.
Les accélérations sont souvent bienvenues, les claviers point trop envahissants et disséminés avec subtilité, les breaks salvateurs, les riffs plaisants, les compositions agréables et l'ensemble dénote d'une maîtrise intéressante. Sans heurts et sans bouleversements,
Claws nous offre donc une première œuvre très correcte.
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