Forgiveness

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14/20
Nom du groupe Exsaints
Nom de l'album Forgiveness
Type Album
Date de parution 01 Mars 2018
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album1

Tracklist

1.
 Storm
 04:21
2.
 Forgiveness
 04:17
3.
 Bonnie & Clyde
 03:33
4.
 Greetings
 03:56
5.
 Young Rebel
 03:15
6.
 System Collapse Down
 02:56
7.
 I Need My Sleep
 03:52
8.
 No Dry Eyes
 04:29
9.
 Narcotic
 04:36
10.
 Only Love
 04:23

Durée totale : 39:38

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Exsaints


Chronique @ ericb4

28 Mai 2018

Un sulfureux et prégnant effort, pas encore un foudre de guerre...

Dans l'univers déjà surinvesti du metal symphonique à chant féminin, il s'avère délicat, pour ne pas dire suicidaire, aujourd'hui, pour les nouvelles recrues de se lancer tout de go dans l'arène. Sans filet de sécurité pour amortir leur chute, nombreuses sont celles à en avoir fait les frais, parfois au prix de la pérennité même de leur projet. Mû par une soif inaltérable d'en découdre avec ses pairs, c'est précisément ce redoutable défi qu'a souhaité relever ce quintet finlandais originaire de Porvoo, pourtant encore discret sur la scène locale et peu popularisé dans nos contrées. Aussi, sans démo, ni EP, ni même un single au compteur en guise de message introductif, deux ans à peine suite à sa création, en 2016, le groupe accouche de son premier album full length « Forgiveness » ; pimpante galette, contrastant avec la sobriété de l'artwork de la jaquette, octroyant 10 pistes égrainées sur un ruban auditif de 40 minutes, rien de moins...

D'emblée, on reste bluffé par la qualité des enregistrements, la rondelle ne concédant que peu de notes parasites et offrant une belle profondeur de champ acoustique ainsi que des enchaînements ne souffrant que de rares approximations. Quant au mixage, il équilibre à parités égales instrumentations et lignes de chant. Ce faisant, Maisie eXsaint (frontwoman au timbre proche d'Anette Olzon, doublé d'inflexions empruntées à Charlotte Wessels (Delain)), Erde eXsaint (chant), Jarno (guitare), Roi Partanen (basse) et DXL (batterie) nous livrent une galette rock'n'metal mélodico-symphonique gothique à la proprette ingénierie du son, à la technicité maîtrisée et aux lignes mélodiques finement sculptées, sous-tendue par un duo mixte en voix claires. Opus qui n'est pas sans renvoyer aux travaux de Nightwish (seconde mouture), Sirenia (troisième période), Delain, Visions Of Atlantis, Lunatica, ou encore The Gathering. Tout un programme...


La troupe interpelle, tout d'abord, par sa faculté à élaborer et restituer les suites d'accords qui font mouche. Ainsi, l'accroche s'opérera d'un battement de cils à l'instar de l'entraînant « Storm ». Sur fond d'arrangements nightwishiens et calé sur une sente mélodique typiquement ''delainienne'', cet effort pop metal glisse sur d'ondulantes nappes synthétiques et une frétillante section rythmique. Ce faisant, il encense le tympan sur un refrain, certes convenu, mais immersif à souhait, mis en relief par un duo mixte évoluant à l'unisson. Mais là n'est pas le seul argument de nos acolytes pour tenter de nous retenir plus que de raison...

Dans cette veine, on retiendra l'enivrant « Young Rebel » tout comme le radieux « Only Love » (titre culte de Vladimir Cosma, ayant fait l'objet de multiples reprises et judicieusement réarrangé par le groupe), pour leurs riffs crochetés, leurs ondoyants gimmicks à la lead guitare, leurs saisissantes gradations oratoires, et surtout leurs refrains catchy. Plus sucré (peut-être un peu trop), mais non dépourvu de charme, le souriant « Greetings », dans la lignée de Lunatica, déroule parallèlement ses blasts tout en faisant hurler sa rythmique. Et la sauce prend. Et comment résister aux vibes enchanteresses de « System Collapse Down », véritable hit en puissance délivrant une énergie aisément communicative et que feignent de masquer les soyeuses gammes introductives dispensées par une touchante guitare acoustique ?

