Il y en a qui ont tout compris.
La plupart des combos qui sombrent dans les pseudos Revival en vogue depuis quelques années sont pour la plupart de simples copies d’autres groupes issus de générations antérieures. L’apport de l’enregistrement numérique qui permet à n’importe qui de sonner comme n’importe qui justement, a enlevé une bonne partie de ce qui faisait l’intérêt de la musique, il y a encore quelques années, c’est à dire une âme, une personnalité, une patte reconnaissable entre mille.
Vanderbuyst est un groupe Hollandais qui nous gratifie d’un album par an (comme ses idoles des années 70) et
Flying Dutchmen est leur troisième opus.
On passera rapidement sur l’artwork, épuré au possible avec une simple photo des trois musiciens du groupe. C’est peut être d’ailleurs mieux ainsi, le groupe privilégiant la musique aux à-côtés du marketing pas toujours folichons.
Le son de ce
Flying Dutchmen est parfait. On entend tout, on comprend tout, il est d’une limpidité exceptionnelle. Et on est loin des superproductions Hollywoodiennes qui pullulent par palettes de 12 dans les bacs depuis un moment. Les instruments sont bien distincts et le mix donne un rendu au top.
Le format des morceaux oscille entre 3 et 5 minutes et ceux ci vont toujours à l’essentiel.
Pas d’intros aux bruitages à faire péter les enceintes, de multi-couches de multi-pistes de multi-instruments plaqués les uns sur les autres, juste une basse, une guitare, une batterie et une voix. L’essentiel on vous dit.
Si vous aimez
Thin Lizzy,
UFO,
ZZ Top,
Scorpions,
Whitesnake ou encore
Accept,
Raven et consorts, alors restez ici avec nous pour savourer ce moment de pur bonheur.
Car chaque morceau de cet album est un hommage au
Hard Rock de la fin des années 70 et du début des années 80, chaque nouvelle écoute nous fait penser a des myriades de bons groupes dont la plupart ont usés des générations de Walk Man et autres diamants de platines vinyles.
On attaque l’album avec un titre au tempo rapide, Frivolus Franny parfait croisement entre
Accept et Ufo. On remarquera au fil des titres que le groupe varie beaucoup les tempos et ce, quelquefois même à l’intérieur des titres (Waiting for the
Night, Give Me One
More Shot).
On retrouve un zeste des gimmicks de
ZZ Top dans les soli (Waiting in the
Wings). ou du Michael Schenker (auquel il est beaucoup fait allusion sur les albums précédents).
Mais peu importe à qui on peut les assimiler ces soli, ils sont toujours extrêmement bien calés et gorgés d’un feeling à toute épreuve. La technique n’est pas mise de coté, loin de là (
In Dutch, Johnny Got Lucky, Waiting in the Wing), et c’est la combinaison de tout ça qui donne ce cachet unique au jeu de Willem Verbuyst. Pour Johnny Got Lucky et Waiting for the
Night, Selim Lemouchi (The
Devil’s
Blood) viendra d’ailleurs filer un petit coup de manche à ses potes.
On quitte un peu les rivages du
Hard Rock pur de temps en temps pour s’aventurer vers un Heavy classieux sans fioritures, intense et rapide (Tears
Won’t Rinse, Waiting in the
Wings).
Les parties acoustiques sont un régal. L’intro de Give Me One
More Shot en est le parfait exemple. Je sens qu’on va crier au scandale pour la comparaison mais on aurait aisément pu la retrouver sur un opus de
Led Zeppelin, la voix éraillée en plus. Comme pratiquement tout le titre que l’on pourrait qualifier de ballade si l’emploi de ce mot ne signifiait pas mièvrerie à cent balles ou piège à gonzesses dans les boums du samedi après midi. Une belle réussite pour un morceau dont on redoute généralement l’arrivée dans nos oreilles chastes et fragiles.
Certains passages peuvent se rapprocher (de loin) de la mouvance «
Hard Fm» type
Foreigner ou
Survivor survitaminé au vu des rythmes utilisés, voir «dansant" comme le décrit lui même le groupe (The
Butcher’s
Knife,
In Dutch). Et c’est à
Ozzy Osbourne qu’on pensera bien fort pour la rythmique enlevée de
Never Be Clever, Cover Metalisée du titre d’Herman Brood, considéré comme la plus grande Rock Star Hollandaise et qui finit par se suicider en se jetant du toit de l’hôtel Hilton à
Amsterdam. Ou encore a
Black Sabbath, dont c’est inspiré
Vanderbuyst pour Lecherous et
Thin Lizzy pour le morceau Final, Waiting for the
Night.
Le chant est comme tout le reste, à la hauteur de ce qu’on pouvait espérer sur un album comme
Flying Dutchmen. Il est varié, avec des lignes mélodiques toujours placées au micron près, sans envolées intempestives et inutiles. Pour le morceau
Flying Dutchman, nul doute que le refrain aux allures FMisantes (Asia par exemple) vous taraudera l’esprit pendant un bon bout de temps avant que vous ne réussissiez à vous en débarrasser.
Les choeurs font bonne figure aussi avec un bémol sur Waiting in the Wing quand même ou une ou deux lignes d’accompagnement laissent à désirer.
Le plus gros reproche que les détracteurs de
Vanderbuyst et de cet opus pourront faire, c’est de lui reprocher de n’avoir rien inventé. Rien ne se perd tout se transforme comme on dit et c’est ici effectivement le cas.
Mais une chose est sûre après écoute de
Flying Dutchmen, c’était mieux avant.
Quand on voit une bande magnétique qui tourne (pas qui décore), une Roland Echo 201 et autres subtilités, ça annonce tout de suite la couleur : OLD SCHOOL !
M'en vais écouter ça de plus près.
Merci pour la kro ;)
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