Si nous devons être tout à fait sincère, et nous le devons,
Transcend Through Sacrifice, deuxième méfaits sanglants des assassins d'Abdicate, n'avait pas su satisfaire pleinement nos avidités à l'égard d'un Death
Metal brutal, d'obédience typiquement américaine, dans lequel de lourd passages salutaires, et excellemment disposés, se faisant entendre. Ce disque, en outres d'une expression un peu moins inspiré que celle dont usa le quintette sur un somptueux
Forged in Ruin (2009), révélait surtout le résultat des travaux décevant d'un Juan qui malgré d'évidentes qualités ne parvenait pas totalement à égaler les prouesses vocale d'un yéti qui avait littéralement sublimé ce premier opus splendide. Aussi dès lors qu'il était acquis que ce dernier était de retour au sein de la formation, les espoirs les plus insensés étaient permis. Et ce même si les amateurs les plus éclairés ne s'y méprendront pas. Ceux là savent bien que posséder des musiciens aussi superbement atypiques que ce chanteur, n'est en rien une garantie absolue de réussite. En d'autres termes, avoir d'excellents musiciens ne suffit pas nécessairement à produire d'excellents albums.
D'ailleurs, une fois encore, le propos ici n'est pas du niveau de celui forgé dans les ruines. Les morceaux ne parviennent, en effet, pas à nous bousculer aussi aisément que ceux issus de l'œuvre de 2009. Il manque encore un petit quelques chose, un peu d'inspiration sans doute, pour que ceux-ci aient la force de persuasion nécessaire à nous emporter. Toutefois, reconnaissons aussi que le travail est ici bien meilleur que lorsque Brian et ses complices tentent de se transcender par le sacrifice. Reconnaissons également que nos attentes à l'encontre de ces dépeceurs originaire de Rochester, et notamment celles de votre modeste serviteur, sont, sûrement, un peu excessives. Elles le sont très clairement puisque
Fragmented Atrocities, à bien des égards, est un disque pleinement satisfaisant. Toujours encore emplis de cette violente sauvagerie, à peine tempéré par quelques vicissitudes plus pesantes, il défend, fort de ces riffs massifs, de ces blasts exalté et de ces breaks lourds, une musique terriblement séduisante (
Mass Desillusion sur lequel, en préambule, on peut entendre un extrait d'un discours Georges W.
Bush,
Engorged Repugnance, Rejoice in Degradation,
Foreseen Abomination ou encore par exemple sur la reprise de
Carnivore,
Ground Zero Brooklyn (
Retaliation (1987)).
Et puis comment, de surcroit, ne pas se repaitre des éructations aux intonations superbement grave et délicieusement caverneuses, nous évoquant fréquemment, mais de manière subtile, ces contrées Slam Death si honnis, de l'abominable homme des neiges?
Néanmoins, au delà de ces vertus séduisantes, il a aussi, malheureusement, un défaut que d'aucuns pourraient trouver véritablement embarrassant. Si la production de ce manifeste offre aux différents instruments tous le poids dont ils ont besoin pour nous proposer une telle débauche barbare, les sonorités étrangement aigues octroyées à la caisse claire de cette batterie auront, pour les puristes les plus intransigeants, quelques choses de dérangeants. Sans toutefois atteindre la catastrophe des grosses caisses synthétiques d'un Ageless Venomous de
Krisiun, ce détail, sûrement insignifiant pour nombres d'amateurs du genre, pourra cependant en déstabiliser d'autres.
Venant s'intercaler entre
Forged in Ruin et
Transcend Through Sacrifice, ce
Fragmented Atrocities, malgré ces imperfections, est une œuvre à laquelle il faudra s'intéresser pour peu qu'on soit client de ce
Brutal Death aux breaks, toutes proportions gardées, Slam Death. Sans vraiment concrétiser tous les espoirs qu'il nous laissait entrevoir sur un superbe premier disque, Abdicate démontre ici qu'il a suffisamment de vertus pour nous satisfaire.
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