Shadow nous arrive tout droit du Japon, et si le groupe s’est formé en 1993, « Forever Chaos » n’est que son deuxième album après «
Shadow », paru en 2001 chez Spikefarm Records également. A la vue de cette pochette d’un goût, heu… particulier, difficile de se faire une idée sur le style de musique pratiqué par le combo…
Diantre ! L’intro du premier morceau me fait croire que j’aurai droit à tout, sauf à du death métal ! Un son très heavy, des soli démonstratifs à la Dragonforce, je commence à faire la gueule… Et puis au bout d'une minute, tout s’emballe, les riffs deviennent plus acérés, le rythme s’accélère et les vocaux, bien que pas réellement gutturaux, éloignent définitivement
Shadow du métal moule burnes. C’est pas que j’aime pas le heavy, mais quand on est calé dans un genre, il est tout de même plus facile d’en causer, n’est ce pas ? Pour en revenir au chant, il faut tout de même noter que c’est une demoiselle qui se charge des vocalises, et elle a du coffre la donzelle !
A l’image de cette intro, la musique de
Shadow est donc un death (très) mélodique qui laisse largement les guitaristes s’exprimer lors des nombreux soli. Ici la guitare est reine et ferra vomir les allergiques de la branlette de manche ! Mais pourtant, malgré ce déluge de décibels, la construction des morceaux n’est pas saoulante. Les musiciens, même s’ils tiennent à tout prix à nous prouver à quel point ils sont bons, ne négligent pas les rythmiques et balancent des compos aux structures "raisonnables". L’énergie n’est pas mise de côté, le tempo est d’ailleurs assez souvent élevé, et même si
Shadow n’évite pas tous les pièges de la facilité, cet album se montre au final attachant. Les mélodies sont souvent bien senties ("
Master Of Impieties" et son break acoustique, "My Apologies", "
Land Of
Dream" ) et on peut dire que les musiciens jonglent habilement entre brutalité "accessible" et métal mélodique. Une sorte de croisement improbable entre
Arch Enemy,
Angra et
Loudness... Par ailleurs, le groupe ralentit parfois judicieusement le tempo et simplifie ses riffs afin d’ajouter une coloration plus thrash à ses morceaux (le très bon "Shudders
Hell").
Histoire de rendre hommage à un grand,
Shadow se paie en fin d’album le luxe d’une reprise de
Slayer, "
Black Magic". Jouée à l’identique jusque dans les soli, cette reprise dénote quelque peu par rapport à l’ensemble de l’album, mais il est toujours sympa d’écouter ce morceau avec des vocaux plus actuels…
Bien que l’on puisse toujours reprocher aux guitaristes leur jeu quelque peu robotique, sans réel feeling, il faut reconnaître que l’inspiration est présente chez
Shadow, le groupe nous proposant là un album à la fois extrêmement mélodique et énergique. Je ne serai pas étonné que la formation se fasse rapidement un nom dans le monde merveilleux du métal !
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire