Le quintet picard
Yrzen évolue dans les sphères metal depuis 7 ans déjà.
Plus exactement, c'est sous le nom de Moonwrath que le groupe débute sa carrière, livrant une première démo cinq titres auto-produite en 2008. En 2010, Moonwrath devient
Yrzen et il faudra attendre encore trois ans pour que "
Fimmròt", premier album du groupe (toujours auto-produit) voie le jour.
Comme l'explique très bien le groupe,
Fimmròt signifie "les cinq racines" en ancien norrois et fait indirectement référence aux cinq éléments fondamentaux de la nature. Ceux-ci prennent la forme de cinq colonnes au milieu d'une épaisse forêt sur la pochette de l'album. Rendons d'ailleurs hommage à Florian Ménard qui en plus de la basse et des chœurs s'est magistralement occupé des illustrations du livret.
La base de la musique d'
Yrzen est un black/death teinté de folk metal. A ce compte-là on a le droit à quantité de morceaux épiques et fortement entraînants. Il n'y a qu'à entendre par exemple les refrains de "
Heathen On
Earth" ou "Battlecries", soutenus par des chœurs donnant une dimension guerrière, pour s'en convaincre. De manière générale, sur tous ses morceaux,
Yrzen possède la faculté de toujours trouver une trame mélodique convaincante, qu'elle soit donnée par les guitares, les claviers ou le violon.
A cette base musicale,
Yrzen intègre de nombreux éléments qui enrichissent considérablement sa musique. On note par exemple un goût assez prononcé du groupe pour le symphonique, que ce soit par l'utilisation de violon ou par celle de chœurs (
Yrzen a travaillé avec le Chœur Universitaire de Picardie) qui donnent une dimension assez mystique (voir "
Stormrider"). Le travail des claviers est vraiment excellent et mérite d'être souligné, ceux-ci sont presque omniprésents sur chaque morceau mais toujours dans des touches discrètes et subtiles, sans jamais en faire trop. Ajoutez à cela des soli toujours bien sentis et des parties de guitare acoustique et vous aurez une impression du travail effectué sur l'aspect instrumental.
Yrzen sait enfin bien varier les plaisirs, ne se contentant pas de proposer uniquement des morceaux entraînants et guerriers, qui bien qu'indispensables ne sont pas très éloignés des standards du genre (
Wolfchant ou autre...). On trouvera en effet des titres plus sombres ("The Tale Untold"), mélancoliques ("Snowburied Memories") ou même à la structure presque progressive ("
Stormrider") et un instrumental aussi prenant que judicieusement placé. Dans cette optique, le chant clair apporte une belle dimension mélancolique, venant enrichir le scream black, le growl et les chœurs.
La boucle est bouclée tandis que l'outro de "
Ragnarok" fait le lien avec l'intro de "
Heathen On
Earth" dans cette ambiance forestière et venteuse que n'aurait pas renié
Drudkh.
Yrzen peut se vanter d'avoir proposé un très bon premier album, à la production solide et qui malgré quelques longueurs sur la fin parvient à faire voyager l'auditeur. La voie est toute tracée pour nos cinq picards qui peuvent légitimement espérer s'imposer sur la scène française et même peut-être mieux...
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