Encore un groupe de thrashmetal allemand ! Le quidam qui lira ces quelques lignes pourra toutefois constater qu'à l'instar d'
Holy Moses, le combo est mené par Lisa "Gorgeous" Minet, qui officie au micro, conférant une accroche commerciale évidente (ou un repoussoir, c'est selon) à
Dying Gorgeous Lies, signé chez
Massacre Records.
Musicalement on est toutefois assez loin du revival thrash,
Dying Gorgeous Lies fait le lien entre l'énergie allemande de
Tankard (par ses rythmiques, ses chœurs virils, son sens de l'accroche et la simplicité des titres),
Arch Enemy (par ses riffs carrés et typiquement mélodiques, mais aussi par certaines structures), voire
Holy Moses (Sabina Classen fait des émules sur le tard). Si on s'amuse au jeu des comparaisons (qui ne sont pas forcément raison), le groupe allemand
Cripper, mené par une chanteuse aussi, n'est parfois pas loin non plus.
Le cadre posé, voyons plus précisément le contenu : D'entrée, le "hit" du groupe, qui est aussi le titre éponyme, surprend par son caractère prenant.
Riff implacable, chant éraillé qui suit les lignes mélodiques, couplets et refrain réussis, break et pont agressif, sans doute le meilleur morceau, et on se prend à rêver du groupe qui réunirait à la fois les fans du
Holy Moses de "World Chaos" et ceux d'
Arch Enemy et du death mélodique en général. Morceau digne de figurer dans n'importe quelle TDK 90
Chrome, ou Mp3, c'est selon (voir le clip ci-dessous pour se faire une idée plus précise).
Malheureusement, et passé un très bon "Rise
Again" qui suit, au riff introductif qui combine énergie folk et furie thrash, le soufflé retombe quelque peu. Quel dommage, car ces deux premiers titres fleuraient bon le carton intégral. Mais, malgré des passages solides (les riffs majoritairement réussis - ce qui est déjà ça -, des morceaux assez distincts les uns des autres, des refrains fédérateurs, et une énergie bien retranscrite) l'album tourne un peu à vide, faute à des titres moins marquants ("Wipe
Out Yourselves", ou "Suppressing
Fire" malgré un refrain entêtant réussi). Dans le même ordre d'idée,
Dying Gorgeous Lies possède de bonnes idées (le thrash limpide réussi de "N°759", assez jouissif et qui fait penser à un
Kreator récent, le pont mélodique du bon "Join My
Hate"), mais ne convainc pas sur la durée, avec des passages convenus ("Schein", creux et cliché) en parallèle empêchant de souscrire complètement à l'album, à regret.
Alors, du très bon (un peu), du bon (parfois) et du passable (parfois aussi) tout au long de ce "First World
Breakdown" inégal. Entraînant et mélodique, il est toutefois un bon représentant d'un certain thrash mélodique, ni moderne, ni old school, et pourra plaire grâce à des capacités de composition qu'on devine réelles. C'est en tout cas un groupe qui méritera toute l'attention requise,
Dying Gorgeous Lies sachant séquencer un album, comme en atteste le final "
United", à beugler en rappel de concert. Espoir à suivre, sans mentir.
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