Footprints in the Rock

Liste des groupes NWOBHM Trespass Footprints in the Rock
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15/20
Nom du groupe Trespass
Nom de l'album Footprints in the Rock
Type Album
Date de parution 19 Janvier 2018
Labels Mighty Music
Style MusicalNWOBHM
Membres possèdant cet album4

Tracklist

1.
 Momentum
 
2.
 The Brave
 
3.
 Beowulf and Grendel
 
4.
 Dragons in the Mist
 
5.
 Mighty Love
 
6.
 The Green Man
 
7.
 Music of the Waves
 
8.
 Prometheus
 
9.
 Weed
 
10.
 Footprints in the Rock
 
11.
 Little Star
 

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Trespass


Chronique @ metalstormrider

10 Mai 2018

Resurrectionnem Mortuorum

Il y a quelque chose d’assez unique que l’on ressent lorsque l’on écoute Trespass, comme une étrange impression d’authenticité qui se dégage de la musique assénée par ce combo qui ne semble plus tout jeune… cette impression d’être plus dans l’exhumation musicale que dans la reproduction bien faite.

Allons plus loin dans la Mémoire Collective, celle qui nous est propre bien sûr, dans un temps que les moins de cinquante ans ne peuvent pas connaître… Pour retrouver des traces de Trespass, il nous faut revenir près de quarante années en arrière, en 1980, et ressortir la compilation légendaire « Metal For Muthas ». Les plus jeunes seront excusés à condition qu’ils y jettent une oreille et les plus âgés prendront peut être l’excuse de l’usure, excuse également transposable à d’autres soucis organiques pouvant apparaître après quelques décennies de bons et loyaux services. Si votre avis diverge sur ce dernier point (et « dix verges, c’est beaucoup pour un seul homme » comme disait le regretté Desproges), ne nous emportons pas, promenons nous plutôt dans les profonds sillons de notre légendaire compilation, non pas ceux du premier volet, uniquement composé de valeurs sûres, mais du second volet, composé quant à lui de groupes ayant connus un avenir un peu plus incertain.
Intéressons nous plus précisément à Trespass… Si James ou le petit Lars lisent ma chronique (et on aura plus de chance de croiser un tyrannosaure dans les bas fonds parisiens), ils se réjouiront d’apprendre que le groupe reprend du service, la légende voulant qu’ils fussent tous deux membres du Fan Club. Espérons qu’ils aient gardé précieusement leur carte d’adhérant pour prétendre à une ristourne sur un merchandising pas plus fourni que la discographie d’ailleurs. Plus sérieusement, et preuve que le groupe de Thrash n’a finalement pas oublié ses racines, le titre « One Of These Day » a même ajouté sur la compilation « 79 Revisited » sur l’initiative de Lars Ulrich.

Pour l’histoire, le groupe se forme au siècle dernier (ça fait toujours mal de dire ça, mais vous y appartenez…), plus précisément en 1979, à une époque où des musiciens post pubères, appelés « Metalleux », essayent de casser l’ordre musical établi en Angleterre. A coup de cheveux longs et de riffs acérés, il tente de bouter une race à crêtes désormais quasi éteinte, appelée « Punk », qui, eux même, ont aussi essayé de briser l’ordre établi, mais politique cette fois. Plutôt que de jouer de la musique qui plairait à belle maman, bien conscients que l’Angleterre n’est pas l’Ecosse, contrée de haute misère sexuelle, ils préfèrent lui éclater les cages à miel pour notre plus grand bonheur. Mais leur musique occupe désormais suffisamment les ondes pour que Neal Kay s’intéresse à eux. EMI presse le premier volet de « Metal For Muthas » en 79, délai trop juste pour Trespass qui ne participera qu’au second assaut sorti un an plus tard. Notre groupe sera même privilégié car deux titres y seront retenus, tout comme leurs compatriotes emmenés par la poigne de fer de Mister Harris sur le premier volume. Le groupe prometteur s’éteindra brusquement sur l’initiative des frères Suthcliffe en 1982 avant de reprendre du service 10 ans plus tard, en pleine période creuse, proposant l’album « Head » au style trop éloigné de ses origines, trop répétitif et peu inspiré. « Head » se montrera, en effet, plus proche du courant US et des pointures telles que Vicious Rumours, le tout servi avec une production catastrophique. Bien que l’album passera inaperçu, le groupe ne perd pas son temps, faisant quelques apparitions scéniques jusqu’en 99, année qui marquera une collaboration avec Praying Mantis, Tank ou encore Samson…puis plus rien. Les réalisations suivantes proposeront des versions réenregistrées mais trop peu de nouveau matériel.

