Forevermore

ajouter les paroles de l'album
ajouter une chronique/commentaire
Ajouter un fichier audio
14/20
Nom du groupe Aamon (ROU)
Nom de l'album Forevermore
Type EP
Date de parution 16 Septembre 2018
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album2

Tracklist

1.
 Rituals
Ecouter04:33
2.
 Beast Within
Ecouter04:23
3.
 Haunting
Ecouter05:32
4.
 Crown of Sorrow
Ecouter05:55
5.
 Divide
Ecouter05:26
6.
 Forest of Mirrors
Ecouter04:49

Durée totale : 30:38

Acheter cet album

 buy  buy  buy  buy  buy  buy  buy
Spirit of Metal est soutenu par ses lecteurs. Quand vous achetez via nos liens commerciaux, le site peut gagner une commission

Aamon (ROU)



Chronique @ ericb4

19 Octobre 2018

Une première carte de visite placée sous le signe de l'émotion...

Encore une ixième formation metal symphonique à chant féminin à se lancer dans l'arène, vouée comme tant d'autres à une disparition prématurée, me direz-vous, et vous auriez raison. Cependant, sorti de terre en 2009, ce sextet roumain originaire de Iaşi n'a pas plaint sa peine, enchaînant sans relâche les concerts locaux entre 2010 et 2011. Parallèlement, le combo s'est laissé le temps de la maturité compositionnelle, n'accouchant de son premier bébé qu'en 2018, et ce, à l'instar de cet EP dénommé « Forevermore » ; auto-production où s'égrainent 6 titres sur un tracé auditif de 30 minutes, témoignant d'un mixage bien équilibré entre lignes de chant et instrumentation, réalisé par Marius Costache au Studio 148, à Bucarest. Indices révélateurs d'une réelle envie d'en découdre, et sur le long terme, de la part de nos acolytes...

A la lumière de cette dynamique et énigmatique offrande, Lorena Lazar (frontwoman), Ciprian Golimbiovschi (growls), Lucian Sandu (guitare), Adrian Sandru (basse), Codrin Murariu (batterie) et Octavian Piriu (claviers), avec le concours occasionnel du guitariste Sergiu Nistor, nous plongent de concert dans un projet metal symphonique gothique et progressif, aux relents folk, dans le sillage de Nightwish, Lyriel, Tristania, Midnattsol, Savn. On décèle ainsi une œuvre à la fois vibrante, intrigante et sensuelle, calée sur le schéma oratoire de la Belle et la Bête, laissant entrevoir une technicité éprouvée de ses auteurs, quelques cheminements harmoniques peu convenus doublés de fines nuances mélodiques. Mais entrons plutôt dans la petite goélette en quête d'éventuelles pépites.

Lorsqu'il nous immerge au cœur de la tourmente, le collectif roumain semble particulièrement à son aise, ne nous lâchant pas d'un iota. Ainsi, « Rituals » se révèle être un jovial et galvanisant mid/up tempo dans la veine folk symphonique de Midnattsol, avec un zeste de Lyriel quant aux séries d'accords dispensées. Doté de riffs épais, de pimpants gimmicks guitaristiques et d'une tonique section rythmique, le méfait sait également jouer des contrastes instrumentaux, plaçant en contre-point une flûte aussi gracile que virevoltante. De plus, déroulant des couplets bien ciselés relayés par d'entêtants refrains, ce manifeste emprunte une ligne mélodique d'une précision d'orfèvre, mise en relief par les angéliques inflexions de la sirène, aux faux airs de Carmen Elise Espenæs (Midnattsol, Savn). Des armes de séduction dont dispose également le gracieux « Divide », tubesque et ''delainienne'' offrande que l'on ne quittera qu'à regrets.

Quand elle flirte avec le progressif, la troupe n'a pas moins tari d'inspiration, parvenant là encore à nous rallier à sa cause. Aussi restera-t-on rivé au troublant picking dont se pare « Haunting » tout comme aux gammes pianistiques de « Forest of Mirrors », avenants mid tempi progressifs et syncopés à la croisée des chemins entre Lyriel et The Gathering. Dans le bain orchestral aux remous doux-amers de chacun de ces mouvements, d'où jaillit un sémillant solo de guitare, le duo mixte en voix de contrastes convole à l'unisson, les cristallines impulsions de la belle renvoyant, cette fois, à celles d'Anneke Van Giersbergen (The Gentle Storm, Vuur, ex-The Gathering). Dans cette énergie, on ne sera pas moins aspiré par les vents ascendants de « Crown of Sorrow » ; impulsif et ''tristanien'' espace d'expression réservant, par ailleurs, d'insoupçonnées décélérations du convoi instrumental, d'headbangantes portées, et surtout un magnétique refrain enjolivé par les cristallines modulations de la déesse. Chapeau bas.

Si la part belle a parfois été faite aux growls, nos compères ont su les mettre en exergue, et ce, tout en esquivant un regard dark gothique, les insérant de fait dans des espaces symphonique gothique à la fluide mélodicité. Ce qu'illustre « Beast Within », saillant et glaçant effort dans la mouvance de Tristania, constamment alimenté en growls coupants comme des lames de rasoir et judicieusement positionnés dans la trame de la piste. Distribuant sans relâche ses frappes sèches de fûts, l'offensif manifeste ménage également des plages plus tamisées sous-tendues par d'élégants arpèges au piano. Une manière particulière d'harmoniser le Yin et le Yang.

Au final, on effeuille un message musical aussi puissant qu'envoûtant, témoignant d'une forte charge émotionnelle, jouissant d'une rare homogénéité instrumentale et vocale et d'une production d'ensemble de bon aloi. Si les prises de risques sont loin d'être aux abonnés absents, on aurait toutefois souhaité davantage de diversité atmosphérique et rythmique ainsi qu'une offre plus étoffée concernant les exercices de style. Quelques insuffisances de fond qu'a pu imposer le modeste format de l'opus, mais qui n'ont guère empêché le combo de nous livrer une œuvre éminemment singulière, s'affranchissant le plus souvent de ses modèles identificatoires. On comprend dès lors que la formation roumaine a placé la barre haute, pour le moins suffisamment pour la muer en dangereux challenger, ce dont la concurrence se fera fort de se méfier...

0 Commentaire

0 J'aime

Partager
    Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire

Autres productions de Aamon (ROU)