Formé sur les cendres de
Usipian en 2007,
The Cleansing a aussitôt trouvé refuge chez Deep Send Records pour sortir son premier album. Ce label américain modeste mais en pleine ascension, a récupéré dans son catalogue nombre de combos prometteurs tels
Fleshrot,
Dismal Lapse ou encore les français de
Offending.
Feeding the Inevitable (2011) est donc le deuxième album des danois, bien décidés à reprendre dans leur pays le flambeau des regrettés
Iniquity et des hors sujet
Illdisposed.
Un ex
Iniquity pouvant en cacher un autre, Mads Haarløv suppléé ici Martin Rosendahl à la basse, sans véritable incidence sur la musique du quintet de Copenhague, leur
Death Metal se veut toujours robuste et dynamique avec un Morten Løwe Sørensen assénant un jeu de batterie puissant et précis. Si il n’a rien de révolutionnaire, le jeu de la paire de guitaristes chauves Jeppe Hasseriis et Andreas Lynge possède cette patte danoise si caractéristique mêlant sonorités écrasantes et maîtrise technique.
Malgré un certain classicisme (à l’image du growl puissant mais commun de Toke Eld), les compos des compères (jeu de mot, Ramucho) chauves Hasseriis / Lynge ne sont pas enfermées dans un schéma type : dévastant tout d’entrée avec A Cheating Progression, déployant des riffs entêtants sur The
Promethean Promise ou proposant un mid tempo écrasant copyright
Panzerchrist sur
Third Eye Staring. La véritable surprise vient du sixième titre Processed for Contamination, morceau aux atmosphères lourdes et tristes rappelant nettement le
Funeral Doom /
Death.
Cette fois ci,
The Cleansing n’a pu se payer les services du reconnu Jacob Hansen, mais la mise en boite aux CB Studios ainsi qu’un mastering de Björn Engelmann au Cutting Room semblent avoir été à la hauteur. Le son de
Feeding the Inevitable possède ainsi tous les éléments nécessaires à magnifier son
Death Metal : puissance, clarté et naturel. Le final
Crossroads, son alternance double pédale / blast-beat et des guitares inspirées terminent de surcroît sur une note très positive.
Difficile toutefois de faire oublier
Iniquity et
Panzerchrist, qui restent à ce jour les meilleurs groupes qu’ait connu le pays :
The Cleansing devra personnaliser ses bonnes bases afin de se hisser au niveau.
Légèrement moins intense mais plus varié que
Poisoned Legacy,
Feeding the Inevitable s’avère tenir largement la route malgré une pochette plutôt convenue. Même s’il reste un cran en dessous, il est loin d’être ridicule face à ses compatriotes de
Corpus Mortale évoluant dans le même registre. Sans ambition pharaonique (comme « révolutionner le genre » à coups d’Electro / Techno / Indus), ce second album s’inscrit naturellement dans la grande tradition du
Death Metal danois : habile sans négliger la lourdeur et puissant sans négliger l’odeur de mort.
BG
Je sens que de retour de vacance, cet album sera dans ma liste d'achat.
Je te rejoins sur le fait que du peu que j'ai écouté de l'album, c'est pas d'une originalitée folle, mais ça tabasse.
Me fait un peu penser dans un autre registre au dernier Facebreaker, qui ne réinvente absolument rien, mais dont la maitrise d'execution fait oublier le manque de nouveauté.
Mais cela venant peut-être du fait que je ne possède ni cet album, ni le précèdent.
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