Troisième album solo après «
Taking the Lead » en 2002 et «
The Leadstar »en 2005 du guitariste bien connu
Elias Viljanen, des finlandais de power progressif symphonique
Sonata Arctica. Véritable groupe culte pour certains, les membres du combo semblent actuellement peiner à renouveler leur inspiration originelle à délivrer des perles à la « Victoria’s Secret » pour se complaire dans des bien trop naifs « Unia », sans rapport avec leur talent et leur potentiel. Son flamboyant guitariste génial, en profite alors pour s’extirper de la nasse et se faire plaisir en se la jouant solo. Officiant aussi au sein de « Mess », et déjà avec le bassiste J.Kainulainen [
Evergrey, ex-
Stratovarius], Elias apparait dorénavant sous son unique étiquette, s’étant délesté des «
Evil Spirit », groupe avec lequel il délivra ses deux premiers opus.
Douze titres composent donc la tracklist diversifiée, mais malheureusement quasiment en totalité instrumentale comme les précédentes, de ce
Fire-Hearted. La trame de cet album restant bien évidemment les lignes de guitares exacerbées et intenses à mi chemin entre du
Yngwie Malmsteen et du
Joe Satriani (sans la facette laxative) car notre Elias fait partie de la race des Shredder. Tels des Chris
Impellitteri ou Roger Staffelbach ; virtuosité, recherche, rapidité, sont mises au service de compositions foncièrement appréciables et n’étant pas desservies par le sceau de la technique dont l’effet néfaste est bien souvent d’occulter la mélodie par des démonstrations pouvant tendre jusqu’au rébarbatif. Oscillant entre « Catchy » et plus pèchu, le ressenti se voudra agréable et immédiatement assimilable quoique le dernier tiers des titres proposé s’avérera plus quelconque car trop convenu et déjà tellement entendu.
Bien sur des réminiscences de
Sonata Arctica se feront sentir –n’oublions pas que Henrik Klingenberg est en guest aux claviers !!!- mais le tout étant nappé d’influences diverses propres à l’inspiration d’Elias. Ainsi, le
Fire-Hearted inaugural et éponyme à l’album, en sera l’archétype tant il suintera les papys géniteurs du big rock, les
Van Halen. L’ombre omniprésente d’Edward plane sur le jeu d’Elias et on s’attend à tout instant à entendre surgir les vocalises du divin
David Lee Roth. Mais l’effet est conquérant et nous saisi suffisamment pour nous mettre en bouche et apprécier le suivant « The
Last Breath Of Love” à l’intro et au break sonnant comme du Moby, avant que la surpuissante voix du dieu Marco Hietala (vous savez celui qui écrase le timbre de voix de la petite gamine Anette dans nightouiche !!!) ne vienne donner à ce titre une dimension énorme.
Sans conteste le meilleur titre de l’album avec comme par hasard «
Kiss Of
Rain » ou le chanteur de
Sonata Arctica, Tony Kakko, se lâchera ; nous forçant à reprendre en cœur un refrain très très typiquement power et nous renforçant dans notre impression qu’il ne manque sur les brulots d’Elias que ceci : Une voix. !!!
Car avec des « Up To Speed » d’excellence, surfant entre un John Lee Hooker au sommet de son art et des ZZ-Top plus barbus que jamais, l’ensemble est excellemment enveloppé de sonorités exacerbées et ciselées, Elias se fait plaisir. Et il nous assène ses dégoulinés ravageurs à la vitesse « Supernatural » ; satellite du titre précédemment évoqué mais en version un peu plus rock. En suivra un balai de plages plus purement esthétiques, planantes et incitant au rêve : « One Tonight », « My Guiding Light » et ses arpèges assez « bof » ou un quasi ambiant en final : « Beautiful
Piece ». Le tout entrecoupé et contrastant avec des morceaux plus flamboyants et épiques comme « The
Triumph » et « Showstopper ». Cette impression de ressac, certainement voulue par le guitariste, ne sera pas à mon sens du meilleur effet et nuira à l’envolée réelle de ce «
Fire-Hearted » qui à chaque décollage verra ses ailes coupées.
Au final, se trouveront donc accolés de l’excellent, de l’appréciable et du mitigé laissant une impression de gout mi figues-mi raisins et un tant soi peu inachevé. Comme si il manquait un ingrédient à l’alchimie délivrée, un liant permettant au talent de compositions d’Elias de donner à celles-ci tout son éclat et toute sa saveur ; un chainon est aux abonnés absent, celui de chanteur. Dommage, car comme en atteste les deux morceaux aux lignes vocales, « The
Last Breath Of Love » et «
Kiss Of
Rain », il en manque peu pour en faire de véritables tueries…
15/20 MPK
Sinon, tu parles de "Victoria Secret" mais ce n'était pas le même guitariste, Elias vient d'arriver dans le groupe, le seul opus qu'il a enregistré sortira à la rentrée...et Unia est tout sauf naif, ce serait même le contraire.
Voilà...au final, je ne sais pas si cet opus vaut le coup...bon mais qui ne sort pas de la masse c'est ça ?
Pour ce qui est de S.A, je regrette l'age d'or du groupe, d'ou mon allusion... Mais tout n'est qu'histoire de gouts et peut ètre qu'Elias relancera la symbiose créative avec the days of grays...
Quant à ce cd, si on a la collection de tous les Malmsteen, je ne vois pas l'intérêt. Par contre, si comme moi vous n'avez pas trop l'habitude des albums solos de guitaristes, ce sera un petit régal. Comme tu le dis, les deux pistes avec du chant son énormes (encore plus celle avec M. Hietala), mais il y a aussi la chanson éponyme, puis Up To Speed, et la géniale Supernatural, l'instrumentale que j'attends sur chaque album, c'est à dire pas démonstrative, mais sacrément bien foutue!
Un bon album, sans plus de prétentions...
Et J'ai en effet tous les Malmsteen en rayon dont la moitié en vynyle...
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