Alex Kurtagic est un acteur controversé de la scène Black
Metal. Ecrivain, peintre, distributeur et musicien, l'homme passe tantôt pour un homme de goût à la plume acérée, tantôt pour un pélerin pédant et hautain plus occupé à écrire sur la supériorité de l'homme blanc et la méchanceté du juif moyen qu'a assurer un service de qualité via son label. Je m'identifie personnellement beaucoup plus à la seconde manière de prendre le personnage, bien que je n'aie jamais eu à me plaindre des services de Supernal Music. Passons.
En ayant mis mon absence totale d'estime pou le bonhomme, ai-je passé commande il y a peu de l'une de ses réalisations en tant que musicien, à savoir le disque que je suis présentement en train de chroniquer et que je m'apprête à démolir.
Benighted Leams, un nom qui m'a d'abord intrigué, puis séduit en voyant la description que Kurtagic donnait de son propre disque. Grossièrement traduit, cela donnait "Un Black
Metal dérangé et dépressif, plus technique et lent que les précédents, un mélange de
Bethlehem, Voivod et
Possessed. Album du mois sur le site Metalireland". La comparaison avec les trois groupes mentionnés, pour lesquels j'ai une certaine estime, fût décisive.
La déception n'en fut que plus grande à l'écoute de ce disque. A noter que je n'ai absolument rien contre la scène NS lorsque la musique est de qualité, mais là, pardon, permettez-moi de pousser un franc et massif coup de gueule - logo tourné en swastyka, artwork d'un classicisme dépitant, et musique tellement simpliste que "Ferly Centesms" passe pour une véritable farce.
Premièrement, la production est parfaitement ignoble. Un son pourri, donc forcément Kvlt. La boîte à rythme sonne de manière si désagréable que l'envie vous sera grande d'interrompre l'écoute avant la fin de la demi-heure - et heureusement que ce disque est court. Rajoutez à cette drumbox au rabais des "riffs" dissonants et décousus, sans aucune structure, qui feraient passer
Darkthrone pour
Tool, et tartinez le tout sur neuf titres. Voilà, vous avez "Ferly Centesms". Les titres se suivent et se ressemblent, en une farandole de grésillements hasardeux et de rythmiques massacrées. Aucun ne sort véritablement du lot. Je n'ai rien non plus contre la musique bruitiste, mais là, pardon, il y a un point à ne pas franchir.
Le nom ne fait pas tout. Ce n'est pas parce que Kurtagic tient l'écurie qui a signé
Drudkh, Fanisk et Sunwheel qu'il faut lui cirer les pompes.
Benighted Leams est loin d'être un groupe extraordinaire, et pourtant, même après avoir acheté et écouté cette sombre daube, j'ai tout de même cherché à écouter quelques titres de ses autres réalisations - toujours le même son pourri, toujours les mêmes riffs.
Benighted Leams est un projet qui se complaît dans la banalité, masquant son absence complète de recherche, d'efficacité et de talent derrière l'étiquette "Trve Elitist Black
Metal".
Croyez pourtant bien que j'ai longuement cherché des qualités à cet opus. On m'a vendu une soit-disante ambiance malsaine, et même après une vingtaine d'écoutes plus ou moins attentives, "Ferly Centesms" reste un tube de laxatif.
Sieur Kurtagic, même si votre label vient de signer son arrêt de mort suite à un plan commercial plus que douteux, ne désespérez pas. Lâchez vos thèses racialistes, votre engagement politique et concentrez-vous pour nous proposer un VRAI disque, car je sais que vous en êtes capables (certains titres de "Obombrid Welkins" sont plutôt bons). "Ferly Centesms" est un ratage quasi-intégral, même si quelques parties un peu plus ambiantes élèvent un peu le niveau.
Pour conclure cette chronique, je citerai un internaute ayant composé le plus beau résumé pour un réquisitoire pareil : " Je n'attends absolument rien de bon de la part de quelqu'un qui chronique en de longues éloges ses propres albums sur l'Encyclopedia Metallum."
Peu probable en effet que quelqu'un doté d'une personnalité si vaniteuse puisse sortir un album de qualité. Pour faire une chose pareille, il faut savoir se remettre en question.
Il est profondément sombre, décharné et décalé ....
Album acheté en VPC chez Adipocère Records en 2012 avec un tas d'autres cds soldés à 4 euros (prix dégressif en fonction du nombre) de manière complètement hasardeuse.Bien qu'ayant une culture plutôt limitée en Black Metal Ambient et ne connaissant rien de ce groupe, ce disque m'a cependant beaucoup plu par son atmosphère lugubre.
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