Depuis ces dernières trois décennies, de nombreux styles ont vu le jour dans la scène
Metal. La jeunesse et la diversité musicale aidant, énormément de musiciens se sont inspirés des groupes du passé pour explorer de nouveaux horizons et enrichir ce style musical encore très prisé, comme en témoignent les
Evanescence,
Linkin Park,
Arch Enemy et autres
Nightwish ou
Within Temptation.
Pourtant, au-delà d'une grande envie d'innovation, certaines formations résistent encore et toujours à l'envahisseur Emo-
Core-Grunge et ne se laissent pas posséder par la flamme mainstream que trop de groupes ont adopté ces dernières années. L'un de ces combos réactionnaires nous vient tout droit de Bordeaux. Il s'appelle
DementeD et entend bien tout déchirer sur son passage. Des guitares sous-accordées, un chant guttural issu d'outre-tombe, des blast-beats, un son bien lourd et une atmosphère ténébreuse...pas de doute, nous avons bien affaire à du Death-Black old-school. Celui-ci, après une première écoute attentive, nous indique les probables influences de nos cinq compères : l'ombre d'
Obituary,
Deicide et autres
Mayhem, plane tout au long de ce 'Fields of Suffering', oppressant et brutal à souhait.
Ici, point d'éléments superflus et ennuyeux comme parfois certaines orchestrations mal arrangées ou des mélodies sirupeuses. Que nenni ! Le quintet va directement au but qu'il s'est fixé lors de sa création : il souhaite botter des fesses et exploser les tympans.
Outre l'introduction malsaine qui débute cette rondelle ("Troubles"), le groupe a mis l'accent sur une production brute de décoffrage, une technicité hallucinante et une très grande qualité de composition, comme peuvent en témoigner des morceaux tels que "
Sacrifice", "To The Death" ou encore "Vision Of Chaos". Les 12 titres s'enchaînent à une telle vitesse que le TGV ressemble à côté de cet album à un escargot de Bourgogne...c'est dire l'extrême célérité de la section rythmique.
Autre chose assez surprenant pour un groupe de Death-Black : les compositions ne se ressemblent pas, bien qu'elles semblent suivre une même logique et construites à partir d'une structure similaire. Et cela est une caractéristique particulière de la musique de
DementeD. N'étant pas un fan de
Metal extrême, j'appréhendais naturellement un peu l'écoute de ce 'Fields of Suffering'. Mais, mes doutes furent balayés dès la première écoute et je me suis surpris à headbanguer sauvagement, quitte à me faire une élongation des muscles cervicaux...C'est mon kiné qui était content...enfin bref, j'étais conquis dès la seconde fois où le disque a atterri dans ma platine.
Vous l'aurez finalement compris,
DementeD a beaucoup de talent. Et ce debut-album est une réussite de A à Z. Bien sûr, il y a encore quelques petites erreurs de jeunesse, mais celles-ci sont tellement infimes que nous pouvons nous permettre de passer outre et de prédire au groupe un grand avenir. Il n'a vraiment pas à rougir devant les pointures de la scène extrême puisqu'il les égale...Bordeaux est le pays du Vin. Il y a certains millésimes qui ont besoin de veillir, de gagner en maturité, parfois pendant plusieurs années, pour dévoiler toutes leurs saveurs et d'autres, par contre, sont excellents dès leur mise en bouteille ou l'année suivante.
DementeD n'a pas besoin de se bonifier avec le temps car son crû 2010 s'avère délicieux dès sa sortie. Une excellente surprise et un disque à posséder d'urgence !
Quelques originalité par-ci par là mais rien d'extrêmement transcendant. 15/20 je pense.
J'ai eu toutefois la chance de les voir en concert dans un petit bar de bordeaux il n'y a pas longtemps, et c'était vraiment très bien ( et gratuitement en plus, que demande le peuple ).
En tout cas merci pour ta chronique, toujours bien écrite.
Par contre, il reste introuvable
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