Twilight of The Gods, que voilà un nom parlant pour beaucoup de métalleux notamment chez le fan de black épique ou de « viking » metal.
En effet, le fameux album de
Bathory sorti en 1991 et son morceau éponyme d'un petit quart d'heure, font partie des albums entrés dans la légende, et c'est bien en hommage à cette légende que s'est formé ce groupe qui à la base était censé n'être qu'un cover-band du projet de
Quorthon, afin de porter certaines de ses œuvres en live.
Petit Historique: en 2010, la tournée Heidenfest annonce en tête d'affiche un groupe « surprise » qui s’avérera n'être rien d'autre qu'un cover-band de
Bathory, nommé
Twilight of The Gods, pour célébrer les 20 ans de l'album
Hammerheart. Si artistiquement, la performance sera méritante, l'accueil réservé sera plutôt mitigé, d'une part par le décalage avec les groupes festifs folk habituels présents sur l'affiche avant eux (
Ensiferum,
Equilibrium,
Heidevolk et
Swashbuckle) et probablement aussi par la setlist mettant en valeur les albums plus black («
Hammerheart » et «
Blood Fire Death ») au détriment du «
Blood on Ice » dont les titres auraient été probablement plus adaptés au contexte.
Pour autant, il ne s'agissait pas d'une meute de jeunes loups ambitieux et pistonnés, mais bien d'artistes confirmés avec un line-up remarquable avec des membres connus pour des multiples projets, avec en tête d'affiche l'excellent batteur Nicholas Barker (
Lock Up,
Brujeria, ex-
Dimmu Borgir, Cradle of
Filth et une kyrielle d'autres), Rune Eriksen plus connu sous le nom de
Blasphemer, ancien guitariste de
Mayhem et également membre d'
Ava Inferi et
Aura Noir, Allan Averill aka Nemtheanga, la voix de
Primordial et de plusieurs autres projets (
Blood Revolt,
Dread Sovereign ayant pris le relais de
Void of
Silence) ainsi que les moins connus mais tout aussi expérimentés Patrik Lindgren à la guitare et Frode Glesnes à la basse, respectivement leaders de
Thyrfing et d'
Einherjer. Aussi lorsque quelques temps plus tard, ce line-up décide de passer le cap ensemble d'écrire leur propre morceaux pour les enregistrer et les défendre en live, il y avait quelque chose à la fois intriguant et alléchant dans la nouvelle et lorsque l'objet sortit sous la bannière de Season of
Mist, il méritait une oreille attentive.
En fait du projet-hommage à
Bathory attendu et contrairement à ce que le projet initial et le background des musiciens aurait pu faire penser, nous aurons plutôt ici à faire à un album de heavy metal, de ce heavy épique comme ont su le faire
Manowar (sans nul doute le premier nom qui sera évoqué à la première écoute),
Dio voir Iron Maiden et
Judas Priest, en tout cas bien plus qu'une random-tentative de pondre un nouvel «
Hammerheart » ou «
Blood on Ice » par de nouveaux vikings-wannabes, même si on ne rappellera jamais assez qu'une bonne base heavy était bien présente dans l'oeuvre de
Quorthon (pensons à «
The Sword » par exemple). Ainsi pas de bruitages de chevaux ni de vent, pas d'interludes acoustiques, juste du vrai riff heavy bien tranchant à la pelle, à l'image de l'introduction rageuse du premier morceau «
Destiny forged in
Blood ».
Les musiciens ne sont pas des jeunots et on aurait pu penser tout connaître d'eux, mais pourtant ils parviennent à surprendre sur cet album, avec un son qui est tout sauf une synthèse des différents registres habituels des musiciens. La voix de Nemtheanga notamment qui n'est jamais montée aussi haut et qui, si son registre mélancolique habituel transparaît parfois, évoque bien plus souvent Ronnie James
Dio ou
Halford avec une technique de vrai chanteur de heavy aux hurlements aussi bien aigus que sentis. De même, la distorsion et la dissonance sera peu de mise dans les jeux des deux guitaristes étonnamment d'ailleurs quand on pense à
Blasphemer, strictement rien à voir avec un « Ordo Ad Chao » par exemple avec de beaux soli qu'Iron Maiden n'auraient pas rejetés. La basse est très audible et bien mise en avant ce qui est fort appréciable, et en comparaison, le jeu de batterie de Nicholas Barker est un peu plus sur la réserve au niveau du volume sonore, même s'il s'offre quelques envolées et déroulements de toms de fort bon aloi, sans jamais blaster bien sûr, le style ne s'y prêtant pas.
En fait, on a bien à faire à un hommage au heavy des 80's jusque dans les paroles. Étonnant de penser que c'est bien Allan Averill qui a écrit les paroles extrêmement traditionnelles voir frustres et cliché de «
Destiny Forged in
Blood » (« This is our
Heathen Metal Call to Arms. Raise your
Voices and write your destiny in
Blood ») même si sa passion pour l'histoire transpirera par endroits, «
Fire on the Mountain » notamment.
L'influence
Bathory sera présente tout de même notamment sur les fameux chœurs en « Hohoho » par ci par là qui les réchauffent (les cœurs) ou encore sur le mid-tempo final « At
Dawn, we ride » qui pourrait être tout droit sorti d'un «
Hammerheart » avec la voix de Nemtheanga qui n'est toutefois pas du tout celle de
Quorthon, mais qui n'est pas loin de là, le titre marquant de la galette et auquel on préférera clairement les accents épiques du titre éponyme ou «
Sword of
Damocles » et son imparable refrain abordant le sujet de la guerre nucléaire, car oui, pour les plus jeunes,
Bathory ne faisait pas dans le tout-viking comme nombre de groupes par la suite mais abordait également des problèmes plus actuels (regardez les paroles des albums «
Requiem » et «
Octagon »).
Après l'album n'est en aucun cas exempt de tout reproche avec une durée assez courte de 42 minutes quoique pas du tout absurde pour les années 80 (à peu prés la durée du
King of
Metal de
Manowar), peu de titres et quelques longueurs sur « Preacher Man » ou encore le récitatif central de «
The End of History ».
Mais le constat demeure, loin d'être un simple hommage à
Bathory,
Twilight of The Gods nous a pondu un vrai album de heavy, fruit d'un travail de groupe, avec pour objectif de le défendre en live et d'exister en tant qu'entité propre, sans véritable prétention de nouveauté.
Si la forme n'est pas irréprochable et que la mixture proposée n'est pas encore tout à fait aboutie, gageons que les briscards qui composent ce projet, s'il perdure, pourront encore ajouter quelques honorables lignes à l'histoire du metal épique, en toute simplicité.
hum hum hum tu es sûr? parce que " Bathory", " The Return" et " return of darkness and evil" sont les plus extrêmes des albums de Bathory.
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