Felicity

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18/20
Nom du groupe Phobos Corp.
Nom de l'album Felicity
Type EP
Date de parution 01 Juin 2012
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album3

Tracklist

1. One Eternal (Felicity's Song) 04:55
2. Conceived Fate 04:59
3. This Divine Tragedy 03:51
4. Angels in Despair 02:36
Total playing time 16:21

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Phobos Corp.


Chronique @ ericb4

10 Juillet 2016

Le combo grec signe là un laconique mais rayonnant méfait...

Encore discret sur la scène metal symphonique à chant féminin, le quartet athénien initialisé par Spyros Papadakis (claviers) s'est laissé le temps nécessaire au peaufinage de ses arrangements, le projet ayant ainsi gagné en maturité rédactionnelle et en matière d'ingénierie du son. En effet, créé en 1998, le collectif hellénique n'a sorti sa première production que 7 ans plus tard, à l'instar du fugace EP « As the Angel Stared », celui-ci ayant reçu un accueil plutôt favorable auprès d'un public local alors touché par l'inspiration et les subtilités techniques et harmoniques transparaissant de leurs compositions. Toutefois, Spyros ne fut pas totalement convaincu par la qualité de production dispensée jusqu'alors. Aussi, aux fins d'un mordant acharnement en studio, ayant eu pour souci permanent de faire évoluer son propos, pour le rendre le plus propre et accessible possible, avec ses mêmes acolytes il nous livre ce « Felicity » en 2012, menu EP déroulant 4 titres sur un ruban auditif de 16 minutes tout au plus.

Avec les talents conjugués de Mark Jones (guitare et basse), Chris Sutherland (batterie) et de la soprano Tara, le maître d'oeuvre nous octroie un metal symphonique mélodique inspiré par l'empreinte vocale de Within Temptation, avec un zeste de All About Eve, les arrangements de Nightwish, la dynamique percussive d'Epica, avec en toile de fond de sulfureuses rampes organiques dans le sillage atmosphérique de Kitaro ou encore de Vangelis. On perçoit dès lors une qualité d'enregistrement quasi professionnelle, un mixage signé Dave Chang équilibrant mieux les parties instrumentales et vocales entre elles que par le passé avec, au final, peu de notes résiduelles et des finitions n'ayant pas manqué à l'appel. On comprend qu'à l'image de ses compatriotes tels Elysion, Bare Infinity, Jaded Star, le combo souhaite désormais intégrer le clan fermé des formations montantes d'un registre metal en proie à une concurrence de plus en plus sévère. Mais, entrons dans la petite goélette pour en déceler la substantifique moelle.

C'est sur des chapeaux de roue, à l'image d'une indestructible muraille de choeurs masculins, que démarre notre périple, à l'aune de l'offensif « One Eternal (Felicity's Song) », égrainant ses riffs écorchés vif étreignant une rythmique enjouée et pugnace. Et ce, au fil d'un cheminement harmonique tout en nuances et faisant montre d'une indéfectible cohésion instrumentale. Suivant une ligne mélodique d'une précision d'orfèvre, aux élans magnétiques dans le sillage d'un Within Temptation des premiers émois, on comprend rapidement que l'on ne pourra se soustraire bien longtemps au trait affiné des couplets et des refrains, fondants à souhait. Soudain, le cortège instrumental s'interrompt pour laisser voleter quelques séries de notes jazzy émanant d'une joviale trompette sur le break, prestement aspirées par le ressac et balayées par la reprise telle une déferlante sur la crête du refrain. Servi avec les honneurs par une déesse au timbre effilé et gracieux, sans recours à une quelconque envolée lyrique, nous observons là un hit en puissance d'excellente facture déjà se dessiner... Mais, ce n'est là qu'un hors d'oeuvre. Le véloce et flamboyant « Conceived Fate », piste mélo-sympho, lui aussi dissémine ses choeurs chatoyants en entame relayés, par contraste, par le gracile et touchant filet de voix de la belle. Là encore, de sculpturaux couplets alternent avec des refrains recelant une rare charge émotionnelle. En outre, un travail de fond opéré sur la structure mélodique assure à ces portées toute leur teneur et à ce gemme une délectable saveur. Des nappes synthétiques non sans rappeler Kitaro s'infiltrent sur un pont technico-mélodique, portées à leur paroxysme par des choeurs virevoltants en demi-teinte. Ce serait sans compter sur un saisissant solo de guitare lui emboitant le pas, lui-même relayé par les claires et captatrices patines de la douce. Et la sauce prend, assurément...

Le combo a aussi pensé à varier son offre, à l'aune d'un bienvenu ralentissement du tempo pour nous mener en des paysages de notes non moins infiltrants. Faisant montre d'une plongeante profondeur de champ acoustique, le sémillant mid tempo « This Divine Tragedy », à la manière d'un Nightwish des premiers élans, nous octroie un radieux tracé mélodique dont se parent couplets et refrains. Ralentissements et accélérations rythmiques se relaient avec naturel, autorisant un débouché pour un bref mais poignant solo de guitare. Dans la veine de Sirenia, la princesse envoûte sans avoir à forcer le trait par ses multiples ondoiements dans les médiums, où qu'elle se meut, contribuant à rendre le moment aussi efficace que radieux.

Enfin, contrairement à nombre de ses homologues stylistiques, nos compères proposent un instrumental en outro, concocté à leur manière. Ainsi, d'amples et puissantes incantations d'une massive chorale, telle une offensive et incompressible armée au pas de charge, introduisent le laconique « Angels in Despair », soyeux et vitaminé instrumental symphonique. Ce faisant, de grisants passages organiques, faisant virevolter les touches en tous sens mais selon une trame rigoureuse, se calent dans le sillage de Vangelis, avec une once de Kitaro dans le déploiement des rampes, cette assise instrumentale samplée achevant de nous convaincre de poursuivre notre ascension jusqu'au bout. A l'image d'un générique d'une production hollywoodienne, une sereine mais effective progressivité d'un corps orchestral déjà emphatique s'esquisse, l'ensemble finissant crescendo.

On comprend que le jeune quartet a mis les petits plats dans les grands et qu'il a bien intégré la logique de construction d'un essai de cette nature telle qu'inspirée par ses sources et courants d'influence. Il lui faudra néanmoins gagner en épaisseur artistique et en signature vocale pour faire de son message musical une œuvre à part entière. Néanmoins, une pointe d'originalité couplée à une instrumentation axée metal symphonique de bon aloi pousse aux passages en boucle, notamment auprès d'un auditorat déjà sensibilisé aux vibes des cadors du genre, toutes proportions gardées. On aurait pu encore étoffer la palette de l'offre par d'autres exercices (fresques, ballades, duos...), à insérer dans une future galette, pour toucher davantage un public de plus en plus réceptif aux ondes vibratoires insufflées par ses pairs. Bref, un potentiel à découvrir, et peut-être bien à adopter, qui se ferait fort de nous impacter plus largement encore par le truchement d'un album full length. Espérons simplement ne pas avoir à attendre 7 ans de plus...

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