Forever Bound to Nothingness

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17/20
Nom du groupe Desolation Triumphalis
Nom de l'album Forever Bound to Nothingness
Type Album
Date de parution Avril 2006
Style MusicalBlack Metal
Membres possèdant cet album35

Tracklist

1.
 Forever Bound to Nothingness
 06:01
2.
 The Eternal Revolution
 04:50
3.
 Condemned
 05:04
4.
 Arcane of Supreme Rise
 07:44
5.
 The Reign of Desolation
 05:02
6.
 Embracing Void and Darkness
 04:36

Durée totale : 33:17

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Desolation Triumphalis


Chronique @ placentA

25 Octobre 2009
Desolation triumphalis, groupe de Black Metal d'origine française, composé d'une partie des rescapés de la scène, venant de Seigneur Voland, Kristallnacht, Osculum Infamme, Chemin de Haine et autres...
Ce groupe formé en 2002 a sorti son premier album en 2006 et a splitté peu de temps après.
Vous me direz que c'est à peu près le même type de line up que pour Bekhira, et je vous donne raison, car l'un des membres de Desolation, fait aussi partie de Bekhira.
Ici encore une fois point d'idéologie douteuse dans les textes, les membres faisant tous partie de la scène NS on peut s'en étonner, mais ils se sont bel et bien contenus.

Je vais présentement vous parler de leur seul et unique album : Forever Bound To Nothingness.
Tout d'abord l'artwork, la pochette représente des hommes encapuchonnés en blanc rentrant dans une caverne sombre.
On peut dire qu'il est particulièrement bien choisi car c'est ce que l'auditeur va ressentir au long de l'écoute de cette œuvre : une descente vers les profondeurs de la terre où se déroule un rituel de magie noire.

Mais parlons de la musique maintenant:
Le groupe évolue dans un Black Metal obscur, mélodique et envoutant, avec bien sur la touche de haine caractéristique au Black Metal, mais ici la qualité principale est bien le coté envoutant de l'album.
L'utilisation de clavier tout au long de l'album peut paraitre abusive, mais elle reste acceptable, contribuant fortement à l'ambiance mystique de la chose.
Les guitares sont ultra saturées et la production crade à souhait, mais le tout n'est pas pour autant un de ces multiples concentrés de violence et de brutalité pure.
Ici, place au mysticisme, à la magie et par conséquent a un envoutement immédiat.
Le chanteur à la voix Black bien raclée et maitrisée se fait comme distant, proférant ses incantations depuis le fond de quelque sombre caverne, où l'auditeur ne peut s'empêcher de pénétrer pour se faire emprisonner dans la noirceur, la magie et la haine.
Les claviers sont utilisés de façon quasi constante mais au lieu de donner un enrobage sans âme à la musique, contribuent grandement à, au contraire, lui donner de la profondeur et amplifient plus qu'elle ne l'est déjà l'impression d'avoir à faire face a un rituel shamanique venu du fond des ténèbres de la terre...
Quand à la batterie, elle se contente de donner du relief à tout ça, le rythme est majoritairement posé, mais des accélérations bien senties savent se placer quand il s'en ressent le besoin.

Tous les morceaux sont battis selon le même schéma, ils comptent des riffs de guitare, peu nombreux mais très bien sentis, à l'âme et la mélodie très mystique, enrobés par une symphonie au clavier qui peut paraitre redondante mais qui est indispensable au tout.
Un rythme de batterie simple mais efficace, correspondant au schéma du morceau. Et vient se placer par dessus tout ca, le prêtre, qui envoute l'auditeur par sa voix froide, haineuse et caverneuse, mais toujours très posée.

Pour illustrer mon propos, je ne ferais pas référence à un morceau en particulier, mais bien à l'ensemble de l'œuvre, elle constitue un tout, la totalité du rituel en quelque sorte, donc les morceaux sont indissociables les uns des autres. Mais ne paniquez pas, si vous en écoutez un et qu'il vous a plu, les autres auront le même effet sur vous.

Pour conclure, on peut dire que avec ce Forever Bound To Nothingness, Desolation Triumphalis nous sort une superbe rituel de magie noire et asservis l'auditeur au plus profond de sa caverne. Cet album est une pure bénédiction face aux autres groupes de Black Metal symphoniques sans âme au son totalement aseptisé qui ne fait rien ressentir a l'auditeur.
Personnellement, ce que j'ai ressenti lors de l'écoute de cet album, je ne l'avais pas connu depuis Stormblast de Dimmu Borgir et ses atmosphères envoutantes.
Mais ici on peut aussi rajouter les inspirations venant de groupes de Black Metal minimaliste (style qu'affectionnent les papas de Desolation Triumphalis).
Le rendu final ne laisse pas indifférent, vous ne sortirez pas indemne de cette descente dans les profondeurs obscures des cavernes où se déroulent ces rites envoutants.

On retiendra des points positifs:
-Les ambiances magnifiquement créées.
-Le clavier qui ici n'est pas un point négatif
-La production, qui change du Black Metal aseptisé qu'on nous sert trop souvent.
-La voix caverneuse et profonde de ce prêtre noir.
-Le fait que l'ensemble reste minimaliste malgré tout.
-Finalement l'album est un point positif...

Les points négatifs:
-La durée, le rite est trop court et on en redemande en sortant.
-La batterie qui manque vraiment de folie et qui est trop prévisible.
-Le groupe à splitté, quel dommage...

