Cruizzen est un groupe Bavarois qui nous sort son deuxième opus, «
Free Ride», 8 ans après un premier effort intitulé «Hellrocker», via le label
Pure Rock Records.
L’artwork en forme de ticket de concert derrière lequel on devine une pochette typée
Metal avec châteaux et monstres donne plutôt une bonne idée de ce que l’on va retrouver sur cette galette.
Ce qui frappe d’emblée, c’est bien sûr la voix, très proche de celle de Brian Johnson d’AC/DC. Eraillèe, rageuse, elle pose les bases de
Cruizzen, dont on pourrait définir la musique comme du
Hard Rock N Roll. Et donc pour ceux qui attendent de la nouveauté, vous pouvez passer à la chronique suivante car ici, on va faire dans le basique et le coup de pied direct au cul.
Mais basique dans le cas présent ne veut pas dire simpliste. Le titres restent rarement très longtemps sur la même rythmique. Quoi que...
La ressemblance avec AC/DC ne s’arrête pas au chant. Les deux guitares ainsi que les rythmes utilisés ne sont pas très éloignés de ceux qui ont fait la gloire des Australiens (Soundmaker,
Heaven Can Wait,
Free Ride). En témoigne aussi un gout prononcé pour les fins à rallonge (Rock N Roll Generator). Le son est moderne pour ce
Free Ride. C’est d’ailleurs un petit reproche qu’on pourrait lui faire, car vu la musique jouée, un truc un peu plus cradingue n’aurait pas fait tache du tout.
L’utilisation des choeurs est quant à elle plus proche de ce que faisait
Accept dans les années 80.
Accept qui influence aussi quelques rythmiques bien plombées (Crazy Dayzz, Touch of
Evil,
Trouble). Les soli sont le plus souvent concis, voir courts. L’utilisation du bottleneck à la
Rose Tattoo sur
Free Ride est du plus bel effet et nous transporte une fois de plus vers l’Australie. Et bien qu’ils ne soient pas dénués de feeling, certains soli auraient mérités d’êtres plus simples pour coller un peu plus au style pratiqué.
Cruizzen sait aussi accélérer le tempo comme Motörhead au bon vieux temps (Straight
Down Dirt).
Lorsque le groupe essaie de s’éloigner de son style de prédilection comme sur
Lipstick on My Pillow (une intro typée ballade années 80 suivie d’un soupçon de Guns N’ Roses), ça ne dure pas longtemps, la chaleur du désert Australien reprenant vite le dessus.
La basse lorgne parfois du coté du Punk (L’intro de Rock N Roll Generator). Et pour une fois, elle est vraiment présente tout au long de l’album, souvent utilisée avec la batterie pour lancer les titres voir comme seule assise du chant (Sparkplugs Blowing).
Dans les points négatifs, on peut citer les effets sur les voix pour le morceau
Trouble qui rend le tout assez horripilant, voir incompréhensible.
Trouble quoi.
Le morceau final est à la rigueur le seul qui s’affranchit vraiment du reste de l’album. Lourd comme du
Accept, construit comme au bon vieux temps de la NWOBHM (
Diamond Head, Angelwitch), avec une once de Maiden dans les guitares, ce titre est une excellente surprise. Le chant qu’on croyait trop typé pour faire autre chose que du AC/DC s’en sort plutôt pas mal, même si la première écoute surprend. Peut être une voie future à explorer?
Cruizzen ne passera pas à la postérité avec cet opus, ni à mon avis avec aucun autre d’ailleurs. Le groupe a su gérer ses influences même si certaines ressortent plus que d’autres. Ce
Free Ride ne finira pas dans les albums de l’année, peut être même pas dans ceux de la semaine, mais un peu de Rock N Roll bien ficelé n’a jamais fait de mal à vos conduits auditifs.
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