Freedom Odyssey

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16/20
Nom du groupe WonderOnce
Nom de l'album Freedom Odyssey
Type Album
Date de parution 30 Mai 2016
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album5

Tracklist

1.
 Freedom Odyssey
Ecouter02:25
2.
 Dragon Valley I - The Journey
Ecouter04:03
3.
 Morrigu
Ecouter04:44
4.
 Dragon Valley II - Frozen Fire
Ecouter07:32
5.
 Aftermath of the Frozen Flame
Ecouter02:03
6.
 The Hero
Ecouter05:47
7.
 Dawn
Ecouter02:59
8.
 Final Aurora
Ecouter04:30
9.
 Wolfmoon
Ecouter06:38
10.
 Baba Yaga
Ecouter06:48
11.
 Slay the Kraken
Ecouter07:06
12.
 Dragon Valley III - Mt. Freedom
Ecouter08:21

Durée totale : 01:02:56

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WonderOnce



Chronique @ ericb4

20 Septembre 2016

Un éclectique et émouvant projet de la démesure...

Au-delà des clichés accolés aux formations metal symphonique de tous poils et habité d'une énergie créatrice de fond, l'expérimenté fondateur, auteur/compositeur, batteur et vocaliste helvéto-italo-espagnol Andrea Montalbetti a judicieusement coordonné ses sources d'influence pour livrer, avec ses quatre acolytes, un premier et singulier message musical, près de deux ans après la création du groupe, en 2014. Il y a intégré aussi bien des accords de références metal symphonique (Nightwish, Epica...) que des gammes et des arpèges de grands compositeurs contemporains (John Williams, Ennio Morricone...) ou classiques (Stravinsky) dans les 12 compositions de cet opulent opus de plus d'une heure de ruban auditif. Ce faisant, cette initiale et généreuse auto-production a eu pour ambition des nous convier à un essai épique, riche en rebondissements, éminemment tumultueux, d'une puissance dévastatrice peu commune, romantique à ses heures. Ce que l'on subodore à l'atmosphère sauvage, à l'ambiance tourmentée et aux couleurs de braise émanant de la pochette, d'inspiration fantastique, dont l'artwork au trait fin est signé Pablo Mendoza Peces. C'est dire que pour un premier méfait, Andrea a tenu, d'ores et déjà, à mettre les petits plats dans les grands.

Pour la mise en œuvre de son projet, le maître d'oeuvre a pu compter sur l'adjonction de talents à l'image de Liss Eventide (soprano) et Drakon Nahr (baryton) en qualité de vocalistes principaux, German de Sotomayor à la guitare et de Nel Löse à la basse. Artistes auprès desquels se sont également illustrés : Gabriel Contreras (guitare électrique), Miguel Ángel González (guitare acoustique principale) et Pablo Purohit (sollicité sur « Dawn ») ainsi que Guillermo Bustamante (violon), pour les musiciens ; Nerea Cebrián, vocaliste sur « Dragon Valley I - The Journey » et Elmas Lamya, vocaliste sur « Morrigu », concernant les lignes de chant. A cette sarabande s'ajoutent une quinzaine de choristes, un orchestre complet et quelques solistes européens sélectionnés par Andrea, celui-ci ayant minutieusement brassé tous ces éléments, assuré les arrangements, l'enregistrement, la programmation et la production de l'album. Quant au mixage et au mastering, au demeurant de bonne facture, on les doit notamment à la patte de Vic Ortega. Il en ressort une stupéfiante profondeur de champ acoustique, où un équilibre quasi optimal entre instrumentation et chant est atteint, conférant l'impression d'osciller entre un metal symphonique académique et une enivrante musique de film, digne des plus éminentes productions hollywoodiennes. De même, eu égard au contenu des paroles, si chaque titre a son thème, variant selon les légendes inhérentes à différentes cultures, on alterne entre le monde onirique et quelques histoires de vie. Mais entrons sans plus attendre dans le vaisseau amiral...

Tel le début d'un livre d'aventures, découvrons et lisons la première page. Un inattendu récitatif en voix masculine claire nous est alors conté en introduction du bref instrumental d'ouverture « Freedom Odyssey ». Exercice classique dans ce registre mais où de vibrants et rares accords à la guitare acoustique s'inscrivent, aussitôt relayés par une armée de choeurs prête à en découdre. On comprend déjà que les hostilités vont commencer...