Je vais donc donner à cette œuvre envoutante un bon gros 17 sur 20 car elle me fait ressentir des choses que je n'avais pas ressenti depuis longtemps avec le Black Metal.

placentA

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Chronique @ TasteofEternity

24 Décembre 2018

La bannière du Concilium brille encore et toujours

Telo Delenda Est

"Colonie, de rats, de fumier, Toulon "la Syphilitique", gangrène du mérite, ferment de pourriture, origine de toute vermine : ta fin est proche ! Déchue de toute fierté, tu as rejoint la cohorte des cités maudites, Sodome, Gomorrhe, Babylone, Angkor, Jerusalem, La Mecque. L’unanimité a scellé ton sort, souffle de poussière nauséabond. Que ton trépas marque l’avènement d’un Nouvel Ordre. Concilium regnat."

Pour rebondir sur l'exposé d'Adrien, les hostilités sont ouvertes avec Funeral, racines d’un mal nécessaire et triomphant. Alors que Xaphan se retrouve enchrister, en juin 1996, pour avoir tenté une exhumation, doublée d'une autopsie, plus en qualité de passionné, qu'en médecin légiste déclaré ; l'autre tête pensante du groupe Hades (as L.F., as Lenrauth...) poursuit l'aventure quelques temps, puis métamorphose Funeral en Kristallnacht. Si le style demeure, l'affirmation d'une identité à part entière se fait jour, à travers un alignement minutieux entre musique, idéologie et iconographie. En 1998, L.F. n'échappe pas à la machine répressive du fait des remous qu'il provoque avec cette nouvelle entitée. Pour calmer tout ce petit monde, qui se plaît à répandre une atmosphère nauséabonde sur Toulon et ses environs, Hades ramasse 3 mois derrière les barreaux pour discrimination, et incitation à la haine. Toute cette sarabande n'aura eu d'autre effet que de renforcer l’intention du bonhomme et lui permettre d'accéder à une reconnaissance internationale. Parmi les sorties de l'époque, un regard averti devra être posé sur Warspirit, et l'éponyme de SV qui regorgent de riffs remarquables. Finalement, L.F. en 2002 brûle Kristallnacht, qui est et restera, le groupe NSBM français qui aura fait couler le plus d'encre, attirer le plus de regards, et sûrement l'un des plus détestés par les ignorants, et des plus vénérés par d’autres ignorants, non moins fanatisés.


Sur les cendres encore chaudes et argentées de Kristallnacht, Lenrauth (as L.F., as Hades) dessine les contours de Desolation Triumphalis accompagné de Malkira, assurant la section rythmique et les claviers, connu pour ses méfaits avec Osculum Infame et Chemin de Haine. Perdure le mystère Epsilon Xul au chant, les paris sont ouverts : s’agit-il d’Overlord Nasty Metatheos de Blessed in Sin, ou peut-être de Corvus, alors chanteur d’Horna ? L’enquête piétine. Le trio se met en place avec 3 splits. Le premier en collaboration, ô surprise, avec les finlandais d'Horna, puis avec les compatriotes de Bekhira, et enfin le légendaire Ordo Templi Aeterna Lucis (ex-Purification et ex-Unferd) présents sur Aix-en-Provence depuis 1992. Oui, Desolation Triumphalis sévit dans l'underground, mais en élite. Ces 3 splits servent en réalité d'échauffement au véritable projet d’album, sur lequel travaille Lenrauth, en collaboration avec Shatraug. Celui-ci sortira en 2006 chez Aura Mystique et s'intitulera Forever Bound to Nothingness. Non, le nom du groupe ne renvoie pas à un banal black metal dépressif, lénifiant, pour neurasthéniques au bord du suicide, mais simplement à un constat de l'époque actuelle. Dès les premières secondes, on se sent happer par la mélancolie. La pochette, les corpsepaints, les clous et la musique font corps, et tel un portail, nous projette au milieu des ruines, et des armures rouillées en des temps oubliés, à tort, où la magie était encore prégnante. Au-delà de toute forme d’intransigeance et de violence, la musique de Desolation Triumphalis impose le respect en distillant une magnificence que l’on croyait perdue à jamais. Le résultat de décennies de travail dans l’Art Noir et de vénération des cultes sacrificiels primitifs. Le style de L.F. se déploie avec talent dans le jeu des guitares à travers des riffs mélodiques entêtants surplombés par des nappes de claviers qui nourrissent une atmosphère glaciale, se partageant entre occultisme noir et décharges épiques. Un album volontairement réactionnaire qui transpire les 90's dans la production, le mixage, les riffs, imposant un raw black metal dans l'esprit, plus que dans la forme. En effet L.F. ne se dérobe pas lorsqu'il décide de faire jouer les claviers, ou d’empoigner un violon poussant dans une étreinte mélancolique funeste, l’auditeur, condamné à une chute perpétuelle. Il est important de noter qu’un effort et un soin particulier ont été apportés à la production pour que l’ensemble acquiert une cohérence profitable sans qu’aucune des parties instrumentales ne soit lésée. Un rare équilibre a été trouvé entre la saturation des guitares et la clarté des lignes mélodiques tant au violon qu’aux claviers. Il se détache une maturité dans les compos et un art du riff qui donnent l’illusion que le Black Metal a encore des choses à dire et une vision à défendre en 2006. Ce Desolation Triumphalis est à la fois envoûtant et rassurant comme une messe noire originelle. A recommander pour tous les adorateurs des grandes heures scandinaves, qui souhaiteraient découvrir ce que la scène française offre de meilleur, sans vouloir traverser la vallée de la Mort de la scène toulonnaise dans son intégralité.

Une offrande qui glorifie une époque révolue où une poignée d’esprits libres mettaient le feu à tout ce qui les dérangeait sans sourciller. Car finalement, comme toujours on parle de quelques irréductibles, qui sous couvert de pseudo, et de peinture bon marché, continuent le Grand Œuvre altérant durablement un espace musical figé depuis bien longtemps.

Telo Delenda Est



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