BLASPHEMATOR. D’emblée le nom de cette formation montpelliéraine évoque le black/death bestial et occulte d’un
Blasphemy ou d’un
Black Witchery. Grossière erreur tant pour les adeptes de masques à gaz et cartouchières que pour les fans de black/death metal à la suédoise mid 90’s.
En effet le combo formé en 2007 délivre sur «
First Blasphem », sa première offrande autoproduite, une musique aux fortes réminiscences
Dark Funeral dans ses aspects les plus extrêmes. Néanmoins le groupe ne verse pas dans l’orthodoxie la plus stricte et laisse percevoir par endroits des influences plus variées qu’il n’y paraît de prime abord (
Dawn,
Dissection,
Necrophobic,
Belphegor). Si le propos est donc foncièrement Black metal avec ses riffs assassins en aller-retour bien sentis, dégageant une ambiance lugubre indéniable à la manière de l’ouverture du titre éponyme de l’album «
First Blasphem » (qui a dit
Secrets of the Black Arts ?), Blasphemator use de breaks variés tout au long de ces 5 titres afin d’apporter plus de poids et de lourdeur à ses compositions à l’instar de «
Skin’em » et l’ultra efficace « Buried » aux fulgurances et colorations plus death/black par endroits, propices au headbanging sauvage.
Nos maniaques de l’Hérault ont donc visiblement un talent certain dans l’écriture de riffs pancartes idéalement taillés pour le live mais également pour plonger l’auditeur dans un état de transe extatique par le biais de riffs et arpèges saturés plus occultes et lancinants (
Dunwich ; Facing the
Apocalypse). Ajoutons à cela une maîtrise exemplaire tant rythmique - avec un couple basse/batterie précis et appliqué et des guitares tranchantes à souhait – que vocale par le biais d’un maître de cérémonie à la palette riche et expressive ( vocaux criards, growls et même quelques passages plus clairs).
« Mais alors pourquoi si peu de bruit autour de cette formation ? » me direz-vous.
Et bien autant les aspects black metal, black/death, l’exécution sans failles font partie des forces de Blasphemator, autant la trop grande richesse du riffing et ses multiples breaks peuvent parfois dérouter l’auditeur par manque de cohérence, se révélant ainsi la faiblesse des natifs du 34. Nos blasphémateurs gagneraient donc à écourter quelque-peu leur propos en l’amputant de quelques breaks ou riffs maladroits (
Dunwich).
En conclusion nous tenons là une démo de très bonne facture, dont j’apprécie la richesse rythmique, l’atmosphère et la maîtrise affichée. Avec
Zoldier Noiz et Blasphemator la capitale de l’Herault peut désormais se vanter de posséder en son sein de dignes représentants du metal extrême local.
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