Liste des groupes Thrash Metal Dyoxen First Among Equals

Dyoxen, groupe canadien à l'instar des compatriotes Sacrifice, DBC ou Voivod, pour les plus connus, sort en 1989 son premier et seul album. Il se trouve réellement disponible en France à l'époque sur Active Records/Music For nations.

Instrumentalement très riche, le disque ouvre sur le thrashy titre éponyme, mélodique, varié et frais. Sur un tempo globalement speed à rapprocher des premiers efforts d'Agent Steel, Dyoxen enchaîne ses boucles et soli de façon fluide, ce qui est très agréable à l'oreille. Les idées et autres plans mélodiques se succèdent, tant au niveau des guitares que vocalement. Les musiciens, tous excellents, ne versent pourtant pas dans la démonstration, mais on ne peut qu'être séduit par tant de dextérité somme toute au service des chansons, dans l'esprit du troisième Deathrow "Deception Ignored" avec qui les ressemblances sont ici marquées. Bret Stacey, le soliste, abat ainsi un boulot remarquable aussi bien dans ses interventions mélodiques que dans la rythmique quasi-virevoltante, aidé en cela par le guitariste/chanteur Michaël.

Le chant de Michaël Sanders, justement, se rapproche d'un Mark Osegueda (Death Angel) jamais énervé, mais toujours juste, et qui correspond bien au ton musical du groupe. Le son est typiquement canadien, précis, clair (ah ! ces soli cristallins !) mais pas trop puissant, altérant ainsi quelque peu au passage l'impact des morceaux.

Mention aussi au bassiste, Steve Sinclair, dont on entend distinctement l'instrument et qui joue un grand rôle dans les breaks et autres changements de rythmes. Bref, ça joue ! On n'en attendait pas moins des canadiens dont le côté technique des groupes cités en introduction a toujours été prépondérant.

Cependant, si les morceaux s'enchaînent avec un plaisir à l'oreille intact, si le côté mélodique du groupe est attachant, si le titre "Overcome" avec son instrumental en introduction "Abuse", est bien carton avec son solo de toute beauté, il manque à Dyoxen des titres réellement mémorisables, tant le fait de retenir des morceaux sera délicat. Le syndrome du thrash de qualité mais passe-partout n'est pas loin, et c'est dommage car les (bonnes) idées du groupe auraient mérité plus de constance/persévérance.

J'arrêterai maintenant mes quelques lignes, mais comment ne pas parler d'un "Contaminated", dernier morceau de l'album, clairement au-dessus du lot, plus simple, plus thrash, plus direct, et au final le meilleur morceau du disque avec son fabuleux break tournoyant après les deux premiers couplets, et son début typiquement Bay Area. Si le groupe, laissant ainsi une impression d'inachevé lors des dernières notes, avait pondu toutes ses chansons dans cette veine, nul doute qu'un successeur aurait pu voir le jour, et que la carrière du groupe en aurait (peut-être) été changée...


13/20