C'est sur un pas cadencé et non sans intérêt que nous invite à le suivre le combo ibérique, pouvant d'ailleurs évoquer quelques pointures du genre, à la sauce WonderOnce. On embarque aussitôt sur le bouillant et palpitant « Dragon Valley I - The Journey », où, à la manière d'Epica, une orchestration massive embaume la scène de son parfum suave, qu'un duo en voix claires d'une confondante précision complète harmonieusement. Suivant un cheminement mélodique fort agréable quelque soit le compartiment de l'acte, amplifié par les assauts d'une enveloppante chorale montant régulièrement au fourneau, ce brûlot impose ses riches gammes dans une tourmente épique d'excellente facture, que n'aurait probablement pas reniée Rhapsody Of Fire. Sur une violoneuse entame démarre le flamboyant « Morrigu », dans la même veine stylistique que son voisin, avec quelques growls en substance pour y ajouter une touche dark à une piste metal symphonique flirtant avec l'opéra metal. Rappelant par moments les premiers travaux de Therion, cette plage joue sur les contrastes atmosphériques et vocaux pour disséminer ses cascades de notes, avec quelques envolées lyriques bien senties en prime, renforcées par une armada de choeurs, dans la veine de « King of Kings » de Leaves' Eyes. Enfin, sonne le glas sur l'introduction de « Dragon Valley II - Frozen Fire », première fresque de l'opus, distillant ses 7:32 de diluviennes et saisissantes frasques rythmiques, avec un tapping martelant en filigrane. Complexe techniquement, feignant de nous égarer dans d'inextricables réseaux instrumentaux, le pugnace instant sait ménager le suspense et diversifier ses atmosphères. Lorsque le machine prend l'ascendant, on est bringuebalé de toutes parts, tout comme dans un trépident Indiana Jones. Le renvoi au monde du 7e art n'est pas anodin, celui-là même ayant partiellement inspiré le maître de ces lieux. Si l'on regrettera une trame mélodique linéaire et manquant de fluidité, on appréciera l'ultime montée en puissance. Epoustouflant moment s'il en est.

Pour calmer le jeu après une tempétueuse attaque orchestrale et vocale, le laconique instrumental central, « Aftermath of the Frozen Flame », également corroboré à un récitatif en prose en voix masculine, offre la douceur de sa lumière matinale pour nous remettre de nos émotions, tout en nous faisant avancer, pas à pas, dans l'action de cette projection musicale. L'ample conclusion orchestrale, fort bien calibrée, suggère qu'il ne s'agissait là que d'une pause, laissant augurer d'une tout autre ambiance à venir.

En effet, on déambule dans une veine metal sympho aux relents folk avérés, espace d'expression où le collectif espagnol sait nous retenir plus que de raison, le plus largement sur un tempo apaisant. Ainsi, des gazouillis de rossignols nous immergent dans l'atmosphère champêtre de « The Hero », délicieuse power ballade aux faux airs de Blackmore's Night, avec un renvoi à peine larvé à Nightwish (seconde mouture) en ce qui a trait aux arrangements. Des riffs acérés et d'une régularité pendulaire s'inscrivent en creux dans les méandres enchanteurs d'une ritournelle aux accents folk, auxquels se superposent progressivement de sémillantes ondulations violoneuses et d'insoupçonnées montées en puissance. De quoi sustenter les aficionados des sources d'inspiration de nos acolytes. Puis, autre arrêt sur image à l'aune de « Dawn », joviale et fluette piste instrumentale estampée folk, où une cornemuse taquine ne cesse de virevolter. Et ce, au fur et à mesure de l'épaississement et de l'échappée belle du corps orchestral, les riffs devenant parallèlement de plus en plus prégnants et saillants. Puis, les esprits s'apaisent à nouveau. Dans cette mouvance, les instruments folkloriques sont également mis à l'honneur sur la ballade « Final Aurora », sensible jusqu'au bout des ongles, servie par une déesse au timbre de voix aussi charismatique que gracile et un prince charmant déversant de fines volutes, non sans rappeler Tony Kakko. L'instant fragile gagne en puissance lorsque les deux tourtereaux sont à l'unisson et qu'ils sont rejoints par des choeurs chatoyants. Sans oublier les finitions, passées au crible, perceptibles notamment sur la qualité du dégradé de l'intensité sonore en bout de parcours. Enfin, dans cette veine rythmique, mais moins typée folk, quelques murmures introduisent une somptueuse ballade progressive, « Wolfmoon », magnifiée par ce même duo mixte en voix claires au sein duquel, et par contraste, de caverneux growls s'immiscent de même qu'une muraille de choeurs, contribuant à conférer un bel effet de relief oratoire. Parallèlement, de délectables accords à la guitare acoustique et un romantique violon s'intercalent, prestement rejoints par un convoi orchestral bien amené. L'ensemble s'avère soufflant de brio et d'autant plus enivrant qu'il se double d'une ligne mélodique difficile à prendre en défaut. Progressivement, la densification du champ instrumental parfaitement harmonisé au corps vocal imposent le respect et sont propices au déclenchement d'une émotion qu'on ne pourra que malaisément contrôler.

