Certains signes ostentatoires, fort heureusement, ne trompent pas. L'absence du label Underground Symphony, mais aussi ce changement de logo, ou encore cette illustration beaucoup moins connoté
Power Metal, indique clairement que le groupe toscan, pour son second opus baptisé
Forgotten Beholder, aura fait le choix, judicieux selon moi, d'abandonner cette voie dans laquelle les
Vision Divine,
Labyrinth, Shadows of Steel et autres
Rhapsody auront déjà, presque, tout dit.
Commençons donc cette chronique par détailler les quelques changements de line-up qui seront venus secouer le quintet transalpin. Il y aura, en premier lieu, l'arrivé du batteur Matteo Amoroso (que l'on connait essentiellement pour ses participations aux travaux d'Athena dont les connaisseurs se souviendront qu'il fut celui qui accueillit en son sein un certain Fabio Lionne à la fin des années 90 et à ceux de
Vision Divine décidemment omniprésent dès lors que l'on aborde le cas
Etherna). Il y aura ensuite celle de Marco Serani à la basse. Et il y aura surtout celle d'un Andrea Racco dont les chants aux intonations plus médiums que celles de son prédécesseur et aux aspérités digne de celles d'un Russell Allen (
Symphony X) ou d'un Ronnie James
Dio donneront immédiatement une autre couleur à cette œuvre. Une couleur plus appréciable. Moins neutre. Moins convenue donc.
Une évolution d'autant plus appréciable qu'
Etherna aura eu la riche idée ici de se plonger corps et âme dans une composition nourrie de ses aspirations les plus Progressives. En outre, il aura, pour notre plus grand bonheur, délesté son art de ces scories mélodiques candides, naïves et enjouées qui enlaidissant tant son précédent effort. Malheureusement, pour une raison qui, pour tout dire, m'échappe un peu, il aura aussi fait le choix d'épurer son univers de tous ces préambules, ponts, breaks et autres passages aux guitares acoustiques et aux pianos délicats qui faisaient le charme de ce même prédécesseur. Dommage.
Tous ces divers changements et nouveaux desseins donnent naissance à un album très agréable ne laissant, jamais ô grand jamais, l'ennui poindre. Et des morceaux tels que les excellents Thoughts,
Forgotten Beholder aux superbes prémices orientaux ou
Kill me Now ne démentiront certainement ce fait. Tout comme un splendide
Death à la pugnacité somptueuse. S'agissant des ballades, elles seront au nombre de trois A
Dream in Infinite Space,
Night Flight et Three of Cups qui est sans doute la plus réussie.
En prenant le parti de s'adonner plus franchement à son penchant le plus Progressif et en recrutant un chanteur à l'organe aussi délicieusement caractéristique, les Italiens d'
Etherna auront indéniablement pris la bonne décision.
Pas sûr cependant qu'en s'éloignant aussi largement d'inspirations telles que
Rhapsody et s'approchant aussi brutalement d'autres telles que
Symphony X, il aura gagné en personnalité et en originalité. Et ce même si indiscutablement, son second disque,
Forgotten Beholder, est bien meilleur que son premier.
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