Parfois, le propos symphonique flirte avec le dark gothique, avec une belle pièce en substance au programme. Ainsi, on ne pourra éluder ni les enchanteurs refrains ni les stupéfiantes montées d'adrénaline du saillant « Forgiveness » ; piste à mi-chemin entre un Delain de la première heure et Draconian. Enserré par un fin picking à la guitare acoustique en intro et de sensibles arpèges au piano en outro, le méfait joue habilement des contrastes atmosphériques, se montrant tour à tour rayonnant et ténébreux, tempétueux et apaisant, sobre et coloré. Des growls caverneux s'invitent au bal, contribuant à densifier le corps oratoire d'une piste qu'on ne quittera qu'à regrets.

Lorsqu'il nous mène en d'intimistes moments, le collectif finlandais le fait avec beaucoup d'élégance et un brin de fantaisie, nous livrant dès lors ses mots bleus les plus sensibles. Ainsi, l'aficionado du genre frissonnera à la lumière de « No Dry Eyes », fondante ballade romantique aux airs d'un slow qui emballe, dans la lignée de The Fall Of Eve. Livrant d'entêtants refrains que relayent des couplets bien customisés, doté d'un vibrant legato à la lead guitare, gagnant progressivement en épaisseur instrumentale, ne nous laissant dès lors plus d'autre choix que de suivre nos deux vocalistes patentés jusqu'à la note ultime, cet instant fortement chargé en émotions pourrait bien donner du fil à retordre à leurs homologues, voire à leurs maîtres inspirateurs. Pour sa part, à mi-chemin entre The Gathering et Lacrimas Profundere, de par son troublant cheminement harmonique, le langoureux « Narcotic » ne trouvera pas moins les clés pour rallier le chaland à sa cause.

Sans nous pousser à une désaffection prématurée, certains passages seraient moins propices que d'autres à une inconditionnelle adhésion. Le jovial « Bonnie & Clyde » tout comme le mordant « I Need My Sleep » en sont une illustration. Dotés d'un tapping martelant et recelant de fines variations rythmiques, ces deux manifestes pêchent cependant à la fois par un manque de fluidité mélodique, d'irrépressibles répétitions de mouvements, flirtant même avec de mièvres et ''siréniens'' refrains. On passera donc son chemin, cette fois.


Pour leur premier essai, nos compères patentés s'en sortent avec les honneurs, la féconde inspiration transpirant de chacune des portées de leur répertoire étant susceptible de répondre à quelques légitimes attentes d'un auditorat sensibilisé aux travaux de leurs sources d'influence. Aussi, parcourt-on une œuvre à la production rutilante, à la fois vitaminée, aisément accessible, délicate, parfois romantique, un tantinet édulcorée, aux mélodies souvent accrocheuses et qui n'auraient rien à envier à celles de leurs pairs. Bref, un vibrant manifeste concocté par nos gladiateurs, à réserver toutefois aux aficionados de duos mixtes en voix claires.

Cela étant, on aurait espéré une offre plus diversifiée sur le plan atmosphérique et une plus large ouverture du champ des possibles concernant les exercices de style, notamment par l'octroi d'un instrumental et/ou d'une fresque. D'autre part, on regrettera le peu d'originalité émanant des entrailles d'une galette où les prises de risque sont peau de chagrin ; effort qui aurait permis à ce message musical de nous surprendre davantage, de nous bousculer dans nos retranchements, pour mieux nous retenir, in fine. Mais, en dépit de quelques baisses de régime et d'harmoniques parfois convenus, force est d'observer qu'à l'aune de cette magnétique rondelle, la formation finlandaise a de quoi se poser en redoutable challenger et espérer embrasser une carrière à long terme. Du moins, on ne peut que le lui souhaiter...

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