Après ces instants de douce torpeur, plutôt bien ficelés, le combo a souhaité jouer plus explicitement et librement des contrastes, défiant de fait les codes du genre. En voici une illustration. Enigmatique, intrigant, théâtral, « Baba Yaga » se plait à nous égarer, par ses jeux d'ombre et de lumière, ses frasques vocales, un cheminement mélodique peu convenu, comme Amberian Dawn a pu le faire antérieurement sur « Circus Black » ou Nightwish dans certains passages de « Imaginaerum ». L'accroche est d'autant plus difficile qu'il n'y pas réellement de découpage entre couplets et refrains et que peu de changements de tonalité s'offrent à nous. Peut-être le bémol de l'opus.

C'est en apothéose que le collectif espagnol entend clore son propos. Pas moins de deux sculpturales offrandes nous attendent, offrant pléthore d'effets, une kyrielle d'arrangements plaçant ces moments au sommet de la pièce montée. D'une part, le tonnerre gronde, une pluie diluvienne s'abat aussitôt sur nous à l'abord de « Slay the Kraken », seconde fresque de la galette. De sculpturaux couplets se dessinent, enjolivés par l'arrivée de la princesse à l'angélique timbre. Ce serait oublier son growler de comparse, son baryton d'acolyte et des choeurs altiers et massifs, ajoutant chacun sa pierre à l'édifice. A la croisée des chemins entre Epica et Nightwish, on nage dans un bain orchestral aux innombrables soubresauts, sous-tendu par une profusion d'oscillations et mû par une emphatique assise instrumentale. Une stupéfiante agitation frénétique grignote peu à peu le ruban auditif, dans la mouvance de Rhapsody, l'ensemble finissant crescendo. D'autre part, un vent glacial souffle au travers duquel une angélique présence fait une percée remarquée sur le dernier acte à l'instar de « Dragon Valley III - Mt. Freedom », pénétrant et soyeux instant, nightwishien en l'âme. L'éveil d'un orchestre en tapinois offre la magnificence de ses arpèges, corroborés à ceux d'une gracieuse guitare acoustique. Soudain, une flamme jaillit du ventre de la Terre, laissant entrevoir une cohorte instrumentale échevelée, fendant l'air tout comme les choeurs l'escortant, à la façon des meilleures partitions de John Williams. Puis, l'intensité retombe, comme un seul homme, pour venir nous toucher en plein cœur sur un refrain d'une enivrante légèreté, d'où se meuvent de lyriques envolées parfaitement maîtrisées. Ainsi se referme ce colossal et poignant ouvrage.

Force est de constater que nos acolytes n'ont pas plaint leur peine ni tari d'inspiration pour nous offrir un patchwork musical de caractère, obéissant à un rigoureux cahier des charges, et donc, sans réelles fausses notes, inspiré par les grands noms du metal symphonique et des musiques de films tout en laissant percevoir les stigmates d'une signature artistique à part entière. Si l'originalité éventuellement attendue dans ce registre peine à se manifester, la diversité des exercices, des atmosphères, des joutes oratoires, doublée d'un souci permanent de l'octroi d'un sillon mélodique gravé dans le marbre, à quelques exceptions près, compense cette relative carence. D'une expérimentée technicité et d'une cohésion orchestrale indéfectible, le groupe convainc de son potentiel, envoûte par ses ambiances, n'ayant rien à envier aux cadors du genre, in fine. Une production de qualité flirtant avec l'opéra metal qui ne laissera insensible ni un auditorat biberonné par les vibes des sources d'influence du combo ni un public éclectique orienté metal sympho, movie et/ou classique. Un projet de la démesure, foncièrement émouvant, qui a pour corollaire une aspiration aux fantasmes les plus fous à destination de nos tympans et de nos âmes. Que peut-on ajouter si ce n'est de plonger dans cet océan de félicité...


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