Fleur de Soufre

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16/20
Nom du groupe Gholes
Nom de l'album Fleur de Soufre
Type Album
Date de parution Janvier 2001
Style MusicalDeath Mélodique
Membres possèdant cet album9

Tracklist

1. Who Would Die for Me ?
2. Lost in My Own Dream
3. Dried Up Tears
4. In Quest of Sea
5. Crowdy Street
6. Same

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Gholes


Chronique @ TasteofEternity

24 Décembre 2018

La Secte des Gholes

Si je vous disais que Gholes est né le lendemain d’une beuverie sans nom comme on en a tous connu, marquant la rencontre inattendue entre Fred et Charlotte, au cours d’un jam mémorable. Difficile d’envisager meilleurs auspices, qui plus est à Montpellier, au soleil, proche des groupes Kalisia et Fairlight, que demander de plus en cette année 1995. Projet personnel monté par Fred (Hegemon…) et Charlotte, Gholes passe par la case démo avant de se lancer dans le grand bain, et sort une tape éponyme un an après sa création en 1996, puis une seconde, Songe en 1998, se donnant les moyens de compos abouties et d’un visuel à la fois atypique et identifiable, nous y reviendrons. Six ans après sa création, Gholes sort son premier album Fleur de Soufre sur Thundering Records, partenariat 100% français pour le coup, et va littéralement balayer ses premiers essais pour proposer une nouvelle approche dans un paysage metallique français alors en plein renouvellement.

Gholes, c’est avant tout une synthèse de tempéraments, influences, styles, chants, et compositions à la fois respectueuse de chacun des membres qui compose un collectif à part entier tout en débordant du cadre de chaque individualité. Car si nous avons présenté Fred et Charlotte, il est nécessaire de s’attarder sur le reste du groupe, à commencer par Tamatoa, batteur tahitien, adepte autant du metal que des rythmes tribaux, quant à Olivier (guitares), il a été formé à l’école classique, quand Nicolas (claviers) et Florian (basse) ont fait leurs armes dans le jazz. Et pour finir Fred, la tête pensante et le leader du projet ne fait qu’en rajouter encore une couche à travers ses influences de musique de film telles que Danny Elfman, Angelo Badalamenti, ou encore David Lynch. Mais en matière de metal s’il y a bien une référence qui fait autorité pour tous, c’est Death. Le groupe est excessivement attaché à l’oeuvre de Chuck Schuldiner, et on les comprend d’autant plus qu’à la date de sortie de Fleur de Soufre, ce dernier a quitté ce bas-monde il y a tout juste un mois laissant un vide immense derrière lui.

On pouvait craindre le pire finalement devant un tel agrégat de personnalités et d’influences, mais Fleur de Soufre évite de sombrer dans un bordel sonore inaudible et hermétique à souhait pour nous proposer un album équilibré à la croisée des chemins entre le Spheres de Pestilence, le Symbolic de Death et le Unquestionable Presence d’Atheist pour composer un death personnalisé à la fois mélodique, atmosphérique et puissant. La production choisie souligne avec netteté la présence de chaque instrument même si les claviers et les guitares se taillent la part du lion, basse et batterie assurent une ligne de défense convaincante, quant à Charlotte, son growl n’a rien à envier à celui de ses confrères masculins et rappelle furieusement celui d’Angela Gossow dans Asmodina, quand elle s’exprimait alors sans effet, ni écho pour parasiter une présence unique en son genre. L’ensemble sonne clair, aéré et live ce qui apporte une fraîcheur et une texture qui rappelle l’école jazz, là où les groupes de l’époque s’attachent à sonner gros, privilégiant la rythmique au mépris du reste. Chacun des 6 morceaux est aisément identifiable mais on s’attardera particulièrement sur le quatrième In Quest of Sea, déjà présent sur la seconde démo Songes dans une version à la production perfectible en particulier sur le mixage de la batterie, et qui représente le sommet de ces 33 minutes de travail d’orfèvres. Composé instrumentalement par la paire de guitaristes, Fred et Olivier, les paroles étant à mettre au compte de Charlotte, répartition que l’on retrouve sur l’ensemble de l’album à quelque chose près, savant mélange entre technique et rapidité d'exécution, le travail sur les guitares est simplement envoûtant à partir de 1.25 puis une nappe de claviers vient aérer et adoucir un équilibre exceptionnel entre lignes mélodiques et growl puissant, secondé par un chant clair sorti de nulle part qui finit d'emporter l'adhésion de l'auditeur sur la performance vocale de Charlotte.

Un mot pour finir avec la pochette, vraiment très atypique pour le style de musique proposée, très… très… colorée, pour ne pas dire bigarrée, elle est signée Hippo, un artiste montpelliérain qui a tapé dans l’oeil du groupe, et encore le mot est faible à partir de la démo Songe. Il habille depuis toutes les sorties du groupe conférant une identité visuelle à Gholes que nul autre groupe sur la scène lui disputera, ou alors de loin comme Carcariass et son Sideral Torment, il y a des partis-pris qui avec le temps se révèlent quelques peu ambitieux, mais cela n’enlève rien au talent de ces deux groupes français de qualité indiscutable.

2 Commentaires

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largod - 24 Décembre 2018:

Un titre de chronique et un début de texte qui rappelle de bons souvenirs. Merci Art

samolice - 25 Décembre 2018:

Merci pour la chro Arth'.

Comme ce disque doit bientôt repasser sur ma platine, ton texte me permet de savoir à qui j'ai ici affaire. Très intéressant pour le novice que je suis.

Puisque tu évoques Fairlight, je me demandais quelles sont les "différences" principales que tu entends entre ces deux formations sur ce "Fleur de Soufre" et sur "Le bal des Eternels"?

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