Bloodboil –
Festering Fornication.
Voilà un groupe qui existe depuis 97, qui a sorti ce seul full-length il y a maintenant 4 ans dans l’indifférence générale : jusqu’il y a peu je n’en avais jamais entendu parler. Il faut dire que l’écurie amputated vein, pour prestigieuse qu’elle soit dans le petit monde de l’ultra underground, n’a certes pas trop les moyens de faire connaître ses poulains aux masses ignorantes.
D’ailleurs qu’en feraient elles, ces masses ignorantes, de ce skeud de pur brutaldeath ?
Pas grand chose sans doute, les pauvres. C’est qu’il s’agit d’un pur manifeste de brutalité, une ode au gros brutaldeath ultra bourrin et sans concession et sans aucune place pour des intros, mélodies et autres finasseries. D’ailleurs les amateurs de death « virtuose » (comme dirait l’autre) en seront pour leurs frais : cet album ne contient absolument aucun solo, et c’est pas plus mal. Bon évidemment, point de place pour les ambiances, ni « evil » ni torturé pour un sou. On rentre dans le tas et pis c’est tout, soutenu par un riffing sans pitié (voir le riff qui se pointe à la fin de « imposer ») et assez répétitif, reprenant à leur compte et avec succés l’étiquette de « dutch monotonous deathmetal » forgée par leurs compatriotes de
Brutus pour leur premier album « Slachtbeest ».
Produit par Robbe Kok de
Disavowed, ce «
Festering Fornication » bénéficie d’un son excellent, pour autant qu’on puisse en avoir besoin lorsque votre ambition principale consiste à enchaîner les riffs à tout allure, la seule petite trace de mélodie se situant – faut pas la rater- dans le dernier tiers de l’avant dernier titre « cannibalistic ecstasy ». Le son des grattes est donc bien gras, et permet de donner un rél impact au riffing terrible qui est la caractéristique principale de ce skeud et son essentiel atout : à l’instar de groupes tels que
Mass infection, Putrid pile,
Disavowed sur leur 1er album ou encore les précédemment cités
Brutus,
Bloodboil excelle dans la confection de parties de gratte à la fois très brutales et très facilement mémorisables. C’est bien simple, à partir de la 2eme écoute, et pour peu qu’on soit un tant peu sensible aux joies simples de la brutalité bête et méchante, on devient complêtement esclave de ce skeud. La preuve : je l’ai écouté pour la première fois hier soir, et j’en suis à ma 9 ou 10eme écoute. C’est vous dire l’enthousiasme qui me gagne (d’ailleurs là j’ai mon casque audio sur les oreilles), il est très rare que je sois conquis au point de me laisser aller à chroniquer un album comme ça à chaud : et ben tant pis.
Ah oui j’oubliais effectivement le petit talon d’achille de ce cd : il ne dure que 24 minutes pour 10 titres, mais cela vous donne aussi une petite illustration de l’état d’esprit qui anime ces gars.
Pas le temps de laisser refroidir un seul instant le kit de batterie calé en mode blast du début à la fin, c’est bref mais en même temps
Bloodboil vous en donne pour votre argent. Personnellement je préfère mille fois un album comme celui ci concentré en moins d’une demi-heure mais avec 3 riffs à la minutes dont un bon nombre vous fracasse littéralement le cerveau : à ce titre, la pochette, pour hideuse qu’elle soit, illustre comme rarement je l’ai vu le contenu. Brise nuque on vous dit. C’est simplement dommage que le chant soit quand même un poil discret et sans personnalité, l’ensemble aurait gagné à être soutenu par un growl un peu moins bêtement guttural et un plus varié.
Malgré ce petit bémol, ce «
Festering Fornication » est de très haut niveau dans sa catégorie, une des meilleures choses et des plus hautement addictives que j’aie entendues ces dernières années.
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