Le groupe n’est pas productif, et il faudra attendre ce que nous réserve ce « Footprints in the Rock » : suite du mitigé « Head » paru il y a 25 ans ou digne successeur du très bon « Through the Ages », sorti il y a bientôt 40 ans et dont « One of These Days » avait largement les moyens de tailler la pige aux productions les plus en vogues de l’époque ? La maturité aidant, il faut voir si cette nouvelle production a un goût de revanche, de nostalgie, ou simplement de réchauffé…

Et pour réchauffer l’atmosphère, quoi de mieux que du riff bien posé et déterminé ramenant à cette époque bien reculée des 80’s. Des riffs qui ne souffriront pas de comparaisons hasardeuses et totalement anachroniques, montrant que Trespass est de retour avec « son » style, celui estampillé NWOBHM Appellation d’Origine Contrôlée. Et ce savoir-faire se retrouve dès les premières notes de « Momentum », vintage, avec ce son profond de batterie et de caisse claire comme on n’en fait plus, une guitare à la fois rugueuse et dénuée d’effet. La recette semble simple : une pelle électrique, un câble et un ampli à lampes probablement doté d’un onzième cran au potentiomètre de volume et c’est parti… On croirait presque que le père Sutcliffe et son acolyte Fawcett iront jusqu’à vous accompagner à la tombe. La voix de Sutcliffe est surprenante, saturée dans les bas medium et d’une virilité qui vous ferait presque oublier les mezzo-sopranos qui marqueront de manière indélébile les prochaines décennies.
Faire un album basé sur la vitesse ne sera pas le gage d’un retour réussi, il faut des idées et de la variation rythmique, ce que le combo mettra en avant dès le second titre « Be Brave », un peu plus lent et lourd, chargé de twin guitars. Un titre dévoilant un côté épique, déterminé à reprendre la première place du podium usurpé… « Beowulf and Grendel » plante un nouveau décor, gardant un côté épique, mettant en avant un superbe jeu de basse, et osant surtout s’aventurer vers un côté beaucoup plus US, assez déroutant pour un groupe Britannique. Après une intro qui n’est pas sans nous rappeler un certain « Chasing The Storm », le titre se voit gratifié de magnifiques soli partagés entre nos deux compères, garant d’un savoir-faire mélodique qui a su traverser les modes. Des titres Heavy, martiaux, martelant un Metal pur, l’excellent « Dragon In The Mist » enfonce définitivement le clou d’une simplicité et du côté direct le rendant terriblement efficace.

Passés les bons moments que nous ont remémorés les premiers titres, ainsi qu’un « Mighty Love » et ses sonorités typiquement anglaises, le reste de l’album montre un retour en demie teinte, entre « The Green Man » trahissant un manque d’inspiration, marqué par des chorus et des lignes trop similaires, et la carte sudiste, teintée d’influence 70’s ayant pris un sacré coup de vieux dans le calme « Music of the Waves ». Ce dernier est largement dispensable, mais comme il se situe à la moitié de l’album, il en casse la linéarité, permettant d’ouvrir pour « Prometheus » dont l’utilisation de bootleneck le rend malheureusement défraîchi. « Little Star » clôturera l’album avec ce synthé emphatique se voulant entraînant, possédant le même coté synthétique et naïf que les premières œuvres dans lequel il fait de timides apparitions quelques décennies auparavant.
Voici un skeud qui ne redore qu’à moitié le blason de cette formation très prometteuse à l’époque mais malheureusement trop peu présente pour pérenniser son œuvre. Nous sommes loin du bidouillage mélodique, des arrangements complexes et d’une volonté d’innover, le groupe reste dans son univers celui du Heavy Metal traditionnel, directement encré dans la lignée de la première démo. Auréolé par une bonne production, ce « Footprints in the Rock » n’est pas la sortie de l’année, mais il devrait vous convenir si vous écoutez inlassablement les premiers Maiden, Praying Mantis ou des perles oubliées telles que Badge, Trojan ou encore Black Rose. Mais ce « Footprints On The Rocks » pourra difficilement faire sortir Trespass de l’ombre qui l’emprisonne depuis 25ans.

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