A une époque où les combos foisonnent et se heurtent aux maisons de production réticentes à les faire signer pour cause de crise économique, l’histoire de la formation de
Fires of Babylon mérite d’être contée. En effet, impressionné par les réalisations précédentes de Lou St Paul (le formateur de
Winters Bane en 1990, guitariste et accessoirement claviériste), le label bien connu
Metal Heaven lui a tout simplement demandé de leur concocter une galette de
Metal typique années 80… Sacrée démarche ou les rôles inversés ne peuvent que nous surprendre…
Pour ce faire, et après avoir accepté bien évidemment, notre lauréat a su s’entourer de musiciens qui sans être des pointures de renommée planétaire, n’en demeurent pas moins caractérisés par la technique, l’excellence et le feeling…
Le batteur Robert Falzano (
Annihilator,
Shatter Messiah) et le bassiste Kelly Conlon (
Death,
Monstrosity), surprenants dans un tel line up vu leurs antécédents, filent ainsi un coffre, une caisse d’enfer au mur sonore rythmique. Pour être explicite, ce coté énorme est renforcé par une production typiquement Us ou l’on burine sur les médiums, contrairement au vieux continent ou l’on privilégie plutôt l’amplitude de ce son. Un bon Christian/White metal au résultat; compact et homogène, rehaussé de riffs saillants, énergiques et de soli guitaristiques très pro d’une part ; et de claviers additionnels très réussis d’autre part comme sur « Devilution ».
Les compositions, classiques et bien ficelées souffrent cependant d’un manque d’originalité criant, et le combo semble manquer de personnalité (ou plutôt la rechercher…), ce qui peut paraître légitime pour un patchwork accouchant d’un premier opus. Certains titres tirent ainsi vers du
Judas Priest «
Lazarus Rising », d’autre vers du Queensryche « Revolution Coming » ; mais pour schématiser un peu plus, tout cela tend vers du
Stryper plus burné…
Heureusement, ce regret au niveau créativité des compositions est atténué par la prestation vocale de
Rob Rock. Celui-ci, ayant déjà officié avec Impelliterri,
Warrior,
Axel Rudi Pell…, et ayant à son crédit 4 albums solo (
Rage of creation,
Eyes of eternity,
And holy hell,
Garden of chaos) rehausse nettement l’appréciation d’ensemble. Un chant puissant, agréable quoiqu’un peu linéaire, et conférant à cette galette un coté réellement appréciable. Certains titres arrivant même à pouvoir rentrer dans la catégorie des morceaux qui tuent : Le « Falling to pieces » inaugural, le « Devilution » le suivant, ou encore un «
Lake of fire » exacerbé…
Rien de bien original en conclusion, mais du travail de pro hautement qualifiable, qui réjouira tous ceux qui comme moi restent adeptes du Heavy metal Us des eighties…
14/20 -METALPSYCHOKILLER
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