Aux Etats-Unis, le Defcon (Defense readiness Condition) désigne le niveau d’alerte des forces armées, allant de 5 (niveau le plus bas) à 1 (niveau le plus haut).
Pas étonnant que le quatuor de Chicago ait choisi ce nom de groupe, dans la mesure où il officie dans un metal influencé par les conséquences d’une guerre nucléaire destructrice.
Pour mettre en place une ambiance post-apocalyptique, pessimiste au possible et aux relents futuriste, Defcon se lance dans un cyber metal extrême, noir, froid et inquiétant. Il emmène l’auditeur sur des terres complètement désolées, ravagées de long en large par la guerre. L’homme doit survivre et faire face à des nouveaux dangers.
L’introduction « Radio
Silence » nous met alors dans le bain avec ces samples de vent et de radios. Les quelques notes à la guitare instaurent un climat lourd et pesant avant d’enchainer sur un «
Retch in
Pain » torturé où la rythmique, le chant rageur et l’enrobage électronique sont maître. Les riffs ne sont qu’en arrière plan sur ce titre et Defcon montre qu’il ne s’inspire pas que du metal. On retrouve ainsi de la musique purement industrielle, de l’agrotech ou de l’EBM mêlés aux guitares sur certains morceaux, comme « Last Chance », « Exposure » ou « The Communist ». Mais c’est évidemment cette atmosphère prenante et apocalyptique qui règne tout le long. Les notes aux claviers sont bien choisies, proposant à la fois des moments futuristes mais aussi des moments inquiétants.
Les titres les plus metalliques sont carrément destinés à tous les amateurs de SF pessimiste. Ceux qui ont joué à la série de jeux vidéo
Fallout seront conquis par « The
Road » qui alterne passage atmosphérique et passage cyber destructeur, ainsi que chant clair et chant rageur. C’est mélancolique et désespéré à souhait et on peut aussi penser au livre et film du même nom. Nul doute que Defcon s’inspire de toute cette culture SF, mais la plus décadente. On le voit sur «
Black Flame » qui accélère le rythme et lance des offensives de riffs plus black dans l’esprit, ou « The Flood », aux sonorités plus malsaines.
«
Flat Black Philosophy », c’est le son de l’apocalypse, la musique du désespoir et de la solitude, le chemin vers un no man’s land terrifiant. Defcon livre un album passionnant, jouissant de nombreuses influences qui enrichissent les morceaux. Un album cyber noir et décadent passé inaperçu mais totalement immersif.
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