« Fly to the Sun » est le second opus du groupe conduit pas l'hispanique Jordi
Sandalinas. Si la renommée de son jeu de guitare aurait à elle seule titillée ma curiosité, la notoriété des membres qu'il a choisi comme compères impose pratiquement l'écoute. Jugez plutôt : Rick Altzi (
At Vance) prend place derrière le micro ; Patrik
Johansson (
Yngwie Malmsteen) s'occupe des futs ; Mick Cervino (Blackmore’s
Night) gère la 4 cordes et les claviers sont assurés par Elias Holmild (
Dragonland). Histoire de pousser le bouchon un peu plus loin, Jordi se permet d'inviter 2, 3 potes pour poser quelques notes par ci par là. On retrouve notamment
Chris Caffery (
Savatage),
Derek Sherinian (
Dream theater) ou encore un de mes héros, le grand Andy LaRocque (
King Diamond), qui se charge en plus de la production... La température est donnée, voyons si le mal est contagieux ...
Au vu de ce line-up de fou, l'auditeur moyen que je suis s'attend forcément à quelque chose de géant, et, de ce fait, la première écoute m'a laissé un arrière goût de « Ben y se sont pas foulés ... ». Le heavy mélodique proposé par
Sandalinas sonne bien mais manque souvent de niak et reste très classique. Une fois la douche froide passée, les écoutes suivantes permettent finalement d'adhérer aux compositions et de les apprécier à leur juste valeur : le paysage musical proposé est étendu puisqu'il propose des titres rapides (« Fly to the Sun »), des mid-tempos (« As the rain falls ») sans oublier les ballades (« Shadows in the rain »). Les chansons dévoilent souvent des structures assez simples mais possèdent quasiment toutes des riffs gras et bien appuyés qui sont franchement efficaces ; les morceaux « caméléons » proposant des accélérations convenues et totalement infaillibles sont aussi de la partie (« Bad dreams », « The healer talks »). Même si certains titres paraissent plus faibles de part leur côté un peu trop « déjà entendu » (« Double cross », « Ring of fire »), il reste néanmoins des chansons remarquables comme « The healer talks » dont la première partie, qui semble avoir été empruntée au répertoire de Bruce Springsteen, cache une fin bien plus péchue, dévoilant complètement le talent de Rick qui donne tout ce qu'il a dans le ventre, et croyez moi, il en a le bougre ! J'irais même jusqu'à dire que je le trouve peut-être plus à son aise dans ce registre que dans celui d'
At Vance : sa voix écorchée arrive à donner une ampleur et une puissance incontestable aux morceaux de
Sandalinas, surtout lorsque ces derniers montent en puissance.
Quel que soit le titre choisi, les guitares sont toujours appliquées et aucun solo n'est à jeter. Jordi et ses amis assurent bien leur rôle de guitaristes-héros en nous pondant des parties musicales franchement inspirées, parfois même remplies de feeling (« Shadows in the rain »).
Rien à redire concernant la production qui est de bonne facture et offre un son très actuel, apportant incontestablement un plus au rendu final.
Pour conclure, même si cet album manque un tantinet de caractère et ne va pas à lui seul révolutionner le monde de la musique, il reste quand même agréable à l'écoute, arborant fièrement mélodies imparables, riffs puissants et solos destructeurs, le tout soutenu par un sacré frontman qui ne ménage pas sa monture.
A consommer sans modération jusqu'à la disparition des rougeurs !
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