Cette année
Doom 2015 s'avère plutôt bonne et bien d'autres groupes vont encore apporter leur pierre à l'édifice. L'assurance d'un nouveau
Skepticism et Shape of
Despair, ne font que confirmer cela. Même si la qualité de ces albums est encore incertaine, ce sera une année importante au moins.
Pour autant, la concurrence en terme de
Funeral Doom risque d'être rude, quand on voit la qualité, la maturité, et la justesse d'ambiance que parvient à proposer ce
Bell Witch. Leur sortie de
2012 (
Longing) laissait déjà présager du meilleur, mais il restait à confirmer cela au travers d'un second album, un cap toujours fondamental dans la carrière d'un groupe. Ce dernier ne sera-t-il qu'un seul coup percutant, ou au contraire s'installera-t-il dans le paysage de la scène à laquelle il se rattache ?
Four Phantoms est clairement dans le second cas.
Longing conservait une approche à la limite du "bruitiste", proposant de longues plaines sonores, ancrées dans le
Sludge, dimension renforcée par l'usage exclusif d'une basse (amplifiée et grésillante, évidemment) toujours présente sur ce disque.
Mais surtout l'avancée de ce
Four Phantoms, c'est cette qualité de progression générale des pièces, cette cohérence qui vous maintient en haleine au cours de vingt minutes d'une lenteur exacerbée et solennelle. Une composition qui sait quand relancer l'intensité émotionnelle par la ponctuation de chants clairs superbement maîtrisés, qui sait quand lâcher la petite mélodie simple qui fait définitivement basculer le morceau dans une dimension supérieure de qualité, qui sait quand prolonger la reverb et la disto pour dépeindre toute la profondeur du paysage sonore. Tout ceci contribuant à enrichir leur musique par la même occasion.
Ce qui y est particulièrement plaisant, c'est cette impression d'écouter un classique instantané, quelque chose à la hauteur d'un
Mournful Congregation, pas moins. Ce dépouillement somptueux et liturgique que seul le
Funeral Doom sait insuffler. Un excellent disque, d'une beauté sereine, mais qui tutoie en permanence l'abysse.
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